Avec lui, c'était vite vu, vite réglé. Un matin, vers 9 heures, nous déboulons au Rancho Claro, une petite exploitation de café appartenant à un certain Juan Perez. Aussitôt, le Che accuse le fermier d'être un mouchard à la solde de la dictature de Batista. En réalité, le seul tort de ce pauvre homme était de dire haut et fort qu'il n'adhérait pas à la révolution." Une heure plus tard, le malheureux caféiculteur est passé par les armes devant sa femme et ses trois enfants de 1, 3 et 4 ans. "Les voisins étaient traumatisés, indignés. Et nous, la troupe, nous étions écoeurés. Avec trois autres compañeros, nous avons ensuite quitté le Che pour rejoindre un autre campement." A l'image de Juan Perez, 15 "traîtres", "mouchards", ou supposés tels, devaient pareillement être liquidés sur ordre de Guevara, entre 1957 et 1958.Mais surtout, il tuait comme on avale un verre d'eau.
vendredi 28 septembre 2012
Luciano Medina
A 81 ans, robuste, volubile et enjoué, il reste ce guajiro (paysan) qu'il fut au temps de la révolution quand il était le facteur personnel de Fidel Castro. Dans la sierra Maestra, en 1957 et 1958, c'est lui qui acheminait les messages du comandante en jefe à travers les lignes ennemies aux autres comandantes: Raúl Castro, Camilo Cienfuegos ou encore Ernesto "Che" Guevara. "C'est simple, je les ai tous connus", lance l'ex-coursier, dont la voix rocailleuse retentit dans le deux-pièces exigu de Miami (Floride) qu'il occupe depuis les années 1970. "Guevara? Il traitait mal les gens. Très mal", insiste Medina. Les deux hommes se sont fréquentés, deux mois durant, en avril-mai 1958, dans le campement de La Otilia, près de Las Minas de Bueycito. "Un jour que je lisais Sélection du Reader's Digest, peinard dans mon hamac, le Che, furieux, m'arrache la revue des mains et s'écrie: "Pas de journaux impérialistes ici! "
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