"J'essaie à mon niveau de donner l'impulsion pour que les jeunes s'engagent dans les métiers techniques et professionnels"
Il y a un mois,Pierre Bouillon publiait:
Un coup de sang, comme ça
Il y a un mois, une équipe de chercheurs des Facultés Saint-Louis publiait une étude sur la formation initiale des enseignants.
Commanditée par Jean-Claude Marcourt qui, outre sa charge de ministre de l’Economie, est aussi le ministre de l’Enseignement supérieur (ça mérite d’être rappelé parce que lui-même, parfois, il oublie…), cette recherche a consisté à interroger des enseignants, des futurs enseignants et des formateurs d’enseignants. Les chercheurs ont ainsi confessé un millier d’individus, qu’ils soient à l’université ou à l’école normale, cette filière du supérieur qui prépare les futurs maternelles, instituteurs et régents.
L’étude a fait l’objet d’une conférence de presse, d’une présentation en commission de l’Education, de deux interpellations au parlement, de quelques commentaires ci et là (et ici, dans ce journal)… et puis plus rien.
Trois ronds dans l’eau.
Et pas de vague.
C’est vrai que tout va pour le mieux.Comme le prouvent cette étude et ses constats, que l’on vous résume ici :
– selon cette recherche, les normaliens ne maîtrisent pas le français ;
– les normaliens suffoquent à la tâche (ils ont cours de 8 à 17 heures tous les jours et beaucoup craquent, ou physiquement, ou nerveusement) ;
– les futurs régents (les profs de maths, de sciences, de français, etc., qui enseigneront au secondaire inférieur) confessent volontiers qu’ils ne maîtrisent pas les matières qu’ils seront censés enseigner (non ? si…) ;
– des formateurs qui enseignent aux futurs instituteurs n’ont plus visité une école primaire depuis l’époque où ils étaient enfants ;
– les enseignants qui accueillent les normaliens en stage ne sont pas formés pour cela ;
– les écoles normales sont sous-équipées ;
– les écoles normales ne savent toujours pas si elles doivent diplômer des produits finis (le diplômé est prêt à fonctionner) ou un gars qui devra continuer à se former une fois dans le métier – c’est vrai que la question prend nos responsables de court puisque l’école normale, comme tout le monde le sait, est un concept totalement neuf qui a été inventé cette semaine…
– une fois dans le bain, un jeune prof sur deux s’y noie et quitte le métier dans les cinq ans (selon le Conseil de l’Education et de la Formation, le taux d’abandon serait de 65 % à Bruxelles).
– etc., etc., etc., etc.
Ce n’est pas une étude. C’est un tableau de bord avec les clignotants au rouge, tous.
Une conférence de presse. Deux interpellations. Quelques commentaires ci et là.
Trois ronds dans l’eau et puis plus rien.
Tout va bien.
Dormez bien.
Lire aussi:
"Di Rupo a eu son moment populiste"
Le débat était tendu sur le plateau de "Mise au point" ce dimanche matin.
Cette semaine, Nicolas Sarkozy a affirmé que "le Front national est compatible avec la République". Si la plupart des invités de "Mise au point" ont condamné la sortie du président-candidat français, Mischaël Modrikamen, président du Parti Populaire, l'approuve: "Marine Le Pen et Mélenchon sont compatibles avec la République. Le FN actuel n'a rien à voir avec l’extrême droite traditionnelle," affirme-t-il. Une opinion qui a soulevé une vague de protestations sur le plateau de la RTBF.
Manuel Abramowicz, chercheur spécialiste de l'extrême droite, compare le FN à un "cheval de Troie" qui s'insinue dans le monde politique français. Pour lui, le parti de Marine Le Pen s'inscrit toujours dans la lignée du Front National traditionnel. "Le Pen copie Geert Wilders. Elle ne dit pas qu'elle est contre les musulmans mais elle se dit pour l'égalité homme-femme". Elle utiliserait ainsi des valeurs propres à la laïcité pour les retourner contre des religions, explique-t-il.
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