Cette situation de fragilité a deux origines:
- La première est l’absence de reprise de l’activité économique depuis le début de la crise (en 2012 l’activité a reculé de -2.4%)
- La 2ème vient du secteur
bancaire, dont la taille des actifs bancaires
représente 8 fois le PIB.
NB: Les difficultés que rencontre Chypre la rapprochent de ce qu'ont vécu l'Irlande, l'Islande.
Malgré sa petite taille, l'île menace la stabilité de la zone euro car ses banques ont d'importantes filiales en Grèce.
Les blocages sur le sauvetage portent à la fois sur les conditions de l'aide et l'enveloppe nécessaire. Les besoins financiers de l'île sont estimés à 17 milliards d'euros: 7,5 milliards pour couvrir les besoins de financements de l'État sur trois ans et 8 à 10 milliards d'euros pour recapitaliser les banques.
Nicosie devient ainsi le cinquième pays de la zone euro à bénéficier d'un programme d'aide internationale. Le montant de l'aide est très inférieur aux centaines de milliards déboursés pour la Grèce et aux dizaines de milliards versés au Portugal, à l'Irlande et pour renflouer le secteur bancaire espagnol.
Pour réduire leur participation et ainsi éviter que la dette du pays ne s'envole à plus de 140% du PIB, les bailleurs de fonds ont en effet exigé de Nicosie un compromis inédit: instaurer une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires.
Selon le chef de file de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem :
"Cette taxe sera de 6,75% sur les dépôts bancaires en-deçà de 100.000 euros et de 9,9% au-delà de ce seuil. Une retenue à la source sur les intérêts de ces dépôts sera également instaurée. Ces prélèvements devraient rapporter au total 5,8 milliards d'euros.
À ces taxes, s'ajoutent des privatisations et une hausse de l'impôt sur les sociétés qui passera de 10 à 12,5%."
"On ne pénalise pas Chypre"
"Nous sommes aux côtés du gouvernement chypriote, c'est ce paquet qui permettra une restructuration du secteur bancaire et rendra la dette durable"
"La solution présentée est durable, pérenne et dans l'intérêt de l'économie chypriote"
Il y a certains avantages fiscaux à avoir des dépôts à Chypre pour les russes.
Les dépôts étrangers représentent 100 % du PIB environ. Selon le commissaire européen en charge des Affaires économiques, Olli Rehn :
"Nicosie devrait également se tourner vers la Russie, dont la contribution devrait toutefois être limitée. Le pays est prêt à prolonger le remboursement d'un prêt de 2,5 milliards d'euros venant à échéance en 2016 et à réduire les taux d'intérêt, mais il n'entend pas aller au-delà"
Selon Christine Lagarde, la directrice du FMI [qui selon une source diplomatique européenne, la contribution pourrait avoisiner un milliard €] :
"La solution présentée est durable, pérenne et dans l'intérêt de l'économie chypriote"
Selon le ministre chypriote des Finances, Michalis Sarris :
"Les taxes sur le capital et les intérêts des dépôts seront entièrement compensées par la distribution d'actions ; les mesures prises ont permis d'éviter -des coupes dans les salaires et les pensions-".Londres a annoncé pour sa part une compensation pour les militaires et fonctionnaires britanniques résidant à Chypre.
Lire aussi:
Chypre – Un sauvetage de grande ampleur Publié le
L’économie chypriote vient de se voir
appliquer un plan de soutien de grande ampleur puisque l’aide apportée
par l’Union Européenne et le FMI représentera plus de 50% du PIB (10
milliards d’aide à comparer à un PIB de 17.9 Milliards d’€ en 2012). Ce
plan est à mettre en regard d’une demande qui représentait environ 17
Milliards. Un plan d’aide d’une telle ampleur n’était pas possible
directement puisqu’il représentait quasiment 100 % du PIB et doublait
spontanément la dette chypriote en pourcentage du PIB. Les 7 milliards
restant vont provenir de recettes de privatisations, d’une hausse de la
fiscalité sur les entreprises (1.4 Mds pour les deux mesures) et d’une
taxation sur les dépôts bancaires: a priori un taxe de 6.75% serait
appliquée aux dépôts de moins de 100 000 euros et de 9.9% pour les
dépôts supérieurs à ce montant (des discussions ont eu lieu en fin de
journée dimanche pour moduler ces taux à 3% pour les dépôts de moins de
100 000 et 12.5% au-delà (deux taux étaient aussi évoqués pour les
montants au-delà de 100 000 selon que le montant est inférieur ou
supérieur à 500 000 euros))
Cette situation de fragilité a deux
origines. La première est l’absence de reprise de l’activité économique
depuis le début de la crise. Cela pèse sur la dynamique des finances
publiques. Le graphe ci-contre traduit bien ce phénomène. Le PIB recule
de façon significative depuis la mi-2011. En 2012 l’activité a reculé de
-2.4%.
L’autre fragilité vient du secteur
bancaire, dont la taille est imposante puisque les actifs bancaires
représentent 8 fois le PIB. Il a subi trois types de déformations.
Chypre est un lieu de dépôts bancaires
russes. Il y a certains avantages fiscaux à avoir des dépôts à Chypre
pour les russes. Les dépôts étrangers représentent 100 % du PIB environ
Le marché de l’immobilier s’est développé
rapidement engendrant une hausse significative de la dette hypothécaire
(plus de 25% de hausse par an de 2006 à 2011). Le marché immobilier a
changé de tendance avec le repli de l’activité et pénalisé les banques.
Le troisième aspect est l’impact de la
restructuration de la dette grecque. Celle-ci était très importante dans
les portefeuilles bancaires puisque le coût du PSI a été estimé à 25%
du PIB.
Ces déformations bancaires sont au cœur du besoin de restructuration du secteur et de son besoin de fonds supplémentaires.
"Sauvetage" de Chypre : récit de l'intérieurComment les chypriotes vivent-ils le "sauvetage" de leur pays à travers le prélèvement immédiat de 6% de leurs avoirs bancaires ? Une française installée sur place nous raconte sa journée à Chypre.
Chypre : "Le plan doit être modifié"
Le président du Parlement européen Martin Schulz estime que le plan de sauvetage de Chypre n'est pas "socialement acceptable"Le plan de sauvetage de Chypre doit être "socialement acceptable" et ne pas toucher les petits épargnants, a déclaré dimanche le président du Parlement européen Martin Schulz, au lendemain de l'annonce de ce plan controversé de l'Union européenne et du FMI. La zone euro et le FMI ont trouvé samedi matin à Bruxelles un accord sur un plan de sauvetage d'un maximum de 10 milliards d'euros pour Chypre, en échange d'une taxe exceptionnelle sur les dépôts bancaires qui rapportera 5,8 milliards d'euros (cliquez ici pour lire les détails du plan).
Si j'ai bien compris, les épargnants "cèdent" environ 1 an d'intérêt et de plus reçoivent en échange des actions.
RépondreSupprimerPlus d'informations sur cette attribution d'actions? Dilution des actionnaires existants? Revente des actions reçues par l'Etat en échange de son aide,
Enfin, quelle sera la contribution "réelle" des Chypriotes et celle des étrangers (résidents ou non)