Axel Miller, ex- patron du bancassureur franco-belge Dexia congédié par Sarkozy, rejoint l’équipe des « partners » de Petercam
Côté belge, on s’accorde à penser que les problèmes rencontrés par Dexia proviennent de l’entité française et sont liés à deux acquisitions réalisées avant l’ arrivée d’Axel Miller par le Français Pierre Richard, Président du conseil d’administration qui sera également révoqué : une banque hollandaise spécialisée dans le leasing d’actions (Kempen/Labouchère), qui lui avait fait perdre 1 milliard d’euros, et surtout l’assureur monoline américain FSA, qui garantit des CDO (obligations liées à des crédits) à haut risque, à l’origine de la chute de l’action Dexia et de ses problèmes de liquidités .
En 2008, Dexia a accusé une perte nette de 3,3 milliards d'euros, essentiellement dûe à FSA (qui sera revendue en 2009). L’opération de recapitalisation réalisée en octobre s’élevait à 6,4 milliards d'euros, dont 3 milliards apportés par la France, 3 milliards par la Belgique (1/3 apporté par l’Etat , 1/3 par les trois régions, 1/3 par les trois actionnaires historiques) et le reste par le Luxembourg.
Ce sauvetage s’est soldé par une montée en force de la France au sein de Dexia : elle possède désormais 25% du capital avec minorité de blocage, et Nicolas Sarkozy a imposé un administrateur délégué français, Pierre Mariani.
Il comptait ainsi régler une des sources des difficultés de Dexia : le manque d’intégration et une gouvernance tiraillée entre un pôle belge (les actionnaires belges étaient les plus puissants) et un pôle français, souvent en désaccord.
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Quand Dexia rêvait de conquérir le monde
La banque franco-belge est un grand corps malade qui a porté tour à tour les maux bancaires, du subprime à Madoff en passant par une spéculation déraisonnable.
Le choléra, la peste et la typhoïde : Dexia, c'est un peu un grand corps malade qui a porté tour à tour tous les maux bancaires, du subprime à Madoff en passant par une spéculation déraisonnable. C'est l'histoire d'un petit département de la Caisse des dépôts qui a voulu se faire plus gros que le bœuf. Jusqu'à l'explosion. C'est fort heureusement un spécimen rare. Tout débute en 1987. La CAECL - Caisse d'aide à l'équipement des collectivités - est une obscure petite division de la Caisse des dépôts qui finance les collectivités locales. À sa tête, Pierre Richard, ancien responsable des villes au ministère de l'Intérieur. Un X-Pont parachuté dans la finance par hasard. C'est son drame. Faute du bon pedigree, le grand barbu avec un costume noir ne sera jamais directeur général de la CDC. Alors il décide de s'en émanciper. Sous sa baguette, la CAECL change de nom, devient le Crédit local de France, se cote en Bourse, se privatise. Le tout au pas de course. Personne ne se doute que se prépare un Crédit lyonnais bis.
Pierre Richard a de l'ambition à revendre. Les lois de décentralisation de 1983 ont donné des ailes aux villes et autres départements pour lancer de nouveaux équipements. Autant d'opportunités pour leur banquier préféré. Mais l'ingénieur bâtisseur voit beaucoup plus loin. Il veut constituer un grand groupe bancaire.
En 1996, il se marie avec son cousin belge, le Crédit communal de Belgique, qui finance à la fois les collectivités locales et les particuliers. Un nom est trouvé : Dexia. Objectif, leader mondial. Financer les collectivités locales, c'est bien parce que c'est peu risqué et il n'y a pas de concurrents. Revers de la médaille, les marges sont minimes.
Or justement, les équipes de Dexia ont trouvé la parade. La courbe des taux est favorable à un petit jeu que les banquiers appellent «la transformation». Cela consiste à emprunter à court terme (pas cher) pour financer à long terme (cher). Génial ! Comme cela marche bien, Dexia se démultiplie. La banque se lance dans une boulimie d'acquisitions, d'activités ou même de portefeuilles. Espagne, Italie, Japon ou États-Unis… elle achète tout ce qui passe.
Dexia: le salaire faramineux de Dehaene dérange les syndicalistes (12/05/2009)
L'assemblée générale des actionnaires de Dexia se tiendra mercredi à Bruxelles sur fond de grogne syndicale par rapport aux rémunérations des patrons de Dexia alors que le groupe bancaire franco-belge est contraint de se serrer la ceinture.
Pierre Richard a de l'ambition à revendre. Les lois de décentralisation de 1983 ont donné des ailes aux villes et autres départements pour lancer de nouveaux équipements. Autant d'opportunités pour leur banquier préféré. Mais l'ingénieur bâtisseur voit beaucoup plus loin. Il veut constituer un grand groupe bancaire.
En 1996, il se marie avec son cousin belge, le Crédit communal de Belgique, qui finance à la fois les collectivités locales et les particuliers. Un nom est trouvé : Dexia. Objectif, leader mondial. Financer les collectivités locales, c'est bien parce que c'est peu risqué et il n'y a pas de concurrents. Revers de la médaille, les marges sont minimes.
Or justement, les équipes de Dexia ont trouvé la parade. La courbe des taux est favorable à un petit jeu que les banquiers appellent «la transformation». Cela consiste à emprunter à court terme (pas cher) pour financer à long terme (cher). Génial ! Comme cela marche bien, Dexia se démultiplie. La banque se lance dans une boulimie d'acquisitions, d'activités ou même de portefeuilles. Espagne, Italie, Japon ou États-Unis… elle achète tout ce qui passe.
Dexia: le salaire faramineux de Dehaene dérange les syndicalistes (12/05/2009)
L'assemblée générale des actionnaires de Dexia se tiendra mercredi à Bruxelles sur fond de grogne syndicale par rapport aux rémunérations des patrons de Dexia alors que le groupe bancaire franco-belge est contraint de se serrer la ceinture.
Les syndicats, qui possèdent environ 3% des actions Dexia, vont voter lors de cette assemblée générale contre la nomination de l'administrateur délégué Pierre Mariani. Selon l'Echo, ils appellent en outre à ne pas voter la décharge aux administrateurs pour 2008. Les intentions syndicales ont été annoncées dans plusieurs journaux francophones. Serge Charlier, du syndicat chrétien CNE, estime dans Le Soir que "les mandataires publics doivent prendre leurs responsabilités".
La hauteur des salaires de Jean-Luc Dehaene et de Pierre Mariani dénoncée !
La CNE, mais aussi le SETCa et la CGSLB ont ainsi envoyé une lettre commune aux actionnaires -les trois régions, les Etats belge et français, la Caisse des dépôts française, la groupe Arco et le Holding communal- de Dexia pour dénoncer la hauteur des rémunérations du Français Pierre Mariani et de Jean-Luc Dehaene, président du conseil d'administration.
Alors que Dexia doit se serrer la ceinture... Alors que Dexia est confrontée à un plan de réduction des coûts de 15% sur trois ans, prévoyant notamment la suppression de 900 emplois, dont 225 en Belgique, le Comité de rémunération a confirmé une hausse du salaire fixe de Pierre Mariani. Le salaire fixe de l'administrateur délégué de Dexia passe de 825.000 à 1 million d'euros. Pierre Mariani ne recevra pas de bonus cette année mais le bonus d'un patron de Dexia atteindra à l'avenir entre 50 et 225% de sa rémunération, selon le journal Le Soir.
Quant à Jean-Luc Dehaene, il touchera deux fois plus qu'un administrateur normal. Si la lettre ouverte est une initiative des trois syndicats, l'aile flamande du syndicat chrétien a fait part de quelques critiques. Sans toutefois être opposé à la lettre, Luc Soete (LBC) regrette qu'elle ne fasse pas mention du souci de faire à nouveau de Dexia une banque saine, "par exemple en revoyant la politique de risque".
Dexia: les premières leçons du fiasco
La hauteur des salaires de Jean-Luc Dehaene et de Pierre Mariani dénoncée !
La CNE, mais aussi le SETCa et la CGSLB ont ainsi envoyé une lettre commune aux actionnaires -les trois régions, les Etats belge et français, la Caisse des dépôts française, la groupe Arco et le Holding communal- de Dexia pour dénoncer la hauteur des rémunérations du Français Pierre Mariani et de Jean-Luc Dehaene, président du conseil d'administration.
Alors que Dexia doit se serrer la ceinture... Alors que Dexia est confrontée à un plan de réduction des coûts de 15% sur trois ans, prévoyant notamment la suppression de 900 emplois, dont 225 en Belgique, le Comité de rémunération a confirmé une hausse du salaire fixe de Pierre Mariani. Le salaire fixe de l'administrateur délégué de Dexia passe de 825.000 à 1 million d'euros. Pierre Mariani ne recevra pas de bonus cette année mais le bonus d'un patron de Dexia atteindra à l'avenir entre 50 et 225% de sa rémunération, selon le journal Le Soir.
Quant à Jean-Luc Dehaene, il touchera deux fois plus qu'un administrateur normal. Si la lettre ouverte est une initiative des trois syndicats, l'aile flamande du syndicat chrétien a fait part de quelques critiques. Sans toutefois être opposé à la lettre, Luc Soete (LBC) regrette qu'elle ne fasse pas mention du souci de faire à nouveau de Dexia une banque saine, "par exemple en revoyant la politique de risque".
Dexia: les premières leçons du fiasco
Pendant que des deux côtés de Quiévrain, on cogite dans les cabinets ministériels et les conseils d’administration pour organiser, de la manière la moins douloureuse possible, la mise en bière du groupe Dexia, je vous livre ici quelques réflexions et interrogations qui me sont venues à l’esprit depuis le début de cette veillée funèbre.
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