"Je ne suis pas refroidi par les reactions du CD&V et de la N-VA"
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Il y a peu de chances que les nationalistes acceptent la proposition d’Elio Di Rupo. En revanche, les libéraux francophones répondent “présent” à l’appel socialiste.
Elio Di Rupo joue son va-tout, cette fois
Avec « son » gouvernement d’union nationale, Elio Di Rupo tente un quadruple coup.
1. Il trace une voie pour sortir de l’impasse actuelle. Un geste positif, le premier depuis plusieurs semaines. Une tentative de réponse à une crise inédite. Elle tranche avec les discours des dernières heures qui se contentaient d’acter l’échec et l’impuissance. Quel que soit le sort que réserveront à son idée les autres partis, Elio Di Rupo a le mérite de lancer une idée.
2. Il reprend, au nom des francophones, l’initiative. Les partis flamands, en chœur, ont reproché aux francophones leur attitude par trop défensive. PS, Écolo et le CDH ne seraient pas assez ouverts aux propositions sur la table, abuseraient du « non » principiel et, surtout, manqueraient cruellement de projet(s). Les intéressés s’en défendent… Mais, surtout, sont en droit de rappeler que ce sont les partis flamands qui ont imposé de négocier la réforme de l’État préalablement à la discussion d’un accord gouvernemental. Une exigence qui ralentit voire paralyse la constitution du gouvernement… Elio Di Rupo renverse la donne : la réforme de l’État n’est pas pour demain, le pays ne peut plus attendre, il est plus urgent de gouverner le pays que de le réformer. C’est, depuis toujours la thèse francophone ; le temps, la pression des marchés et de la rue pourraient, espère le président du PS, rallier des esprits flamands raisonnables à sa cause.
3. Il répond à la mobilisation citoyenne… Le boulevard de l’Empereur, toujours très à l’écoute des citoyens, n’a pas manqué de capter les signes de lassitude, de ras-le-bol, de colère, parfois teintés d’antipolitisme, qui se multiplient. Elio Di Rupo veut montrer qu’il a compris le message : les urgences sont sociales, économiques autant qu’institutionnelles, martèle-t-il.
4. Il espère redorer son blason. Quelque peu terni, ces dernières semaines dans la presse flamande. Où l’on a beaucoup dit et écrit que le président du PS « ne se comportait pas en Premier ministre potentiel parce qu’il ne mettait rien sur la table ». Mercredi soir, plusieurs formations du Nord du pays dénonçaient son « apathie ». Des propositions, en voici, rétorque en quelque sorte Elio Di Rupo. Qui joue là son va-tout.
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