“Nous avons eu un débat entre nous, à la RTBF, lors des dernières élections européennes pour savoir s’il fallait ou non donner la parole aux petits partis, hors extrême droite.
Je suis très favorable à ce type de mesure.
Si la défiance envers les journalistes n’est pas aussi forte en Belgique qu’en France, elle est présente et nous devons en permanence l’avoir à l’esprit.”
“Il faut distinguer les parties wallone et flamande”
“Car, en Wallonie, les scores de l’extrême droite ont toujours été beaucoup plus faibles qu’en Flandre. Tout le monde ne partage pas forcément mon point de vue à la RTBF, mais il me semble que le cordon sanitaire serait plus difficile à tenir si ces scores étaient élevés. Il s’avère efficace surtout à l’encontre des partis minoritaires.”
Le principe du cordon sanitaire a été très officiellement intégré dans les statuts de la RTBF ainsi que dans ceux du Conseil supérieur de l’audiovisuel belge. Ce dernier prévoit d’exclure de l’antenne des “représentants de partis, mouvements ou tendances politiques relevant de courants d’idées non démocratiques ou prônant (…) des doctrines ou messages” répertoriés en trois grandes catégories : outrage aux convictions d’autrui ; incitation à la discrimination, la haine ou la violence à l’égard d’une personne, d’un groupe ou d’une communauté “en raison de leur sexe, de leur prétendue race, de leur couleur, de leur ascendance ou origine nationale ou ethnique” ; négation, minimisation ou justification de toute forme de génocide. Avec, à la clé, le problème de l’interprétation des textes. Notamment depuis la percée du parti nationaliste N-VA (Nouvelle alliance flamande) devenu le premier du pays, et qui compte dans ses rangs d’anciens membres du Vlaams Belang.
Après les élections européennes de 2014, certains ont demandé à lui appliquer les mesures du cordon sanitaire, à l’image d’Olivier Maingain, président du parti FDF (Fédéralistes démocrates francophones). Appel resté sans suite.
“Il y a très peu de monde pour considérer que la N-VA est comparable au Vlaams Belang, et pour la qualifier d’extrême droite, estime Johanne Montay. [???]
Lire aussi:
Parlement UE: les élus europhobes font les frais d'un cordon sanitaire
Parlement européen: les élus europhobes font les frais d'un cordon sanitaire Parlement européen: les élus europhobes font les frais d'un cordon sanitaire - Wikimedia-jeffowenphotos Audios Parlement européen: les élus europhobes font les frais d'un cordon sanitaire Mots clés Parlement européen, cordon sanitaire Existe-t-il une sorte de cordon sanitaire au sein du Parlement européen? Les élus du groupe europhobe du britannique Nigel Farage ont en tout cas été balayés chaque fois qu'ils se sont présentés à un poste à responsabilité dans l'assemblée. Que ce soit vice-président du Parlement ou président d'une commission parlementaire. Une règle tacite veut pourtant que ces postes se partagent entre tous les groupes en fonction de leur poids. Mais cette règle n'a visiblement pas été respectée par les démocrates chrétiens, les socialistes et les libéraux. Une députée italienne du mouvement 5 étoiles en a fait les frais ce lundi. Elle espérait présider la commission parlementaire qui étudie les pétitions des Européens, elle a été recalée. Au grand dam de son co-élu Fabio Massimo Castaldo qui se dit dégoûté et parle de blessure à la démocratie : "Je ne peux pas accepter que plusieurs grands groupes se présentent comme les censeurs des opinions des citoyens". Blocage assumé Du côté des socialistes, on assume totalement le blocage de ces élus. Pour l'eurodéputé belge Marc Tarabella, si l'Europe est bien perfectible, il ne s'agit pas de la détruire de l'intérieur comme le souhaitent les partis europhobes : "il faut certainement changer l'Europe, changer de cap politique. Mais de là à venir 'détruire' l'Europe de l'intérieur par des positions qui ne seraient pas celles du Parlement, ça me paraît légitime quelque part, d'établir ce cordon sanitaire".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire