dimanche 9 décembre 2012

Catherine, fille de Moureaux

Le recasage politique: sport maximal  

Rappel : au terme d’un vaudeville socialiste, le secrétaire d’Etat Emir Kir dut choisir de se saisir du mayorat de Saint-Josse dès 2012, en récupérant naturellement son siège de député régional laissé jusque là à sa suppléante, la fille de Philippe Moureaux et de Françoise Dupuis (la présidente du parlement en question). Laisser une telle personnalité sans emploi n’étant pas dans les usages du PS, on apprenait hier, via la RTBF, que la fille de Moureaux avait retrouvé un poste : chef de cabinet de Rachid Madrane, le remplaçant d’Emir Kir au gouvernement Picqué. Que la conseillère communale schaerbeekoise et médecin n’ait guère d’expérience exécutive en urbanisme ou en propreté publique ne fut visiblement pas un obstacle à cette désignation entrant "dans les prérogatives du parti".



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Le parachute doré du maïeur PS de Wanze

Claude Parmentier ne peut plus diriger le Crac. Pas grave, il aura un poste similaire Etre un bourgmestre bien installé donne apparemment certaines assurances en termes d’emploi dans la haute fonction publique. Claude Parmentier (PS), réélu comme maïeur de Wanze (près de Huy) lors des dernières élections, ne peut plus cumuler cette fonction avec son poste de directeur général du Centre régional d’aide aux communes (Crac), organisme public qui supervise la gestion financière des pouvoirs locaux. Ce sont les nouvelles règles en Wallonie : le code de la démocratie locale a été adapté en 2010 afin de rendre incompatible un mandat au sein d’un collège communal et les fonctions de fonctionnaire de haut rang. Autrement dit, Claude Parmentier devait choisir entre son écharpe mayorale et le Crac qu’il dirige depuis 1995, date de la création de cet organisme public wallon.
Résultat de ses cogitations : il a choisi Wanze Et il a bien fait apparemment : le gouvernement wallon vole à son secours. En effet, sur proposition du ministre wallon des Pouvoirs locaux, Paul Furlan (PS), l’exécutif régional doit décider ce jeudi de lui octroyer un joli lot de consolation : un poste de haut fonctionnaire de rang A2 (soit le même grade et la même rémunération que celui de directeur général du Crac), chargé de manière récurrente de certaines missions et placé sous l’autorité directe du gouvernement wallon lui-même

Le ministère bruxellois bientôt décapité ?
L'auditoriat du Conseil d'etat demande l'annulation de la nomination d'un CDH.
Cette information va faire mal dans le microcosme politique bruxellois : le Conseil d’Etat va probablement annuler début 2013 la nomination de l’actuel secrétaire général du ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Christian Lamouline. En effet, selon un premier rapport de l’auditorat du Conseil d’Etat, l’arrêté de nomination de cet ancien chef de cabinet du ministre régional de l’Economie Benoît Cerexhe (CDH) doit être annulé.
Attention, il ne s’agit donc pas à ce stade d’une suppression en bonne et due forme de l’arrêté, mais il est rare que les décisions finales du Conseil d’Etat dérogent aux avis initiaux de ses auditeurs. On s’achemine donc bien vers une annulation de la désignation de Christian Lamouline qui remonte à janvier 2012.
Pourquoi ? Tout part d’un recours d’un haut fonctionnaire qui, écarté du poste de secrétaire général, s’estimait lésé par la nomination de l’ancien "cabinettard" CDH. En effet, le requérant dans cette affaire estime que la procédure de sélection était "cadenassée" par un accord politique au sein de l’exécutif régional. Un accord qui aurait donc donné à l’avance le poste au chef de cabinet de Benoît Cerexhe. 

Doulkeridis : "Notre job, ce n’est pas de sauver le PS" (19/10/2012)
Christos Doulkeridis (Ecolo) croise le fer avec Philippe Moureaux. Il s’étonne des critiques du PS qui a scellé 5 accords avec le MR à Bruxelles.
Entretien Le secrétaire d’Etat bruxellois au Logement Christos Doulkeridis (Ecolo) a été durement attaqué par Philippe Moureaux. Christos Doulkeridis, qui a coordonné les négociations bruxelloises de l’après élections communes, réplique point par point à l’ex-homme fort de Molenbeek.
Ecolo a-t-il torpillé le projet d’instaurer un Olivier (PS-CDH-Ecolo) à Molenbeek ?
J’ai tout fait pour que ce qui avait été prévu au départ, à savoir une coalition Olivier, soit rendu possible à Molenbeek. Mais je n’ai pas eu beaucoup de réactions du PS quand il fallait débloquer la situation. Je l’ai déjà connu plus créatif. A un moment, les écologistes de Molenbeek ont décidé qu’ils devaient prendre leurs responsabilités. Je n’allais pas les retenir dès l’instant où nous n’avions plus de réponse côté socialiste.
Philippe Moureaux vous accuse d’avoir temporisé pour l’endormir…
J’ai temporisé pour essayer de trouver une solution à l’Olivier. Mais à un moment, après avoir attendu en vain une réaction du PS, nous nous sommes dit que nous n’attendrons pas la constitution d’une cinquième majorité PS-MR en Région bruxelloise. Les insultes et le mépris, c’est une chose. Mais il est quand même incroyable d’utiliser de grands mots, comme la démocratie ou l’éthique qui n’ont pourtant rien à voir avec ce qui s’est passé à Molenbeek, pour nous reprocher d’avoir pris nos responsabilités. La démocratie en Belgique, c’est la mise sur pied d’une coalition. Des négociations sont dès lors nécessaires pour déboucher sur un programme, sur un projet. Evidement, il y en a qui sont d’un côté et d’autres qui sont dans l’opposition. Dans ma commune, à Ixelles, nous sommes dans l’opposition malgré le fait qu’Ecolo a progressé. Pourtant, je ne hurle pas sur la décision du PS d’avoir privilégié un accord avec le MR d’Alain Destexhe et d’Yves de Jonghe d’Ardoye. Ce qu’ils ont fait est tout à fait démocratique. Un Olivier était pourtant possible à Ixelles.
Sarah Turine n’a donc pas été déloyale comme le dénonçait Philippe Moureaux ?
En quoi aurait-elle été déloyale ? M.Moureaux est venu avec une proposition sur la table. Ce n’était pas une proposition acceptable comme telle. Mais nous étions prêts à discuter. A un moment, le CDH a quitté la table. Avec Sarah Turine, nous avons passé un tas de coups de fil pour débloquer la situation. Mais quand le CDH a annoncé que pour lui, ce sera de toute façon sans le PS et que ce même PS ne répondait plus à nos appels, on devait faire quoi ? Notre job, ce n’était pas de sauver le PS. Notre job, c’est de faire avancer notre projet.
Vous dites que c’est le CDH qui a quitté la table. Pourtant, c’est vous que le PS charge le plus lourdement. Cela vous étonne ?
Le PS tape sur Ecolo parce que c’est le parti qui le concurrence à gauche. C’est dingue. Il nous accuse de ne pas avoir soutenu la gauche. Mais cela ne le gêne pas de faire une majorité avec le MR à Bruxelles-Ville, à Anderlecht, à Ixelles, à Saint-Gilles, alors qu’il avait largement la possibilité de le faire avec Ecolo et le CDH.
Après ce qui s’est passé, peut-on encore envisager une reconduction d’un Olivier au niveau régional en 2014 ?
Moi, je n’ai aucun problème avec l’Olivier. On ne peut pas me reprocher de ne pas le défendre. Je l’ai construit en 1999, puis à nouveau en 2004, et je l’ai encore défendu en 2012. Mais je ne vais pas défendre l’Olivier contre la stratégie même du PS et du CDH. Ce n’est pas mon job. Moi, ce qui m’importe le plus, c’est la position d’Ecolo en 2014.
Est-ce que cela préfigure l’instauration d’une Jamaïquaine (MR-CDH-Ecolo) à Bruxelles ?
Mais pas du tout. Armand De Decker se présente comme un grand stratège par rapport à ce truc-là. Il avance qu’il y a eu un dialogue entre le MR et le CDH. Heureusement qu’il n’a pas dit qu’il y avait eu un contact avec nous. Si ces partis veulent avoir une stratégie, libres à eux. Moi, je garde de très bons contacts avec Rudi Vervoort, avec Charles Picqué.
A Molenbeek, à Watermael, c’est la deuxième liste qui a empoché le maïorat avec le concours d’Ecolo. Ecolo a-t-il perdu le sens de l’éthique ?
Existe-t-il un article de la Constitution, une loi, une ordonnance stipulant que la liste la plus forte doit être dans la majorité communale ? Il y aurait quelque chose qui m’aurait échappé. Pendant des décennies, il en allait comme cela. Maintenant que cela bénéficie à Ecolo, on doit s’offusquer. Est-ce qu’on s’offusque du fait que ce n’est pas Willem Draps qui a été désigné bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre ? L’éthique et la démocratie n’ont rien à voir avec tout cela. Si on veut que la première liste soit d’office dans la majorité, alors il faut changer la loi. Mais arrêtons d’utiliser de grands mots pour défendre une position strictement personnelle, parce qu’on a perdu sa propre place. Je voudrais qu’on me cite quelle règle éthique ou démocratique nous avons transgressé en faisant ce qu’on a fait.


Le PS, nerveux face à la percée du PTB (19/10/2012)
Certaines personnalités PS s’inquiètent de la concurrence de l’extrême gauche. Le PTB veut aussi prendre des voix à Ecolo et au CDH.
Le PS est grignoté sur sa gauche. C’est un des enseignements du scrutin communal de dimanche. Et le Parti du Travail de Belgique (PTB) en est le principal moteur en obtenant des élus dans le bassin liégeois et dans une moindre mesure à Bruxelles ou à Mons. Le PS paye surtout la participation à un gouvernement fédéral qui promet des mesures douloureuses pour une partie de son électorat et sent d’ailleurs venir la menace.
"Mon parti doit faire très attention, prévient Philippe Moureaux. Il ne faudrait pas que nous fassions plus de concessions à la droite. La poussée du PTB est un signal. Si on ne le voit pas, c’est qu’on souffre d’une myopie profonde. Le peuple encaisse mais si on se montre impitoyable envers ceux qui pourraient tomber dans la marginalité, nous allons vers des choses ingérables." Le ministre wallon Jean-Claude Marcourt choisit, pour sa part, d’attaquer frontalement le PTB, dans le "Vif", en le considérant toujours comme un parti stalinien : "C’est son droit, mais au moins, qu’il le dise ! Il a mis un peu de vernis pour faire croire qu’il a changé, mais son idéologie est la même qu’avant". Selon lui, l’extrême gauche incarné par le PTB demeure "un vrai problème pour la démocratie, même si je n’assimile pas du tout l’extrême gauche et l’extrême droite".
Au siège du PS, on a "toujours pris au sérieux le PTB comme toute autre formation d’extrême gauche", assure Ermeline Gosselin, porte-parole du PS. Elle précise que le développement d’une argumentation à opposer aux positions du PTB a été opéré de longue date. Dès la constitution du gouvernement fédéral, les rouges avaient en outre pleinement conscience du risque d’être attaqués sur leur gauche. Et pour ce qui est des mesures prises par Di Rupo 1er, le PS rappelle que ce dernier est qualifié de marxiste au Nord du pays. "Et s’il y a là une part de démagogie en Flandre, il y en a aussi dans le chef du PTB", ajoute le PS qui veut se montrer serein et rappelle sa loyauté envers l’accord fédéral.
Pour le PTB, les attaques de Jean-Claude Marcourt se situent en dessous de la ceinture et traduisent surtout de la nervosité face à la progression électorale du PTB. "C’est un fait, analyse Raoul Hedebouw, porte-parole du parti marxiste et nouveau conseiller communal à Liège, l’état-major du PS est devenu très nerveux en voyant la percée du PTB C’est la première fois depuis 25 ans qu’un parti à la gauche de la gauche arrive à dépasser le seuil électoral. Le PS sait qu’il va devoir assumer l’austérité budgétaire du gouvernement fédéral alors que l’opinion publique se radicalise et que les gens veulent une réponse de gauche à cette crise."
Antidémocratique, le PTB ? "C’est un comble On n’avait plus vu un tel rejet depuis la période anticommuniste du maccarthysme aux USA dans l’après-Seconde guerre mondiale "
Pour le porte-parole du PTB, les socialistes paient leur trop forte assurance : "Le PS n’a rien vu venir à l’égard de la victoire du PTB. Il y a une telle autosuffisance, une telle arrogance dans ce parti Avec Ecolo qui va un peu dans tous les sens, les élus PS se disaient "on est tranquille" Mais c’était sans compter le mécontentement de la population. Le PTB prend des voix au PS quand ce parti approuve la fermeture de bureaux de postes ou quand il vote les dispositions qui organisent la chasse aux chômeurs "
Le PS paie également son désinvestissement à l’égard des luttes sociales, voire de la "lutte des classes", ajoute-t-on au PTB. "Le PS a fermé depuis longtemps ses sections dans les entreprises, rappelle Raoul Hedebouw. Le PTB est le seul parti à avoir conservé de tels relais. Or, c’est dans ces sections d’entreprise que l’on prend la mesure des grands débats socio-économiques ! Lors des piquets de grève, on ne voit jamais un seul député PS Ils sont pourtant les bienvenus."
Et en 2014, alors ? Le PTB va poursuivre la même stratégie par rapport au PS, en jouant sur sa gauche en vue des élections fédérales et régionales. En effet, d’ici 2014, beaucoup de lignes politiques peuvent encore bouger en raison de nouveaux sacrifices liés aux mesures anticrise, à la politique d’austérité. Et le PTB espère que ces mouvements lui seront favorables. Par exemple, comment vont réagir la FGTB et la CSC aux nouveaux tours de vis budgétaires ? L’agitation sociale, les manifestations, serviraient certainement le nouveau challenger du PS.
Toutefois, le PTB reste réaliste et ne s’attend pas à un "Grand Soir" en 2014 et ne veut pas donner de chiffre sur le nombre de députés qu’il pourrait prendre au PS. Il y a d’autres priorités : la stratégie du parti en est désormais à la consolidation. En effet, le PTB n’a pas encore de présence organisée dans bon nombre de communes et de quartiers: "On veut s’établir dans le monde politique belge et nos marges de progression électorale, on va les prendre au PS mais aussi chez Ecolo. Pour 2014, on veut prendre nos responsabilités et reconstruire la gauche de la gauche en Belgique ".

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