"des générations successives d'immigrés ont toujours su partager notre conception du vivre-ensemble, notre histoire nationale et nos valeurs et y ont même largement contribué"
"Je remarque que les Français sont aujourd'hui "en proie au doute" et "se demandent si les grands principes de leur vie sociale (...) seront préservés ou voleront en éclats, pour faire place à d'autres systèmes de valeurs, à d'autres références culturelles".
"les difficultés sociales rencontrées par nombre de personnes immigrées ou issues de l'immigration témoignent malheureusement de ce que notre politique d'intégration n'est pas aussi réussie qu'on se plaît souvent à le dire"
"Si la France est un pays ouvert", elle "n'a pas vocation à accueillir des étrangers pour en faire des chômeurs".
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Regroupement familial : changer de logique
En votant une réforme de la procédure de regroupement familial qui discrimine les Belges par rapport aux Européens, le Parlement belge ne s’est assurément pas grandi. Les parlementaires qui l’ont votée n’ignorent pas que leur texte sera cassé par la Cour constitutionnelle ou par la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg. Et pourtant ils se sont obstinés, les uns pour se positionner en flèche sur un terrain – l’immigration – jugé électoralement payant, les autres pour qu’on ne puisse pas les taxer de laxisme dans un climat de surenchère.
Cette question aurait mérité un autre traitement. Avec environ 30000 entrées en 2009, le regroupement familial est, depuis l’arrêt de l’immigration du travail en 1974, de loin le premier canal d’arrivée de nouveaux migrants légaux en Belgique. Il se dit que cette migration fait l’objet de nombreux abus (les mariages de complaisance) et qu’elle sollicite trop notre système de solidarité en mettant de nombreuses personnes « regroupées » à charge des CPAS. Ce qui expliquerait la nécessité de durcir les conditions du regroupement familial.
Ces affirmations ne sont sans doute pas dénuées de tout fondement, quoi qu’on aimerait bien disposer de données statistiques sérieuses au lieu de s’en remettre à des lieux communs basés sur des perceptions superficielles qui se donnent des airs d’évidence. Mais ce qui est sûr, c’est que les réponses qui sont apportées ne sont ni les plus justes, ni les plus efficaces eu égard à l’objectif proclamé.
Veut-on décourager le regroupement « abusif » des ascendants, qu’il s’agisse des Belges, des Européens ou des autres résidents légaux ? Il faudrait peut-être d’abord se demander pourquoi des personnes d’âge mur, aspirant normalement à une vieillesse sereine dans un cadre familier, seraient intéressées par un regroupement familial avec leurs enfants résidents en Belgique. N’est-ce pas autre chose qu’elles souhaitent : pouvoir simplement et sans vaines tracasseries rendre visite à leurs enfants expatriés, notamment pour des grands événements de la vie familiale (mariages, naissances), et ce sans forcément devoir abandonner leur logement ni se couper de leurs repères. Or, la délivrance des visas reste une épreuve, à recommencer pour chaque voyage. Pour un habitant d’Oujda, la métropole marocaine située à la frontière algérienne, il faut se rendre au consulat de Rabat ou de Casablanca, soit une nuit en train dans chaque sens, faire une file décourageante puis attendre que la décision suive son chemin entre le Maroc et la Belgique. Résultat : quand le visa arrive (et souvent ce qui arrive, c’est un refus non motivé), l’enfant est déjà né ou le mariage déjà conclu. Cette démarche est tellement épuisante et aléatoire qu’une fois le visa obtenu, on est tenté de tirer sur la corde pour en profiter au maximum.
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