mardi 6 mars 2012

5 millions €.gr

La Caisse d'investissement qui a récolté l'épargne des Wallons a acheté 5 millions € d'obligations grecques. Bon placement?
La CIW a acheté, en 2009, des obligations grecques pour 5 millions d'euros avec échéance en 2019.
Ses dirigeants soutiennent qu'il n'y a aucun risque de réduction de valeur de l'investissement. Mais face aux demandes des autorités européennes invitant les créanciers de la Grèce de réduire leurs créances de 50%, la CIW risque de devoir suivre le mouvement. Cette éventualité est d'autant plus probable que d'autres structures qui ont aussi acheté des obligations grecques ont procédé à cette réduction de valeur.


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Economies budgétaires : les wallons y travaillent aussi

Les travaux ont déjà eu lieu en Région flamande, ils sont en cours pour la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais comme l’essentiel de l’attention journalistique est braqué sur le gouvernement fédéral on n’en a presque pas parlé. L’impact du ralentissement de la croissance pèse aussi sur les gouvernements régionaux. C’est mécanique, il y a même une clef de répartition qui est définie et plus ou moins acceptée par tout le monde : à  chaque fois qu’on annonce un effort budgétaire au fédéral, les entités fédérées doivent aussi se serrer la ceinture.

Ainsi quand on cherche 2 milliards au fédéral, cela représente 700 à 800 millions de plus à trouver au niveau des régions. Du coup c’est bien toute la Belgique qui se retrouve en conclave budgétaire. Les Flamands viennent de boucler leur exercice. Comme ils avaient basé  leur budget sur une hypothèse de croissance de 1,6% ils devaient trouver 540  millions. On a donc raboté sur les dépenses de fonctionnement,  reporté des mesures sociales qui avait été annoncées comme une prime pour enfant ou des allocations scolaires, retardée la mise en disponibilité des enseignants de maternelle (elle est portée de 56 à 58 ans)  et, même si c’est une goutte d’eau dans l’océan, diminué légèrement le salaire des ministres (-2%).

Le 10 septembre dernier, un courrier émanant du gouvernement wallon et adressé à la Commission européenne affirme que la Caisse d'investissement de Wallonie (CIW) n'a pas encore débuté ses activités. Mais qu'en est-il alors des 81,6 millions d'euros de l'emprunt  public en 2009 et des 7 millions d'euros de prêts accordés aux PME? L'exécutif wallon se défend en expliquant que les dossiers évoqués ont bien été traités à la CIW, mais que c'est la Société régionale wallonne d'investissement (SRIW) qui a débloqué les fonds. Il précise également qu'il a fait croire durant 18 mois que la CIW était opérationnelle dans le but de "rassurer les épargnants". Quoi qu'il en soit, l'opposition libérale compte bien réclamer des explications plus concrètes au ministre de tutelle de la CIW, Jean-Claude Marcourt (PS), dans les prochains jours.


Le non paiement des CDS grecs : un scandale simple ou à facettes multiples ?
Même pas honte : « l’accord grec n’est pas un défaut ! »
L’ISDA (International Swaps and Derivatives Association) est le groupement d’institutions financières qui régit les règles internationales de fonctionnement de nombre de produits dérivés, et notamment des fameux CDS.
Lors d’une décision rendue ce jeudi, certes assez attendue mais néanmoins parfaitement inique, un comité spécifique de cette organisation, dont 10 des 15 membres sont issus de banques actives sur le marché des produits dérivés — bonjour le conflit d’intérêt ! –, a décrété que le fait de forcer les créanciers privés détenteurs d’obligations grecques à encaisser 70% de décote ne constituait pas un défaut de paiement, que la subordination post-émission des détenteurs privés par la BCE ne constituait pas un événement de crédit, et quelques autres points techniques du même ordre non plus. Autrement dit, les détenteurs de CDS, ces produits d’assurance censés garantir leurs détenteurs contre un défaut de paiement, ne verront pas la couleur de leur assurance.
Certes, l’ISDA se réserve le droit de revenir sur sa décision (ouf), mais selon le Financial Times, ceci pourrait ne se produire qu’après que l’échange entre les nouveaux titres grecs et les anciens ne se soit produit, et serait donc calculé sur la valeur faciale des nouvelles obligations, qui sera inférieure.

Déclenchement des CDS grecs
Le montant des contrats seraient supérieurs au PIB américain
Un choc financier 5 fois plus violent que 2008 aura-t-il lieu la semaine prochaine ? La décision de l'ISDA est sans équivoque (pour une fois) : "Restructuring Credit Event Has Occurred with Respect to The Hellenic Republic" (un événement de restructuration de crédit s'est produite pour la République hellénique). D'après Jim Sinclair, le montant total des CDS grecs vendus sur le marché mondial ne serait pas de 3,5 milliards de dollars mais d'au moins 18 000 milliards de dollars...
L'agence Fitch a placé hier le subprime souverain grec en défaut de paiement partiel et l'ISDA approuve un événement de crédit permettant le déclenchement des CDS (document officiel ici).

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