Extrait du site Contrepoints
Différentes études avaient déjà montré que le socialisme prédisposait à l’intolérance et à la pingrerie.
Ces travaux trouvent un complément avec l’étude de James Lindgren (Northwestern University), rendue publique en Mars 2011. Dans ce papier, l’auteur, juriste, s’intéresse aux motivations des tenants de la redistribution et des anticapitalistes (« What Drives Views on Government Redistribution and Anti-Capitalism: Envy or a Desire for Social Dominance? », Mars 2011, Northwestern Law & Economics Research Paper No. 06-10 & 29, résumé en ligne). Les conclusions sont édifiantes : plus on est raciste, aigri, solitaire ou peu généreux, plus on est en faveur de la redistribution des richesses et de l’anticapitalisme.
Plus précisément, James Lindgren a analysé 25 années de données du National Opinion Research Center, l’un des centres de recherche en sciences sociales les plus respectés aux États-Unis. A partir de ces données, il a tenté de corréler idées économiques et politiques avec le racisme ou l’intolérance. A chaque fois, une même corrélation, nette : plus on est raciste et intolérant, plus on favorise la redistribution et plus on hait le capitalisme libéral. La corrélation n’est évidement pas parfaite (qui affirmerait une relation aussi basique ?) mais il y a un lien fort et récurrent. Même si l’on prend en compte l’éducation, le revenu, l’âge ou le sexe, le lien persiste entre socialisme et racisme/intolérance.
Autre conclusion intéressante de l’étude, les socialistes semblent être plus aigris : les tenants les plus ardents d’une politique de redistribution ont jusqu’à trois fois plus de chance que la moyenne d’avoir été en colère dans la semaine précédant le sondage. De même pour la tristesse, la solitude ou la mélancolie. A l’inverse, les opposants à la redistribution ont quatre fois plus de chance de déclarer être heureux ou satisfaits ! Les socialistes (au sens de tenants de la redistribution à nouveau) déclarent en outre que leurs colères, outre qu’elles sont plus nombreuses, sont aussi plus longues. Ils admettent deux fois plus que la moyenne qu’ils ont répondu à cette colère en planifiant une vengeance. Pour parfaire le tableau, socialistes et anticapitalistes se disent moins heureux, avoir moins de mariages heureux, être moins satisfaits de leur situation financière ou de leur emploi, et ce même en corrigeant des différences de revenu, sexe, etc. Enfin, socialistes et anticapitalistes déclarent bien moins que les opposants aux politiques « sociales » de redistribution avoir un comportement altruiste ou donner régulièrement à des SDF. En résumé, radins, racistes et intolérants les socialistes et les anticapitalistes, à en croire cette étude académique!
Comment expliquer ces résultats contraires aux idées reçues de certains bien-pensants, francophones comme anglophones ? D’aucuns auront beau jeu de qualifier ces résultats de caricaturaux, de crier au loup et d’évacuer la conclusion sans réfléchir aux causes. Mais pris calmement, cela fait tout à fait sens. N’est-ce pas de la SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière) qu’émana la première proposition de loi pour des quotas de travailleurs étrangers dans les entreprises françaises en 1931 ? N’est-ce pas le FN qui fait siennes les propositions économiques de la gauche antimondialiste ? Ou sont passés les électeurs du PCF sinon au FN ? Qui de plus intolérant que ces « antifascistes » contemporains qui utilisent diabolisation et violence physique contre leurs ennemis ? Dans tous ces cas, la grille de lecture droite/gauche ne fait pas de sens, c’est en termes de liberté qu’il faut penser. Tenants de la société fermée, protectionniste, close, égalitariste, figée contre tenants de la société libre, ouverte, mobile, libérale.
Donnons le mot de la fin à la sociologue (de gauche) Anne Muxel, auteur d’autres travaux sur le sujet qui aboutissaient aux mêmes conclusions: « Ça a été une surprise pour moi dans la mesure où les valeurs de tolérance, de respect de la différence, du respect de l’autre font partie d’une culture en tout cas revendiquée par la gauche. [Pourtant] il y a une plus grande difficulté pour les personnes qui se classent à gauche d’accepter la divergence politique dans la sphère privée… [..] La culture de la droite suppose la liberté, la liberté de l’autre de penser, de vivre et d’être comme il veut. Cela suppose une plus grande ouverture ».
Tout individu de bonne foi qui veut réellement l’épanouissement de l’individu dans une société ouverte et tolérante ne peut vouloir qu’une société de liberté. Pas une société de redistribution forcée, d’égalitarisme forcené, logiquement aigrie, fermée sur elle-même.
Pour rebondir sur cette "etude" (qui fait furieusement penser a celle-ci: http://www.venganza.org/about/open-letter/ ;) ), on peut lire avec interet cet article dans le Monde Diplomatique du mois d'aout:
RépondreSupprimerhttp://www.monde-diplomatique.fr/2011/08/PIEILLER/20873