Les trois syndicats représentant les fonctionnaires bruxellois:
"La réforme de l’administration régionale avec la création inconsidérée d’organismes régionaux, l’absence de vision à long terme par rapport à la fonction publique, ainsi que l’absence de communication sur les stratégies adoptées par le gouvernement pose problème. Les conséquences sont désastreuses ! Les travailleurs sont pressés comme des citrons, démotivés et, certains, dont les plus jeunes démissionnent"Rudi Vervoort:
"Si les nouvelles compétences héritées de la Sixième réforme de l’État ont obligé le gouvernement bruxellois à anticiper les changements structurels à venir, ceux-ci ont été mis en œuvre en tenant compte de tous les travailleurs de l’administration régionale. La décision de créer des ministères dédiés à l’urbanisme et à la fiscalité en lieu et place d’organismes d’intérêt public démontre de l’écoute des membres du gouvernement"Le Syndrome Publifin: des pans entiers de l’administration régionale devraient être déplacés, la fiscalité et l’urbanisme passant sous la bannière d’OIP.
Et favoritisme ?
Le gouvernement bruxellois vient de s’accorder sur le résultat d’un appel à projets de deux millions €, où les choix et la composition du jury poseraient question:
Ce jeudi 2 février, le gouvernement bruxellois a approuvé la liste des dossiers sélectionnés dans le cadre d’un appel à projets lancé en septembre dernier par la Région bruxelloise, la Cocof et la VGC.
Alain Maron:
"Si on s’est toujours réjoui qu’il y ait de l’argent pour des projets sociaux et socio-culturels suite aux attentats, et pas seulement du sécuritaire, l’opération pose question : elle n’est pas articulée et coordonnée avec les politiques de cohésion sociale existantes, et le cadre est hyper large et hyper flou. Alors qu’il y a la réforme du décret Cohésion sociale qui est en discussion, le cabinet Vervoort ne fait pas de concertation. Le PS a toujours eu tendance à considérer que ces politiques-là, c’était sa chasse gardée. La réforme du décret et la concertation fermée , juste entre socialistes, le démontrent encore. S’ils ont fait la même chose avec l’appel à projet vivre-ensemble, c’est grave""Les politiques de cohésion sociale ne sont pas le jouet du parti socialiste ! C’est intolérable"Cet appel à projets vise à "promouvoir des initiatives qui renforcent la cohésion sociale, le dialogue interculturel et la diversité". L'analyse de la liste des projets sélectionnés et celle de ceux qui ne l’ont pas été semble poser questions.
Il ressortirait qu’il vaut mieux être proche de Rudi Vervoort, qui avait annoncé que c’est un jury composé d’experts indépendants qui ferait les choix.
Les communes socialistes d’Evere et de Saint-Gilles sont de loin les grandes gagnantes.. Les deux entités ont respectivement reçu 95.000 et 80.000€.
La Cohésion sociale d’Evere a ainsi remporté, à elle seule, pas moins de 79.000€, une somme deux fois supérieure à la moyenne des subsides régionaux accordés.
Ridouane Chahid, député bruxellois et ancien chef de cabinet adjoint de Rudi Vervoort qui préside aujourd’hui le conseil d’administration:
"C’est un projet qui bénéficiera aussi à d’autres communes qu’Evere"Force est de constater qu’un certain nombre d’associations lauréates sont étiquetées socialistes.
C’est notamment le cas d’
- Actions in the mediterrannan (49.000€) présidée par la députée bruxelloise Simone Susskind,
- Cadre (49.000€) fondé par l’ancien sénateur liégeois Hassan Boussetta
- OIRD (30.000€) dont le conseiller communal molenbeekois Nader Rekik est le CEO
- Ascades (20.000€) présidée par Nicole Lepage. Une socialiste élue comme conseillère communale à… Evere.
Malgré les demandes répétées de l’opposition, le cabinet de Rudi Vervoort n’avait jamais fait connaître tous les noms de ces experts indépendants, alors que 4 des 6 membres, dont la présidence de ce jury sont des membres de cabinets socialistes:
- David Cordonnier (cabinet de Rudi Vervoort) et chef de groupe à Evere.
- Michaël Cerulus (ex-cabinet de Laurette Onkelinx)
- Anne Chaponan (cabinet de la ministre-présidente du gouvernement de la Cocof Fadila Laanan)
- Martine Lahaye (ex-cabinet de Fadila Laanan)
Vervoort: "Le choix s’est fait en toute transparence [sic].En résumé, le bourgmestre empêché d’Evere délègue le chef de groupe au conseil communal d’Evere comme membre d’un jury qui choisira le projet d’un échevin d’Evere.
On ne souhaite pas commenter dans la presse cet appel à projets, tant que ceux qui avaient rentré un dossier n’ont pas reçu une réponse de notre part. C’est une question de respect"
Autre fait troublant, la paracommunale molenbeekoise luttant contre l’exclusion sociale, n’a reçu aucun subside. Son ancienne administratrice-déléguée, Sylvie Lahy, licenciée en février 2014 par la commune, est aujourd’hui cheffe de cabinet de Rudi Vervoort.
Hamza Fassi-Fihri:
"En lisant la presse, on a l’impression que cela n’a pas été fait de manière neutre"Gaëtan Van Goidsenhoven:
"Je vous dis mon désarroi, mais aussi mon extrême lassitude par rapport à cette suspicion généralisée sur ces appels à projets"
Fadila Laanan, ministre-présidente du gouvernement de la Cocof, en séance plénière du Parlement: Il y a également un million d’euros prévu pour les maisons des cultures, dont une grosse partie pour celle de Molenbeek, qui est présidée par Françoise Schepmans . Je regrette que cette info ait fuité"
NB: C'est qui exactement, "les maisons des cultures" à Molenbeek ?
Car effectivement, le problème, c'est la transparence. La députée Catherine Moureaux a déploré les fuites dans la presse. Quel scandale, cette foutue transparence !
Et rien de neuf sous le soleil ! En 2014, déjà, le Conseil d'Etat avait suspendu la décision de la ministre de la Culture Fadila Laanan qui avait retenu le projet artistique de Vincent Meessen pour représenter la Fédération Wallonie-Bruxelles à
la 56e Biennale de Venise des arts visuels, en 2015.
Le Conseil d'Etat estime que la Fédération, sur base du dossier introduit par l'artiste, n'était en réalité pas en mesure de juger si le projet répondait bien aux "exigences de capacité technique imposées pour pouvoir être sélectionnée".
La haute juridiction mettait en outre explicitement en doute l'impartialité du comité d'experts constitué par la ministre pour départager les quatorze artistes candidats.
L'arrêt pointait à cet égard la "proximité étroite" de quatre des sept experts avec l'artiste, ce qui avait pu avoir "une influence sur l'appréciation par l'ensemble du comité, particulièrement lorsque ses membres devaient s'exprimer dans le cadre d'un vote à la majorité simple".
Cette décision constituait un nouveau revers pour la ministre de la Culture, laquelle avait en début d'année complètement revu la procédure de sélection pour la Biennale afin de la rendre plus "objective et transparente".
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