La persécution des chrétiens de Mossoul par les jihadistes de l'État islamique peut être considérée comme un crime contre l'humanité
À Mossoul, le vendredi 18 juillet, à 19h30 les djihadistes de l’État islamique (EI) sont entrés dans l’archevêché syriaque catholique de Mossoul furieux parce que les chrétiens de la ville ne s’étaient pas rendus à la réunion à laquelle l’EI les avait convoqué pour présenter les nouvelles règles du califat. Ils ont enlevé les portraits des évêques et des patriarches se trouvant dans la « salle du divan ». Puis ils les ont fait brûler. C’est ce premier feu qui aurait ensuite endommagé l’archevêché dans un incendie dont il est encore difficile de mesurer l’ampleur des dégâts.
Les musulmans du quartier se sont interposés pour empêcher les djihadistes de poursuivre leur saccage, sans succès. La cathédrale Al Taheera qui jouxte l’évêché, aurait été dégradée par les flammes.
L’ultimatum posé aux chrétiens par les hommes de l’EI expirant le 19 juillet à 12h (heure locale) ainsi que l’intensification des bombardements de l’armée irakienne sur Mossoul ont poussés tous les chrétiens à fuir la ville. La plupart ont été rançonnés au check point de sortie et se retrouvent donc sans aucune ressource.
La persécution des chrétiens d'Irak "crime contre l'humanité", selon Ban Ki-moon
Le secrétaire général de l'ONU s'est dit "particulièrement troublé par les informations sur des menaces contre les chrétiens à Mossoul".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a affirmé, dimanche 20 juillet, que la persécution des chrétiens de Mossoul (Irak) par les jihadistes de l'État islamique (EI) pouvait être considérée comme un crime contre l'humanité.Au moment où des centaines de familles chrétiennes fuient Mossoul après un ultimatum de l'EI, Ban Ki Moon a "condamné de la manière le plus ferme possible la persécution systématique des minorités en Irak par l'Etat islamique et les groupes armés qui lui sont liés". Il s'est dit "particulièrement troublé par les informations sur des menaces contre les chrétiens à Mossoul".
"Se convertir ou quitter la ville"
Dans son communiqué, l'ONU martèle "que les attaques systématiques contre des civils en raison de leur origine ethnique ou de leur appartenance religieuse peuvent constituer un crime contre l'humanité dont les auteurs doivent rendre des comptes".
L'Etat islamique qui contrôle Mossoul depuis juin a lancé vendredi un ultimatum donnant à la minorité chrétienne quelques heures pour quitter les lieux. La semaine dernière, il avait déjà appelé les chrétiens de la deuxième ville du pays, "à se convertir à l'islam, à payer une taxe spéciale ou à quitter la ville", sans quoi ils seraient exécutés.
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