Soupçonné notamment de blanchiment, Alain Mathot, bourgmestre de Seraing et député fédéral, a été inculpé mardi 29 novembre.
Des perquisitions avaient eu lieu en région liégeoise, notamment au siège de l'intercommunale Intradel, mais aussi notamment chez son directeur, Roger Croughs, et en mai 2010, au domicile d'Alain Mathot.
Alain Mathot est soupçonné d’avoir reçu près d’un million € après que le marché relatif à la construction d’un nouvel incinérateur de déchets en région liégeoise a été attribué, en 2005, au groupe Inova France.
Selon l’enquête confortée par le témoignage il y a quelques jours de Philippe Leroy, PDG d'Inova France, entre 12 et 15 millions d’euros auraient illégalement été distribués à des intermédiaires afin qu’ils l’aident à remporter cet important marché public.
D’autres auditions, le plus souvent de témoins, se sont succédées ces derniers jours. Dont, le 25 novembre, celle de l’ancienne épouse de Guy Mathot, Michèle Lempereur.
La fédération liégeoise du parti socialiste, dont il est le vice-président, a affirmé au Soir maintenir sa « confiance en la justice » et rappelé l’importance de la « présomption d’innocence ».
Lire aussi:
Intradel (jeudi 2 octobre 2008)
Hier mercredi 1er octobre, des perquisitions ont été menées à Herstal chez Intradel, cette 'intercommunale liégeoise de traitement des déchets
L'enquête par la justice porte sur des pots-de-vin, qui auraient entre autres été versés au directeur général d'Intradel Roger Croughs par la société Inova France pour l'attribution devenue donc suspecte pour obtenir le marché public de construction de la nouvelle usine de traitement des déchets.
Alain Mathot, bourgmestre de Herstal ,Frédéric Daerden et son père, Michel Daerden seraient également suspectés.
Updated: Daerden et Mathot portent plainte
Cités dans la lettre anonyme envoyée au journal "La Meuse" dénonçant des "pots de vin" à l'intercommunale liégeoise de déchets, Intradel, Frédéric et Michel Daerden, ainsi qu'Alain Mathot, ont annoncé qu'ils déposaient plainte contre X, avec constitution de partie civile, pour calomnie.
Suspicion de pots-de-vin de plusieurs millions chez Intradel (2008)
Des perquisitions ont été menées mercredi à l'intercommunale liégeoise de traitement des déchets Intradel, à Herstal, par la justice qui enquête sur l'attribution suspecte d'un marché public de 170 millions d'euros, rapportent jeudi la presse francophone. Une lettre anonyme envoyée notamment au journal La Meuse à Liège est à l'origine de ces perquisitions.
Suspicion de pots-de-vin de plusieurs millions chez Intradel
mercredi 30 novembre 2011
mardi 29 novembre 2011
L'American dream.be
Vincent Van Quickenborne :
"Je trouve ça tout à fait exceptionnel qu'un fils d'immigré arrive à cette fonction, quelqu'un qui a dû travailler dur, s'est battu... Je m'en réjouis, c'est l'American dream en Belgique, le signe qu'il n'y a pas de fatalité sociale"
"Nous avons été durs en négociations, mais nous serons loyaux au gouvernement"
"Moi aussi je fais des erreurs dans la langue de Voltaire ! Et alors ? Elio Di Rupo a fait des progrès, ce n'est pas parfait, il peut s'améliorer mais il n'y a rien de grave. En négociations, il n'a jamais eu besoin de traduction".
Libellés :
Belgian Circus,
Belgioum one point,
Elio Di Rupo,
négociations
lundi 28 novembre 2011
Classement des ministres européens des Finances 2011
Le classement des ministres européens des Finances est établi chaque année par le quotidien britannique The Financial Times, sur base d'entretiens avec sept économistes.
1er, le Suédois Anders Borg, suivi de l'Allemand Wolfgang Schäuble, puis du Polonais Jacek Rostowski. Didiers Reynders occupe la quatrième place du classement. Jean-Claude Juncker est cinquième. A François Baroin n'est qu'en quinzième position ...
Par rapport à l'édition 2010, Didier Reynders a progressé de trois places dans le classement publié ce mercredi et en 2009, il occupait la troisième place.
Au niveau politique, Didier Reynders est classé huitième et quatorzième dans la grille d'évaluation consacrée à la crédibilité.
Ce registre d'évaluation est mesuré sur base de l'évolution des taux à 10 ans et des obligations d'Etat et classe les ministres « selon leur capacité politique, leur performance économique et leur crédibilité dans les marchés ».
1er, le Suédois Anders Borg, suivi de l'Allemand Wolfgang Schäuble, puis du Polonais Jacek Rostowski. Didiers Reynders occupe la quatrième place du classement. Jean-Claude Juncker est cinquième. A François Baroin n'est qu'en quinzième position ...
Par rapport à l'édition 2010, Didier Reynders a progressé de trois places dans le classement publié ce mercredi et en 2009, il occupait la troisième place.
Au niveau politique, Didier Reynders est classé huitième et quatorzième dans la grille d'évaluation consacrée à la crédibilité.
Ce registre d'évaluation est mesuré sur base de l'évolution des taux à 10 ans et des obligations d'Etat et classe les ministres « selon leur capacité politique, leur performance économique et leur crédibilité dans les marchés ».
dimanche 27 novembre 2011
Bahrein.revolution.dark
#Bahrein :
An island kingdom in the Arabian Gulf where the Shia Muslim majority are ruled by a family from the Sunni minority. Where people fighting for democratic rights broke the barriers of fear, only to find themselves alone and crushed.
This is their story and Al Jazeera is their witness - the only TV journalists who remained to follow their journey of hope to the carnage that followed :
Bahrain: Shouting in the dark - Programmes - Al Jazeera English
"This is the Arab revolution that was abandoned by the Arabs, forsaken by the West and forgotten by the world"
An island kingdom in the Arabian Gulf where the Shia Muslim majority are ruled by a family from the Sunni minority. Where people fighting for democratic rights broke the barriers of fear, only to find themselves alone and crushed.
This is their story and Al Jazeera is their witness - the only TV journalists who remained to follow their journey of hope to the carnage that followed :
Bahrain: Shouting in the dark - Programmes - Al Jazeera English
samedi 26 novembre 2011
Vande Lanotte, Premier Vs Di Rupo
Luc Van der Kelen, le commentateur politique du "Laatste Nieuws" :
"Plus le temps passe, plus il sera difficile pour M. Di Rupo de se glisser dans l’habit de Premier ministre. Je pense de fait que l’état de grâce est passé pour lui dans l’opinion flamande. L’on ne manquerait pas de se focaliser en permanence sur lui pour dénoncer sa connaissance approximative du néerlandais ou pour rappeler que son équipe n’a pas de majorité en Flandre."
"Il faut donc envisager autre chose car Elio doute trop de lui et dans son entourage il ne manque pas de gens pour lui déconseiller d’aller jusqu’au bout. D’autant plus qu’il devrait prendre des mesures antipathiques pour son propre camp".
"Je crains que la critique soit sans pitié à son égard. Il y a aussi l’élément de sa vie privée à la protection de laquelle il tient tellement. Connaissant nos médias, il n’est absolument pas certain qu’on le suivra dans ses demandes."
100 cochons d'amende
Vaifale Iose, le chef du village de Leauva'a :
Le Conseil des anciens de Leauva,a a ordonné à Mathew Vaea de livrer cent truies pour avoir terni le titre de "tuala" (chef). Il est reproché au manager samoan , ainsi qu'à plusieurs membres de leur staff, de ne pas avoir pris au sérieux la Coupe du monde de Rugby et d'avoir échoué, alors que le peuple samoan avait placé d'énormes espoirs sur la qualification de son équipe nationale, notamment après sa victoire contre l'Australie quelques semaines avant la compétition.
Voir/Ecouter aussi:
"L'image du tuala a été ternie parce que Mathew [Vaea] n'a pas rempli tous ses devoirs en tant que manageur des Manu Samoa"
Le Conseil des anciens de Leauva,a a ordonné à Mathew Vaea de livrer cent truies pour avoir terni le titre de "tuala" (chef). Il est reproché au manager samoan , ainsi qu'à plusieurs membres de leur staff, de ne pas avoir pris au sérieux la Coupe du monde de Rugby et d'avoir échoué, alors que le peuple samoan avait placé d'énormes espoirs sur la qualification de son équipe nationale, notamment après sa victoire contre l'Australie quelques semaines avant la compétition.
Voir/Ecouter aussi:
vendredi 25 novembre 2011
La barbe.amish !
Sept membres de la communauté amish ont été arrêtés mercredi pour avoir coupé la barbe et les cheveux de coreligionnaires, "avec lesquels ils avaient un différend de nature religieuse".
C'est "un affront suprême fait à l'identité de ces protestants américains qui refusent le monde moderne". La barbe est le symbole de l'homme et ne doit pas être coupée une fois qu'il est marié, conformément aux préceptes bibliques suivis par cette communauté.
Les accusés sont tous membres d'une communauté dirigée d'une main de fer par Samuel Mullet, 66 ans.
Samuel Mullet, ses trois fils, un de ses gendres et deux autres hommes risquent la prison à vie s'ils sont condamnés pour discrimination religieuse.
C'est "un affront suprême fait à l'identité de ces protestants américains qui refusent le monde moderne". La barbe est le symbole de l'homme et ne doit pas être coupée une fois qu'il est marié, conformément aux préceptes bibliques suivis par cette communauté.
Les accusés sont tous membres d'une communauté dirigée d'une main de fer par Samuel Mullet, 66 ans.
Samuel Mullet, ses trois fils, un de ses gendres et deux autres hommes risquent la prison à vie s'ils sont condamnés pour discrimination religieuse.
jeudi 24 novembre 2011
André_Antoine.lg
André Antoine, ministre wallon du Budget :
Antoine a refusé d’approuver le dossier du tram en réclamant des précisions. Il s’oppose aussi à Liège sur le centre pour sportifs de haut niveau, mais il nie défavoriser Liège et son projet Speed au profit de Louvain-la-Neuve.
Lire aussi:
André Antoine suggère aux ministres wallons de renoncer à l’indexation
Le ministre wallon du Budget (cdH) va faire cette proposition au gouvernement wallon, dans un souci d’économies. André Antoine suggère aux ministres wallons de renoncer à l’indexation
Je trouve à titre personnel que nous devrions renoncer à l’indexation - qui est de deux pour cent ’rien de plus’ Je vais le proposer” au gouvernement wallon”, a-t-il affirmé lors de l’émission « L’Invité » de RTL-TVI.M. Antoine a rappelé que la Fédération Wallonie-Bruxelles avait déjà fortement réduit le nombre de ses ministres. “Je veux quand même ajouter, avec beaucoup de correction, que lorsque les libéraux étaient au pouvoir (jusqu’en 2009), il y avait 17 ministres de la Région wallonne et de la Communauté française, il n’y en a plus que neuf”, a-t-il ajouté.
Le ministre a assuré qu’il avait lui-même réduit la taille de son cabinet de 25% par rapport à celui de son prédécesseur, Serge Kubla (MR). “Ce qui veut dire qu’on n’a pas attendu qu’on nous demande de faire des efforts. Alors, s’il faut faire un geste supplémentaire, je le trouve tout à fait normal. Que chacun contribue en fonction de ces ressources”, a conclu M. Antoine.
“ J’en ai marre qu’on me demande tout le temps si j’aime Liège. J’ai développé l’aéroport, j’ai lancé le projet du tram, qui est utile et nécessaire pour Liège. Mais, comme ministre du Budget, j’ai besoin d’un business plan. Or, ça fait trois semaines que je réclame ce document à Philippe Henry, et je ne reçois rien. ”
Antoine a refusé d’approuver le dossier du tram en réclamant des précisions. Il s’oppose aussi à Liège sur le centre pour sportifs de haut niveau, mais il nie défavoriser Liège et son projet Speed au profit de Louvain-la-Neuve.
Lire aussi:
André Antoine suggère aux ministres wallons de renoncer à l’indexation
Le ministre wallon du Budget (cdH) va faire cette proposition au gouvernement wallon, dans un souci d’économies. André Antoine suggère aux ministres wallons de renoncer à l’indexation
Je trouve à titre personnel que nous devrions renoncer à l’indexation - qui est de deux pour cent ’rien de plus’ Je vais le proposer” au gouvernement wallon”, a-t-il affirmé lors de l’émission « L’Invité » de RTL-TVI.M. Antoine a rappelé que la Fédération Wallonie-Bruxelles avait déjà fortement réduit le nombre de ses ministres. “Je veux quand même ajouter, avec beaucoup de correction, que lorsque les libéraux étaient au pouvoir (jusqu’en 2009), il y avait 17 ministres de la Région wallonne et de la Communauté française, il n’y en a plus que neuf”, a-t-il ajouté.
Le ministre a assuré qu’il avait lui-même réduit la taille de son cabinet de 25% par rapport à celui de son prédécesseur, Serge Kubla (MR). “Ce qui veut dire qu’on n’a pas attendu qu’on nous demande de faire des efforts. Alors, s’il faut faire un geste supplémentaire, je le trouve tout à fait normal. Que chacun contribue en fonction de ces ressources”, a conclu M. Antoine.
mercredi 23 novembre 2011
Bombardement du port de Haïphong, 23 novembre 1946
Le 23 novembre 1946, le bombardement du port de Haïphong par la marine française marque le début de la « guerre d'Indochine »
(...) en Indochine, comme ailleurs, le joug colonial fit lever des générations de militants qui engagèrent la lutte pour l’indépendance. Au Viêt-nam, le Parti Communiste Indochinois (PCI) réussit à en prendre la tête. Créé en 1930, il adhéra à la IIIe Internationale, déjà dominée par le stalinisme et qui imposa rapidement à ses organisations des pays coloniaux de défendre une politique nationaliste. Aussi, en 1941, le PCI se transforma en Ligue pour l’Indépendance du Viêt-nam (Viêt-minh, en vietnamien) et impulsa la création de semblables ligues nationalistes au Cambodge et au Laos.
En octobre 1945, après le départ des troupes japonaises vaincues, Ho Chi Minh, le principal dirigeant du Viêt-minh, proclama l’indépendance du Viêt-nam et chercha à la faire accepter par l’impérialisme français.
En même temps, les staliniens vietnamiens n’hésitaient pas à réprimer sauvagement les deux groupes trotskystes, La Lutte créée en 1931 par Ta Tu Thau et la Ligue Communiste Internationale (LCI). Le Parti Communiste stalinien voulait écraser ces militants qui risquaient de le concurrencer sur un terrain révolutionnaire. Au moment où les troupes japonaises quittaient l’Indochine, le Viêt-minh appela au calme et traita de «saboteurs et de provocateurs ceux qui invitent le peuple à s’armer», c’est-à-dire les trotskystes de la LCI. Ceux-ci militaient pour remettre le pouvoir aux comités populaires et aux milices armées qui commençaient à se former dans le sud du Viêt-nam, où des paysans occupaient des terres et des ouvriers leurs usines. Face au risque d’un soulèvement anticolonial et révolutionnaire, les staliniens liquidèrent la LCI et le groupe La Lutte, assassinant militants et dirigeants. Ta Tu Thau fut exécuté en 1946.
1946 : la première guerre d’Indochine
Le Viêt-minh espérait démontrer ainsi ses capacités de représentant de la bourgeoisie vietnamienne, et d’interlocuteur pour l’impérialisme. Mais malgré ces démonstrations, l’impérialisme français n’entendait pas, lui, abandonner ce qu’il appelait «la perle» de son empire colonial. Dès qu’il en eut les moyens militaires, il réoccupa le pays, y compris le Nord où le Viêt-minh avait pris le pouvoir. En novembre 1946, la marine française bombarda Haïphong, faisant plus de 6000 morts. La première guerre d’Indochine commençait.
Le Viêt-minh organisa la résistance et gagna l’appui de milliers de paysans, d’hommes et de femmes décidés à lutter jusqu’à la victoire, pour la réforme agraire et l’indépendance. Début 1954, il contrôlait près de la moitié du pays et les troupes françaises uniquement les grandes villes. Ho Chi Minh sut aussi obtenir le soutien matériel de la Chine de Mao, inquiète de l’engagement des Américains. En 1953, ces derniers payaient 40% des dépenses de la guerre et leurs conseillers étaient omniprésents.
Lire aussi:
Qu’ont été les Khmers Rouges ? #rappel →
quilemportera:
[extrait de La Lutte de classe n°118 (juillet 1985)] Qu’ont été les Khmers Rouges ? Quelle a été leur politique et en particulier, pourquoi ont-ils choisi de vider les villes (notamment Phnom Penh la capitale) de tous leurs habitants ? A quelle situation faisaient-ils donc face lorsqu’ils ont pris le pouvoir le 17 avril 1975, la même année où le FLN triomphait au Sud-Vietnam ?
Pour répondre à ces questions, il est d’abord nécessaire de revenir brièvement sur l’histoire de l’Indochine.
Au terme de la conquête coloniale, qui va occuper pratiquement tout le XIXe siècle, la France va s’occuper de maintenir et même d’accroître les divisions politiques et administratives de la région. Laos, Cambodge et même Tonkin, Annam et Cochinchine, les trois régions de l’actuel Vietnam, passent sous des administrations et sont dotées de statuts différents.
Le Cambodge, qui était sous protectorat français depuis 1864, se voit en fait à partir de 1884 administré directement par les autorités françaises.
Néanmoins, il subsiste une administration cambodgienne, dirigée jusqu’en 1904 par le roi Norodom puis par le roi Sisowath. En 1927, c’est Monivong qui monte sur le trône et à sa mort en 1941, c’est le petit-fils de Norodom, Norodom Sihanouk qui lui succède.
Jusqu’en 1945, le royaume est en fait dirigé par les Français.
Docile jusque-là aux vues du Protectorat français, le roi Norodom Sihanouk proclame l’indépendance du royaume le 12 mars 1945. Parallèlement, des maquis se sont créés pour lutter contre la présence française.
Les troupes françaises interviennent, mais finalement les accords du 7 janvier 1946 mettent fin au protectorat.
En 1947, le royaume se dote d’une constitution attribuant l’essentiel du pouvoir à une assemblée nationale. En novembre 1949, des négociations aboutissent à « l’indépendance du royaume au sein de l’Union Française ». L’administration française conserve des pouvoirs en matière de politique étrangère, de défense et de justice.
Mais c’est en novembre 1953 que le Cambodge se voit accorder l’indépendance par la France.
(...) en Indochine, comme ailleurs, le joug colonial fit lever des générations de militants qui engagèrent la lutte pour l’indépendance. Au Viêt-nam, le Parti Communiste Indochinois (PCI) réussit à en prendre la tête. Créé en 1930, il adhéra à la IIIe Internationale, déjà dominée par le stalinisme et qui imposa rapidement à ses organisations des pays coloniaux de défendre une politique nationaliste. Aussi, en 1941, le PCI se transforma en Ligue pour l’Indépendance du Viêt-nam (Viêt-minh, en vietnamien) et impulsa la création de semblables ligues nationalistes au Cambodge et au Laos.
En octobre 1945, après le départ des troupes japonaises vaincues, Ho Chi Minh, le principal dirigeant du Viêt-minh, proclama l’indépendance du Viêt-nam et chercha à la faire accepter par l’impérialisme français.
En même temps, les staliniens vietnamiens n’hésitaient pas à réprimer sauvagement les deux groupes trotskystes, La Lutte créée en 1931 par Ta Tu Thau et la Ligue Communiste Internationale (LCI). Le Parti Communiste stalinien voulait écraser ces militants qui risquaient de le concurrencer sur un terrain révolutionnaire. Au moment où les troupes japonaises quittaient l’Indochine, le Viêt-minh appela au calme et traita de «saboteurs et de provocateurs ceux qui invitent le peuple à s’armer», c’est-à-dire les trotskystes de la LCI. Ceux-ci militaient pour remettre le pouvoir aux comités populaires et aux milices armées qui commençaient à se former dans le sud du Viêt-nam, où des paysans occupaient des terres et des ouvriers leurs usines. Face au risque d’un soulèvement anticolonial et révolutionnaire, les staliniens liquidèrent la LCI et le groupe La Lutte, assassinant militants et dirigeants. Ta Tu Thau fut exécuté en 1946.
1946 : la première guerre d’Indochine
Le Viêt-minh espérait démontrer ainsi ses capacités de représentant de la bourgeoisie vietnamienne, et d’interlocuteur pour l’impérialisme. Mais malgré ces démonstrations, l’impérialisme français n’entendait pas, lui, abandonner ce qu’il appelait «la perle» de son empire colonial. Dès qu’il en eut les moyens militaires, il réoccupa le pays, y compris le Nord où le Viêt-minh avait pris le pouvoir. En novembre 1946, la marine française bombarda Haïphong, faisant plus de 6000 morts. La première guerre d’Indochine commençait.
Le Viêt-minh organisa la résistance et gagna l’appui de milliers de paysans, d’hommes et de femmes décidés à lutter jusqu’à la victoire, pour la réforme agraire et l’indépendance. Début 1954, il contrôlait près de la moitié du pays et les troupes françaises uniquement les grandes villes. Ho Chi Minh sut aussi obtenir le soutien matériel de la Chine de Mao, inquiète de l’engagement des Américains. En 1953, ces derniers payaient 40% des dépenses de la guerre et leurs conseillers étaient omniprésents.
Lire aussi:
Qu’ont été les Khmers Rouges ? #rappel →
quilemportera:
[extrait de La Lutte de classe n°118 (juillet 1985)] Qu’ont été les Khmers Rouges ? Quelle a été leur politique et en particulier, pourquoi ont-ils choisi de vider les villes (notamment Phnom Penh la capitale) de tous leurs habitants ? A quelle situation faisaient-ils donc face lorsqu’ils ont pris le pouvoir le 17 avril 1975, la même année où le FLN triomphait au Sud-Vietnam ?
Pour répondre à ces questions, il est d’abord nécessaire de revenir brièvement sur l’histoire de l’Indochine.
Au terme de la conquête coloniale, qui va occuper pratiquement tout le XIXe siècle, la France va s’occuper de maintenir et même d’accroître les divisions politiques et administratives de la région. Laos, Cambodge et même Tonkin, Annam et Cochinchine, les trois régions de l’actuel Vietnam, passent sous des administrations et sont dotées de statuts différents.
Le Cambodge, qui était sous protectorat français depuis 1864, se voit en fait à partir de 1884 administré directement par les autorités françaises.
Néanmoins, il subsiste une administration cambodgienne, dirigée jusqu’en 1904 par le roi Norodom puis par le roi Sisowath. En 1927, c’est Monivong qui monte sur le trône et à sa mort en 1941, c’est le petit-fils de Norodom, Norodom Sihanouk qui lui succède.
Jusqu’en 1945, le royaume est en fait dirigé par les Français.
Docile jusque-là aux vues du Protectorat français, le roi Norodom Sihanouk proclame l’indépendance du royaume le 12 mars 1945. Parallèlement, des maquis se sont créés pour lutter contre la présence française.
Les troupes françaises interviennent, mais finalement les accords du 7 janvier 1946 mettent fin au protectorat.
En 1947, le royaume se dote d’une constitution attribuant l’essentiel du pouvoir à une assemblée nationale. En novembre 1949, des négociations aboutissent à « l’indépendance du royaume au sein de l’Union Française ». L’administration française conserve des pouvoirs en matière de politique étrangère, de défense et de justice.
Mais c’est en novembre 1953 que le Cambodge se voit accorder l’indépendance par la France.
mardi 22 novembre 2011
LGV Tours-Bordeaux
La ligne LGV viendra en remplacement de l'actuelle ligne Tours Bordeaux, partagée par tous types de trains. Cette ligne spécifique de 303 km entièrement nouvelle permettra aux trains parcourant la liaison Paris Bordeaux de gagner 50 minutes de trajet.
Cette ligne coûtera la bagatelle de 7,8 Milliards d'Euros à construire, en supposant qu'aucun dépassement ne soit constaté au final, ce qui serait tout à fait étonnant sur un projet de cette nature. Sur ces 7,8 milliards, 4 seront apportés par l'état et 3,8 par le groupement Vinci. Vinci se rémunèrera en faisant payer un droit de péage à la SNCF et d'éventuels autres opérateurs de train (on peut toujours rêver), dont elle espère officiellement tirer 250 millions d'Euros annuels pendant 35 ans.
Le principe de l'appel d'offres était simple: chaque groupement devait estimer le coût global du projet, et celui qui demandait à l'état la subvention la plus faible remportait la mise. En demandant 4 milliards "seulement", Vinci a devancé ses concurrents.
Sans surprise, puisque les négociations étaient entrées dans une phase d'exclusivité suite à l'appel d'offres jugé fin mars dernier, c'est un groupement dirigé par Vinci qui va construire la ligne de TGV entre Tours et Bordeaux, appelée LGV sud, dans le cadre d'un "partenariat public privé", montage juridique présenté comme une grande avancée du modèle socio-économique français. En fait, la ligne LGV est un grand gaspillage de plus lié à notre fétichisme pro-ferroviaire, et que le bénéficiaire des largesses de l'état soit une entreprise privée plutôt qu'un tonneau des danaïdes publics (RFF) n'est qu'une très mince consolation.
Cette ligne coûtera la bagatelle de 7,8 Milliards d'Euros à construire, en supposant qu'aucun dépassement ne soit constaté au final, ce qui serait tout à fait étonnant sur un projet de cette nature. Sur ces 7,8 milliards, 4 seront apportés par l'état et 3,8 par le groupement Vinci. Vinci se rémunèrera en faisant payer un droit de péage à la SNCF et d'éventuels autres opérateurs de train (on peut toujours rêver), dont elle espère officiellement tirer 250 millions d'Euros annuels pendant 35 ans.
Le principe de l'appel d'offres était simple: chaque groupement devait estimer le coût global du projet, et celui qui demandait à l'état la subvention la plus faible remportait la mise. En demandant 4 milliards "seulement", Vinci a devancé ses concurrents.
Sans surprise, puisque les négociations étaient entrées dans une phase d'exclusivité suite à l'appel d'offres jugé fin mars dernier, c'est un groupement dirigé par Vinci qui va construire la ligne de TGV entre Tours et Bordeaux, appelée LGV sud, dans le cadre d'un "partenariat public privé", montage juridique présenté comme une grande avancée du modèle socio-économique français. En fait, la ligne LGV est un grand gaspillage de plus lié à notre fétichisme pro-ferroviaire, et que le bénéficiaire des largesses de l'état soit une entreprise privée plutôt qu'un tonneau des danaïdes publics (RFF) n'est qu'une très mince consolation.
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dimanche 20 novembre 2011
"Fièr[e] d'être wallon[]?"
En wallon dans le texte ?
Voir aussi:
La fierté affichée de projets foireux, vendus à des abuseurs de position dominante, des projets d'esbroufe du passé, à perte et sur le compte de contribuables qui un jour fuiront ...
A l'aéroport de Zaventem, la Région wallonne "vente" [fait l'apologie esbroufante avec du vent] le mérite wallon ... #Francorchamps
UPDATE du 23/11/2100
Un déficit de 5,498 millions d'euros pour le Grand Prix 2011 de Spa-Francorchamps
Le chiffre d'affaires de cette année atteint 12,816 millions d'euros et est quasi stable par rapport à l'exercice précédent.
Le Grand Prix 2011 de Spa-Francorchamps a enregistré un déficit de 5,498 millions d'euros contre 5,941 millions en 2010.
Le chiffre d'affaires de cette année atteint 12,816 millions d'euros et est quasi stable par rapport à l'exercice précédent, observe-t-on au cabinet du ministre wallon de l'Economie Jean-Claude Marcourt (+0,8 %). 45.289 billets ont été vendus en 2011 soit une diminution de 5% environ.
Voir aussi:
La fierté affichée de projets foireux, vendus à des abuseurs de position dominante, des projets d'esbroufe du passé, à perte et sur le compte de contribuables qui un jour fuiront ...
A l'aéroport de Zaventem, la Région wallonne "vente" [fait l'apologie esbroufante avec du vent] le mérite wallon ... #Francorchamps
Un déficit de 5,498 millions d'euros pour le Grand Prix 2011 de Spa-Francorchamps
Le chiffre d'affaires de cette année atteint 12,816 millions d'euros et est quasi stable par rapport à l'exercice précédent.
Le Grand Prix 2011 de Spa-Francorchamps a enregistré un déficit de 5,498 millions d'euros contre 5,941 millions en 2010.
Le chiffre d'affaires de cette année atteint 12,816 millions d'euros et est quasi stable par rapport à l'exercice précédent, observe-t-on au cabinet du ministre wallon de l'Economie Jean-Claude Marcourt (+0,8 %). 45.289 billets ont été vendus en 2011 soit une diminution de 5% environ.
jeudi 17 novembre 2011
Persepolis.tn
Brève:
Nabil Karoui, le DG de la télévision privée tunisienne Nessma comparaîtra ce jeudi devant la justice pour "atteinte aux valeurs sacrées" après la diffusion en octobre du film Persepolis qui avait suscité des violences à Tunis.
Nabil Karoui, le DG de la télévision privée tunisienne Nessma comparaîtra ce jeudi devant la justice pour "atteinte aux valeurs sacrées" après la diffusion en octobre du film Persepolis qui avait suscité des violences à Tunis.
Une hirondelle ne fait pas le printemps
#Kiadi
"une hirondelle ne fait pas le printemps". "C’est bien de voir une hirondelle, mais il faut espérer qu’elle soit suivie par une "meute" "
Du même :
"Il y a une forme d’indécence" à venir "sans arrêt" faire des déclarations devant le public alors que le but de chacun devrait être de trouver des solutions.
Est-ce à dire que l’on prépare l’échec des négociations en cours dans le chef de certains ? On peut penser que c’est le cas pour certains "qui estiment qu’avec le chaos, les idées de droite pourront aller plus loin". "Mais ce n’est pas mon hypothèse", précise l’ancien patron de la fédération bruxelloise du PS.
Notre interlocuteur pense plutôt que l’on cherche avant tout à affaiblir la gauche. Et le sénateur socialiste de pointer à nouveau "l’irresponsabilité" de Steven Vanackere, le ministre CD&V des Affaires étrangères qui avait vivement critiqué le Parti socialiste. En agissant de la sorte, il a "ouvert un boulevard" pour son "pire adversaire", à savoir Bart De Wever et la N-VA. "Est-ce malin ?", interroge, espiègle, le ministre d’Etat qui a "l'impression" que Steven Vanackere, vice-Premier ministre, "n'a pas beaucoup de densité".
mercredi 16 novembre 2011
Goldman Sachs.eu
Article du site RTBF.be : Quand Goldman Sachs tisse sa toile en Europe ...
Récemment, trois personnalités liées de près ou de loin à la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, notamment connue pour avoir aidé la Grèce à dissimuler une partie de sa dette, ont accédé à des postes en vue en Europe.
Récemment, trois personnalités liées de près ou de loin à la banque d'affaires américaine Goldman Sachs, notamment connue pour avoir aidé la Grèce à dissimuler une partie de sa dette, ont accédé à des postes en vue en Europe.
Et si les nouveaux Premiers ministres grecs et italiens, salués par les marchés et sur lesquels les espoirs de la zone euro reposent, étaient en fait des "infiltrés" ? C’est un peu la question que pose Le Monde qui constate que le président du conseil italien, Mario Monti, le nouveau Premier ministre grec, Lucas Papadémos, et le récemment nommé président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, en plus d’être des économistes chevronnés, sont tous liés à la banque d’affaires américaine Goldman Sachs.
Mario Draghi, était vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe entre 2002 et 2005, Mario Monti est conseiller international depuis 2005 et Lucas Papadémos était à la tête de la Banque centrale grecque quand les comptes ont été truqués avec l’aide de Goldman Sachs.
Goldman Sachs, une banque d’affaires américaine…
Selon l’Humanité, qui rapporte des informations du New York Times, des collègues banquiers de Mario Dragui expliquent que lui-même était chargé de vendre les produits financiers swap qui ont permis à la Grèce de camoufler sa dette.
Ce n’est pas la seule polémique à l’actif de la banque new-yorkaise. Ainsi, aux Etats-Unis, Goldman Sachs a été poursuivie pour une fraude liée aux subprimes. Elle a conclu un accord avec la SEC, l'autorité américaine de contrôle des marchés financiers, et a accepté de s'acquitter d'un montant record de 550 millions de dollars.
Un réseau puissant
Goldman Sachs peut compter sur un réseau déployé à travers le monde à des postes stratégiques. Elle recrute d’ailleurs d’anciens banquiers centraux et d’anciens commissaires européens. Hormi les trois dirigeants cités ci-dessus, la toilé tissée par la banque en Europe compte ainsi Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, ancien commissaire européen à la Concurrence ou encore Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ancien de la BCE.
Lire aussi :
Mario Draghi, était vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe entre 2002 et 2005, Mario Monti est conseiller international depuis 2005 et Lucas Papadémos était à la tête de la Banque centrale grecque quand les comptes ont été truqués avec l’aide de Goldman Sachs.
Goldman Sachs, une banque d’affaires américaine…
Goldman Sachs est une banque d’affaires dont le siège est situé dans le Financial District de Manhattan, et dont les clients sont aussi bien des entreprises que des gouvernements.
… au centre de toutes les polémiques
Cette banque d’affaires aurait aidé la Grèce à camoufler sa dette et donc à "truquer" ses comptes afin de rentrer dans la zone euro. Pile au moment où Mario Draghi, l’actuel patron de la Banque centrale européenne, était vice-président pour l’Europe de la banque américaine. Selon l’Humanité, qui rapporte des informations du New York Times, des collègues banquiers de Mario Dragui expliquent que lui-même était chargé de vendre les produits financiers swap qui ont permis à la Grèce de camoufler sa dette.
Ce n’est pas la seule polémique à l’actif de la banque new-yorkaise. Ainsi, aux Etats-Unis, Goldman Sachs a été poursuivie pour une fraude liée aux subprimes. Elle a conclu un accord avec la SEC, l'autorité américaine de contrôle des marchés financiers, et a accepté de s'acquitter d'un montant record de 550 millions de dollars.
Un réseau puissant
Goldman Sachs peut compter sur un réseau déployé à travers le monde à des postes stratégiques. Elle recrute d’ailleurs d’anciens banquiers centraux et d’anciens commissaires européens. Hormi les trois dirigeants cités ci-dessus, la toilé tissée par la banque en Europe compte ainsi Peter Sutherland, président de Goldman Sachs International, ancien commissaire européen à la Concurrence ou encore Otmar Issing, ancien membre du directoire de la Bundesbank et ancien de la BCE.
Cependant, il ne faut pas dramatiser, comme le fait remarquer Marc Roche, journaliste et auteur d’un ouvrage sur l’emprise de Goldman Sachs, repris par Rue89 : "Il ne faut pas tomber là-dedans. Leurs réseaux ne peuvent pas tout faire, l'efficacité de ce réseau est moindre aujourd'hui. Et Mario Monti, comme Draghi, sont surveillés par la presse, les députés et les ONG", constate-t-il, tout en ajoutant : "Tous les gens de Goldman Sachs que j'ai rencontrés restent très liés à la banque".J.C.
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Notre dossier complet sur l'Europe et la crise
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mardi 15 novembre 2011
lundi 14 novembre 2011
Promotion personnelle.gov.bxl
Les partis du parlement bruxellois via leur organe du collège de contrôle des dépenses de communication du gouvernement bruxellois, ont décidé de sanctionner le gouvernement bruxellois pour la diffusion d'un film de promotion d'un événement gastronomique "qui s'apparente à de la promotion personnelle des ministres" et d'imputer la dépense (4.900 €) de ce film de promotion de l'Année de la gastronomie, dans les frais de campagne électorale de chacun des ministres.
Marion Lemesre, députée bruxelloise :
Marion Lemesre, députée bruxelloise :
"Pour la première fois, l'Olivier bruxellois a été sanctionné pour infraction à la réglementation visant à interdire la promotion de l'image personnelle"
dimanche 13 novembre 2011
Primavera : "Bouffon", "cochon", "mafioso", ...
20h40, Silvio Berlusconi entre au Quirinal, pour y déposer sa démission. Dehors la foule agglutinée derrière les barrières de sécurité hurle et siffle. Le showman revendiqué et arrogant, doit sortir par une porte dérobée. Une scène rappelant le sort de son prédécesseur, le socialiste Bettino Craxi quittant sous les harangues de la foule un hôtel romain en 1993.
vendredi 11 novembre 2011
Il est exactement 11H11, ce 11/11/11 ... mais en octobre 2002 ...
Ce rapport a été remis ce lundi à la commission parlementaire chargée d'enquêter sur les causes de la faillite du transporteur. Récit d'une agonie, sur la base de la chronologie très précise contenue dans le rapport.
Le ministre des Participations publiques prend ses fonctions, le 12 juillet 1999. La santé de la Sabena paraît bonne. D'après le document, petit à petit, le ministre découvre que le dossier est moins simple qu'il y paraît. Un rapport de la Banque d'affaires Goldman Sachs indique que « Swissair avait le contrôle de la gestion journalière de la Sabena depuis 1995 » (NDLR, date des accords conclus entre le gouvernement belge, représenté par Elio Di Rupo, et Swissair). Un autre rapport, établi par le Boston Consulting Group en 2000 pour le compte de Rik Daems, indique que le financement des Airbus altère gravement la situation financière.
Dans ce contexte, Rik Daems crée un comité d'accompagnement, composé notamment d'experts du Boston Consulting Group, d'ING, du bureau d'avocats Cleary Gottlieb et de la Société fédérale de participations (SFP). Ce groupe arrive rapidement à la conclusion que le partenariat avec Swissair doit se poursuivre. « La Sabena est totalement dépendante de Swissair parce qu'elle est incapable de financer seule ses Airbus et parce qu'elle est liée par des contrats très défavorables avec City Bird et Virgin Express », dit le rapport.
Rik Daems signe donc de nouvelles conventions avec la compagnie suisse, qui mettent en oeuvre les accords signés en 1995. Le 26 avril 2000, les dirigeants de Swissair apposent leur signature au bas d'un document qui prévoit que le groupe helvétique sera propriétaire à 85 % de la Sabena lorsque les accords bilatéraux entre l'Union européenne et la Suisse entreront en vigueur.
A la fin de l'année 2000, le temps se gâte. Le conseil d'administration de la Sabena se rend compte que la compagnie a besoin de capitaux pour un montant de 750 millions d'euros. Le consultant KPMG confirme. En janvier 2001, le gouvernement belge entame des négociations avec Swissair. Le ton monte.
Le ministre Daems se demande s'il n'est pas préférable de trouver un autre partenaire mais la banque ING Barings, consultée, estime que les chances sont minces. Il faut donc négocier avec Swissair. Finalement, un accord intervient le 24 janvier 2001. Swissair s'engage à prendre une participation de 85 % dans la Sabena et à la recapitaliser, à hauteur de 150 millions d'euros en cash. Le holding helvétique s'engage également à racheter des actifs de la Sabena pour un montant de 500 millions d'euros.
Rik Daems croit pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Jusqu'à ce 19 février 2001, où Eric Honegger, président de Swissair, écrit au Premier ministre, Guy Verhofstadt et lui laisse entendre que le partenariat entre la Sabena et Swissair doit être revu.
Le mois suivant, Swissair honore toutefois son engagement de recapitalisation. Il verse 90 milliards d'euros, sur les 150 promis. Le solde doit être versé avant le 17 avril. Le 9 avril, Rik Daems écrit à Mario Corti, patron de Swissair lui enjoignant de payer. Pendant ce temps, Christoph Müller, patron de la Sabena, part à la recherche d'un nouveau partenaire. Un scénario de secours, qui prévoit la continuité des activités de la Sabena sans Swissair, est alors élaboré.
Le 16 mai, Ferd Chaffart, président du conseil d'administration de la Sabena, écrit à Mario Corti pour lui réclamer l'argent. Ce dernier répond, par courrier du 23 mai, qu'il ne payera pas, qu'il ne rachètera pas les filiales et qu'il ne contribuera pas au financement des Airbus. Quelques jours plus tard, Swissair émet une nouvelle proposition, réduisant à néant son apport de cash. Rik Daems refuse et lance un procès contre Swissair, le 3 juillet.
Les banquiers du holding helvétique exhortent Corti à trouver un accord à l'amiable. Ce sera fait le 16 juillet, entre Guy Verhofstadt et Mario Corti, en l'absence de Rik Daems. Le groupe suisse s'engage alors à payer 131 millions d'euros à la Sabena le 2 octobre. Il ne s'exécutera pas, provoquant la faillite.·
Guy Verhofstadt refuse de parler de la Sabena
La RTBF a interrogé mardi soir le Premier ministre sur des documents qu'il aurait refusé de remettre à la Commission Sabena. Le Premier s'est emporté et a refusé de répondre. Son cabinet parle d'un contexte relationnel difficile avec la RTBF et non d'une volonté de cacher quoi que ce soit sur la Sabena. (B.Dy)
« Le ministre a appliqué correctement les règles de gestion »
Pour justifier qu'il n'a pas commis de faute, le ministre des Participations publiques, Rik Daems, évoque à de nombreuses reprises, dans le rapport établi par ses avocats, le contexte difficile qui était déjà en place au moment de son arrivée, en juillet 1999.
Il évoque tout d'abord le premier partenariat entre la Sabena et Swissair, signé en 1995, par Elio Di Rupo (dont le nom n'est pas cité dans le rapport). Pour le ministre Daems, ces accords étaient imparfaits pour plusieurs raisons. D'abord, dès 1995, Swissair a acquis le pouvoir de gestion journalière de la Sabena. Or, dit le document, cette intégration n'était pas juridiquement encadrée par les accords signés en 1995.
D'autre part, Swissair n'était pas obligée de prendre la majorité dans la Sabena, en vertu de ces conventions. Le texte le prévoyait certes, remarque le rapport, mais cette prise de majorité était assortie de conditions irréalisables, rendant cette possibilité de prise de majorité inopérante.
Le ministre estime aussi qu'il était anormal que Swissair ne doive pas intégrer dans son bilan tout ou partie des comptes de la Sabena. Pour le ministre, une telle obligation de consolidation aurait rendu Swissair davantage responsable de la gestion de la Sabena, notamment au moment de prendre la décision d'acheter 34 Airbus, décision fermement recommandée par le groupe helvétique.
Enfin, pour Rik Daems et ses avocats, il n'était pas normal que le gouvernement belge ne dispose d'aucun moyen de contrôle sur la gestion du groupe Swissair.
Rik Daems indique avoir rémédié à ces lacunes lorsqu'il a signé de nouveaux accords avec Swissair, en avril 2000.
Le ministre s'est également vu reprocher d'avoir laissé se mettre en place une structure baptisée Airline Management Partnership (AMP), par laquelle la Sabena et Swissair fusionnaient certaines activités pour réduire les coûts. Beaucoup ont considéré que ce partenariat était défavorable à la Sabena. Dans le rapport, le ministre estime que la mise en place de l'AMP avait été négociée, dans les grandes lignes, avant son arrivée au pouvoir et que les conseils d'administration de Swissair et de la Sabena en avaient accepté le principe en juin 1999.
Rik Daems estime aussi que la Sabena était largement dépendante de Swissair à cause des ses faibles capacités financières, obérées, qui plus est, par la décision d'achat des Airbus (en 1997) et par deux contrats liant la Sabena à Virgin Express et à City Bird, signés avant son arrivée au pouvoir. Dans ce contexte, la compagnie n'intéressait pas de repreneur alternatif à Swissair.
Le rapport conclut que le gouvernement n'a commis aucune faute ni manquement et que le ministre des Participations publiques a « appliqué correctement les règles de gestion des sociétés (« corporate governance ») et respecté la répartition des rôles entre les administrateurs et les actionnaires ».·
"Il n'y a pas de faute ou de négligence dans le chef de l'Etat belge du fait de la gestion du dossier Sabena"Telle est la conclusion, laconique, d'un rapport de 100 pages établi par le cabinet d'avocats Nauta Dutilh pour le compte du ministre des Participations publiques, Rik Daems.
Ce rapport a été remis ce lundi à la commission parlementaire chargée d'enquêter sur les causes de la faillite du transporteur. Récit d'une agonie, sur la base de la chronologie très précise contenue dans le rapport.
Le ministre des Participations publiques prend ses fonctions, le 12 juillet 1999. La santé de la Sabena paraît bonne. D'après le document, petit à petit, le ministre découvre que le dossier est moins simple qu'il y paraît. Un rapport de la Banque d'affaires Goldman Sachs indique que « Swissair avait le contrôle de la gestion journalière de la Sabena depuis 1995 » (NDLR, date des accords conclus entre le gouvernement belge, représenté par Elio Di Rupo, et Swissair). Un autre rapport, établi par le Boston Consulting Group en 2000 pour le compte de Rik Daems, indique que le financement des Airbus altère gravement la situation financière.
Dans ce contexte, Rik Daems crée un comité d'accompagnement, composé notamment d'experts du Boston Consulting Group, d'ING, du bureau d'avocats Cleary Gottlieb et de la Société fédérale de participations (SFP). Ce groupe arrive rapidement à la conclusion que le partenariat avec Swissair doit se poursuivre. « La Sabena est totalement dépendante de Swissair parce qu'elle est incapable de financer seule ses Airbus et parce qu'elle est liée par des contrats très défavorables avec City Bird et Virgin Express », dit le rapport.
Rik Daems signe donc de nouvelles conventions avec la compagnie suisse, qui mettent en oeuvre les accords signés en 1995. Le 26 avril 2000, les dirigeants de Swissair apposent leur signature au bas d'un document qui prévoit que le groupe helvétique sera propriétaire à 85 % de la Sabena lorsque les accords bilatéraux entre l'Union européenne et la Suisse entreront en vigueur.
A la fin de l'année 2000, le temps se gâte. Le conseil d'administration de la Sabena se rend compte que la compagnie a besoin de capitaux pour un montant de 750 millions d'euros. Le consultant KPMG confirme. En janvier 2001, le gouvernement belge entame des négociations avec Swissair. Le ton monte.
Le ministre Daems se demande s'il n'est pas préférable de trouver un autre partenaire mais la banque ING Barings, consultée, estime que les chances sont minces. Il faut donc négocier avec Swissair. Finalement, un accord intervient le 24 janvier 2001. Swissair s'engage à prendre une participation de 85 % dans la Sabena et à la recapitaliser, à hauteur de 150 millions d'euros en cash. Le holding helvétique s'engage également à racheter des actifs de la Sabena pour un montant de 500 millions d'euros.
Rik Daems croit pouvoir dormir sur ses deux oreilles. Jusqu'à ce 19 février 2001, où Eric Honegger, président de Swissair, écrit au Premier ministre, Guy Verhofstadt et lui laisse entendre que le partenariat entre la Sabena et Swissair doit être revu.
Le mois suivant, Swissair honore toutefois son engagement de recapitalisation. Il verse 90 milliards d'euros, sur les 150 promis. Le solde doit être versé avant le 17 avril. Le 9 avril, Rik Daems écrit à Mario Corti, patron de Swissair lui enjoignant de payer. Pendant ce temps, Christoph Müller, patron de la Sabena, part à la recherche d'un nouveau partenaire. Un scénario de secours, qui prévoit la continuité des activités de la Sabena sans Swissair, est alors élaboré.
Le 16 mai, Ferd Chaffart, président du conseil d'administration de la Sabena, écrit à Mario Corti pour lui réclamer l'argent. Ce dernier répond, par courrier du 23 mai, qu'il ne payera pas, qu'il ne rachètera pas les filiales et qu'il ne contribuera pas au financement des Airbus. Quelques jours plus tard, Swissair émet une nouvelle proposition, réduisant à néant son apport de cash. Rik Daems refuse et lance un procès contre Swissair, le 3 juillet.
Les banquiers du holding helvétique exhortent Corti à trouver un accord à l'amiable. Ce sera fait le 16 juillet, entre Guy Verhofstadt et Mario Corti, en l'absence de Rik Daems. Le groupe suisse s'engage alors à payer 131 millions d'euros à la Sabena le 2 octobre. Il ne s'exécutera pas, provoquant la faillite.·
Guy Verhofstadt refuse de parler de la Sabena
La RTBF a interrogé mardi soir le Premier ministre sur des documents qu'il aurait refusé de remettre à la Commission Sabena. Le Premier s'est emporté et a refusé de répondre. Son cabinet parle d'un contexte relationnel difficile avec la RTBF et non d'une volonté de cacher quoi que ce soit sur la Sabena. (B.Dy)
« Le ministre a appliqué correctement les règles de gestion »
Pour justifier qu'il n'a pas commis de faute, le ministre des Participations publiques, Rik Daems, évoque à de nombreuses reprises, dans le rapport établi par ses avocats, le contexte difficile qui était déjà en place au moment de son arrivée, en juillet 1999.
Il évoque tout d'abord le premier partenariat entre la Sabena et Swissair, signé en 1995, par Elio Di Rupo (dont le nom n'est pas cité dans le rapport). Pour le ministre Daems, ces accords étaient imparfaits pour plusieurs raisons. D'abord, dès 1995, Swissair a acquis le pouvoir de gestion journalière de la Sabena. Or, dit le document, cette intégration n'était pas juridiquement encadrée par les accords signés en 1995.
D'autre part, Swissair n'était pas obligée de prendre la majorité dans la Sabena, en vertu de ces conventions. Le texte le prévoyait certes, remarque le rapport, mais cette prise de majorité était assortie de conditions irréalisables, rendant cette possibilité de prise de majorité inopérante.
Le ministre estime aussi qu'il était anormal que Swissair ne doive pas intégrer dans son bilan tout ou partie des comptes de la Sabena. Pour le ministre, une telle obligation de consolidation aurait rendu Swissair davantage responsable de la gestion de la Sabena, notamment au moment de prendre la décision d'acheter 34 Airbus, décision fermement recommandée par le groupe helvétique.
Enfin, pour Rik Daems et ses avocats, il n'était pas normal que le gouvernement belge ne dispose d'aucun moyen de contrôle sur la gestion du groupe Swissair.
Rik Daems indique avoir rémédié à ces lacunes lorsqu'il a signé de nouveaux accords avec Swissair, en avril 2000.
Le ministre s'est également vu reprocher d'avoir laissé se mettre en place une structure baptisée Airline Management Partnership (AMP), par laquelle la Sabena et Swissair fusionnaient certaines activités pour réduire les coûts. Beaucoup ont considéré que ce partenariat était défavorable à la Sabena. Dans le rapport, le ministre estime que la mise en place de l'AMP avait été négociée, dans les grandes lignes, avant son arrivée au pouvoir et que les conseils d'administration de Swissair et de la Sabena en avaient accepté le principe en juin 1999.
Rik Daems estime aussi que la Sabena était largement dépendante de Swissair à cause des ses faibles capacités financières, obérées, qui plus est, par la décision d'achat des Airbus (en 1997) et par deux contrats liant la Sabena à Virgin Express et à City Bird, signés avant son arrivée au pouvoir. Dans ce contexte, la compagnie n'intéressait pas de repreneur alternatif à Swissair.
Le rapport conclut que le gouvernement n'a commis aucune faute ni manquement et que le ministre des Participations publiques a « appliqué correctement les règles de gestion des sociétés (« corporate governance ») et respecté la répartition des rôles entre les administrateurs et les actionnaires ».·
mardi 8 novembre 2011
La gouvernance des entreprises publiques ...
Alain Flausch, directeur-général de la Stib (qui doit quitter son poste d’ici la fin de l’année), dans le magazine "Lobby" :
"La gouvernance des entreprises publiques autonomes est épouvantable. Les administrateurs n’ont aucune formation. Il faut requalifier le rôle des gens. Est-ce une vue élitiste ? Oui, parce que les gens mal formés détériorent progressivement les sociétés qui les occupent."
samedi 5 novembre 2011
Sabena et Swissair prêts au vol conjoint
20 février 1995, Di Rupo, chef d'orchestre des tractations de dernière minute:
Par contre, l'accord sur les conditions d'une prise de participation de Swissair dans le capital de la Sabena n'est pas bouclé. Il reste peu de temps pour le gouvernement avant la dissolution. Un épilogue heureux de la saga Sabena-Swissair devrait donc intervenir dans les quinze prochains jours mais le tout est de voir quel montage financier tiendra la route. Les données de base n'ont pas changé pour l'offre de Swissair: la compagnie suisse était prête à mettre 12 milliards de francs belges sur la table. Une injection bienvenue qui réglait le problème de sous-capitalisation chronique de la compagnie belge. Mais du côté de la Sabena, la valorisation de la société était basée sur un plan d'affaires de 5 ans, comprenant notamment la formule de «délocalisation» des pilotes et d'une partie de la flotte, qui permettait une économie de l'ordre de 6 milliards FB à terme. Le scénario avait d'ailleurs reçu le soutien à l'unanimité des administrateurs de la Sabena.
Entretemps, la manoeuvre a été court-circuitée par la montée au créneau de ténors politiques, provoquant un jeu de dominos au terme duquel la majorité des membres du gouvernement ont dénoncé cette idée de délocalisation. Le projet a donc été mis au frigo, l'économie escomptée rayée du plan d'affaires et automatiquement, la valorisation de la Sabena a chuté d'un cran. Ce qui a amené Swissair à revoir ses cartes, toujours dans l'objectif de prendre une participation de 49 % dans le capital de la Sabena.
Dans l'un des derniers scénarios envisagés, Swissair investirait 6 à 8 milliards de FB directement dans le capital de la Sabena et l'Union des Banques Suisses (UBS) souscrirait un emprunt de 4 milliards, garanti par la CGER-Holding, de façon à permettre à l'Etat belge de financer le rachat des parts d'Air France.
Un montage financier qui est susceptible d'évoluer de jour en jour. A l'heure actuelle, les administrateurs de la Sabena sont pieds et poings liés puisque que c'est le ministre de tutelle, Elio Di Rupo, qui mène les tractations au nom de l'actionnaire majoritaire. Mais même si les responsables de Swissair estiment qu'on est sur le bon chemin, il reste encore des embûches. Puisque la piste de la délocalisation a été abandonnée, le négociateur devra trouver d'autres formules d'économie, de façon à montrer au futur partenaire que la Sabena peut devenir rentable et lui rendre ses lettres de noblesse.
Sabena et Swissair prêts au vol conjointLes responsables de Sabena et Swissair pourraient très bien, dans le climat actuel de suspicion et de brouillard politique, se poser des questions: qui sommes-nous, où allons-nous, dans quelle galère voguons-nous? Non, sur le plan opérationnel, tous les plans de collaboration, de synergies sont sur la table et n'attendent que le feu vert du gouvernement belge, représentant l'Etat comme actionnaire majoritaire de la Sabena, pour pouvoir être lancés. Tant dans le domaine informatique que pour la mise en concordance des flottes, la couverture du réseau européen et mondial, le contrat de mariage est prêt.
Par contre, l'accord sur les conditions d'une prise de participation de Swissair dans le capital de la Sabena n'est pas bouclé. Il reste peu de temps pour le gouvernement avant la dissolution. Un épilogue heureux de la saga Sabena-Swissair devrait donc intervenir dans les quinze prochains jours mais le tout est de voir quel montage financier tiendra la route. Les données de base n'ont pas changé pour l'offre de Swissair: la compagnie suisse était prête à mettre 12 milliards de francs belges sur la table. Une injection bienvenue qui réglait le problème de sous-capitalisation chronique de la compagnie belge. Mais du côté de la Sabena, la valorisation de la société était basée sur un plan d'affaires de 5 ans, comprenant notamment la formule de «délocalisation» des pilotes et d'une partie de la flotte, qui permettait une économie de l'ordre de 6 milliards FB à terme. Le scénario avait d'ailleurs reçu le soutien à l'unanimité des administrateurs de la Sabena.
Entretemps, la manoeuvre a été court-circuitée par la montée au créneau de ténors politiques, provoquant un jeu de dominos au terme duquel la majorité des membres du gouvernement ont dénoncé cette idée de délocalisation. Le projet a donc été mis au frigo, l'économie escomptée rayée du plan d'affaires et automatiquement, la valorisation de la Sabena a chuté d'un cran. Ce qui a amené Swissair à revoir ses cartes, toujours dans l'objectif de prendre une participation de 49 % dans le capital de la Sabena.
Dans l'un des derniers scénarios envisagés, Swissair investirait 6 à 8 milliards de FB directement dans le capital de la Sabena et l'Union des Banques Suisses (UBS) souscrirait un emprunt de 4 milliards, garanti par la CGER-Holding, de façon à permettre à l'Etat belge de financer le rachat des parts d'Air France.
Un montage financier qui est susceptible d'évoluer de jour en jour. A l'heure actuelle, les administrateurs de la Sabena sont pieds et poings liés puisque que c'est le ministre de tutelle, Elio Di Rupo, qui mène les tractations au nom de l'actionnaire majoritaire. Mais même si les responsables de Swissair estiment qu'on est sur le bon chemin, il reste encore des embûches. Puisque la piste de la délocalisation a été abandonnée, le négociateur devra trouver d'autres formules d'économie, de façon à montrer au futur partenaire que la Sabena peut devenir rentable et lui rendre ses lettres de noblesse.
vendredi 4 novembre 2011
L'année 2012 accueillerait le lancement d'un abonnement scolaire MTB (métro, train, tram, bus) qui permettrait à l'usager de se déplacer également, à l'intérieur des frontières régionales, sur les lignes SNCB et les réseaux urbains bruxellois De Lijn et Tec.
Les membres du conseil d'administration de la Stib viennent de recevoir la tarification des titres de transport proposée par la direction et le cabinet de la ministre Grouwels pour 2012.
Les abonnements destinés au moins de 25 ans augmenteraient :
Les membres du conseil d'administration de la Stib viennent de recevoir la tarification des titres de transport proposée par la direction et le cabinet de la ministre Grouwels pour 2012.
- l'abonnement mensuel MTB passerait de 39,50 à 45,50 euros (+ 15,20 %),
- l'abonnement annuel MTB de 415 à 476 euros (+ 14,70 %),
- l'abonnement mensuel Stib de 35,50 à 41 euros (+ 15,50 %)
- et l'abonnement annuel Stib de 373 à 430 euros (+ 15,30 %).
mercredi 2 novembre 2011
Chômage.fr [et retraites]
Selon la CNAV, en 2011, le nombre de départs est passé en dessous de la barre des 650.000, soit près de 100.000 de moins qu'en 2010. La baisse va se poursuivre en 2012, mais un pic de 725.000 départs est attendu en 2014 à cause du décalage prévu par la réforme Woerth/Fillon : en effet, la génération 1952 doit partir à 60 ans et 8 mois, la génération 1953 à 61 ans (soit en 2014), et les générations 1956 et plus à 62 ans.
C'est tout bénef pour la CNAV...
On le sait, la réforme des retraites de 2010 recule les bornes d'âge de 60 à 62 ans d'ici 2018 pour l'âge légal de départ, avec l'obligation d'avoir cotisé 41,5 ans soit 166 trimestres, à partir de la génération 1955. De même, l'âge du taux plein à partir duquel un assuré peut recevoir une pension sans décote même s'il n'a pas assez cotisé, passera à 67 ans d'ici 2023.
Du coup, la CNAV estime que la réforme permettra l'amélioration de son solde de 1,7 milliard d'euros en 2012, et 5,1 milliards en 2015. Selon les prévisions, son déficit cumulé serait de -5,8 milliards en 2012, puis se stabiliserait à -5,9 milliards en 2013 pour baisser progressivement à -4,6 milliards en 2015 : bref, c'est une bonne nouvelle.
... Mais pas pour l'Unedic !
C'est tout bénef pour la CNAV...
On le sait, la réforme des retraites de 2010 recule les bornes d'âge de 60 à 62 ans d'ici 2018 pour l'âge légal de départ, avec l'obligation d'avoir cotisé 41,5 ans soit 166 trimestres, à partir de la génération 1955. De même, l'âge du taux plein à partir duquel un assuré peut recevoir une pension sans décote même s'il n'a pas assez cotisé, passera à 67 ans d'ici 2023.
Du coup, la CNAV estime que la réforme permettra l'amélioration de son solde de 1,7 milliard d'euros en 2012, et 5,1 milliards en 2015. Selon les prévisions, son déficit cumulé serait de -5,8 milliards en 2012, puis se stabiliserait à -5,9 milliards en 2013 pour baisser progressivement à -4,6 milliards en 2015 : bref, c'est une bonne nouvelle.
... Mais pas pour l'Unedic !
mardi 1 novembre 2011
«Consolidons le partenariat avec Swissair»
L'avenir de la Sabena est écrit dans les étoiles
Les membres du conseil d'administration de Sabena s'expriment rarement. En réponse à nos informations sur la prise de contrôle de fait de Sabena par Swissair («Le Soir» du 18 avril), Philippe Suinen, vice-président du CA de l'entreprise publique, s'explique. Il ne nie pas que Swissair ait mis le grappin sur la Sabena... Tout simplement parce que l'accord de 1995 autorise le groupe suisse à monter en puissance dans le capital de Sabena. Problème: le gouvernement n'a toujours pas donné son feu vert à l'opération! En attendant, Swissair reste minoritaire.
* On dit que tout se décide à Zurich et que le conseil avalise simplement les décisions prises par Philippe Bruggisser, le grand patron du SAirGroup. Qu'en pensez-vous?
*M. Bruggisser siège au conseil d'administration. Mais ce n'est pas pour cette raison que nos réunions se limitent à des monologues de Bruggisser...
*La grande crainte des «sabéniens», c'est que les réductions de coûts se traduisent par des pertes d'emploi à partir de l'an prochain. Que répondez-vous?
*L'Etat a toujours été attentif à cela. Les chiffres de l'emploi sont positifs, Sabena affiche une croissance de l'ordre de 5 % par an. Il y a eu mille contrats d'emploi en plus l'année dernière.
*Mais les effectifs sont restés constants à environ 12.000 équivalents temps plein...
*Il ne faut pas oublier qu'il y a eu des années où nous étions en dessous de 10.000 emplois.
* Swissair détient 49,5 % du capital de Sabena, mais se comporte depuis quelques mois comme s'il en contrôlait déjà la majorité. Est-ce normal?
*D'après l'accord de 1995, Swissair est en droit de prendre la majorité du capital de Sabena lorsque les conditions seront réalisées (pas avant l'an 2000 et après l'approbation d'un accord bilatéral entre l'Union européenne et la Confédération helvétique sur la prise de contrôle d'une compagnie aérienne d'un pays membre de l'UE par une compagnie non européenne, Ndlr) . Comme l'Etat a toujours été un partenaire loyal, j'estime intéressant, utile et profitable pour tout le monde de conserver une sorte d'espace de contacts stratégiques entre Swissair et l'Etat fédéral. C'est une question de respect de la Belgique en tant que membre de l'Union européenne, avec une activité économique et l'emploi qui se développent.
*Comment peut-on garantir le maintien de l'emploi et celui du hub de Bruxelles quand le centre de décision ne sera plus belge?
*On peut le faire par une minorité de blocage. Mais on peut aussi être plus imaginatif, par exemple en gardant un espace de concertation pour que des contacts et des conversations aient lieu afin de garder constante cette préoccupation de développement de l'emploi et de l'activité économique. Cela peut se faire sous la forme d'un comité de concertation ou d'un comité stratégique.
*C'est le scénario qui est suivi pour l'instant?
*Ce scénario est toujours en discussion au niveau du gouvernement... On peut aussi prévoir une formule mixte avec une participation de l'Etat dans le capital de Swissair ou du holding SAirGroup. Quelles que soient les modalités de l'accord, il est très important de garder ce cadre de contacts stratégiques.
*Dans l'absolu, quel serait le scénario idéal pour l'avenir de Sabena?
*Une accentuation du partenariat avec Swissair et le respect des accords passés avec le gouvernement. Je rappelle au passage que grâce à une meilleure intégration des flottes, nous avons pu consolider les activités de Sabena Technics. Cela a déjà été contractualisé avec Swissair. Bruxelles et Zurich sont tout à fait complémentaires, c'est une opération «win-win» que nous menons. Sabena a tout intérêt à consolider son partenariat avec Swissair.
Mercredi 19 avril 2000 : «Consolidons le partenariat avec Swissair»
Philippe Suinen, vice-président du conseil d'administration de Sabena, défend le scénario de la fusion.Les membres du conseil d'administration de Sabena s'expriment rarement. En réponse à nos informations sur la prise de contrôle de fait de Sabena par Swissair («Le Soir» du 18 avril), Philippe Suinen, vice-président du CA de l'entreprise publique, s'explique. Il ne nie pas que Swissair ait mis le grappin sur la Sabena... Tout simplement parce que l'accord de 1995 autorise le groupe suisse à monter en puissance dans le capital de Sabena. Problème: le gouvernement n'a toujours pas donné son feu vert à l'opération! En attendant, Swissair reste minoritaire.
* Qui contrôle la Sabena pour le moment?
*Le conseil d'administration prend les décisions stratégiques. Mais ce n'est pas lui qui gère au quotidien. Paul Reutlinger (l'administrateur délégué de Sabena, Ndlr) est un gestionnaire loyal. Les conseils de Sabena et de Swissair ont déjà tenu des réunions communes. C'est là que se prennent les orientations stratégiques. Parmi celles-ci, il y a la réduction des coûts. C'est ce que nous faisons en intégrant les réseaux commerciaux, la flotte ou les réseaux tout court. Chacun reste ce qu'il est, les structures décisionnelles sont assez équilibrées.* On dit que tout se décide à Zurich et que le conseil avalise simplement les décisions prises par Philippe Bruggisser, le grand patron du SAirGroup. Qu'en pensez-vous?
*M. Bruggisser siège au conseil d'administration. Mais ce n'est pas pour cette raison que nos réunions se limitent à des monologues de Bruggisser...
*La grande crainte des «sabéniens», c'est que les réductions de coûts se traduisent par des pertes d'emploi à partir de l'an prochain. Que répondez-vous?
*L'Etat a toujours été attentif à cela. Les chiffres de l'emploi sont positifs, Sabena affiche une croissance de l'ordre de 5 % par an. Il y a eu mille contrats d'emploi en plus l'année dernière.
*Mais les effectifs sont restés constants à environ 12.000 équivalents temps plein...
*Il ne faut pas oublier qu'il y a eu des années où nous étions en dessous de 10.000 emplois.
* Swissair détient 49,5 % du capital de Sabena, mais se comporte depuis quelques mois comme s'il en contrôlait déjà la majorité. Est-ce normal?
*D'après l'accord de 1995, Swissair est en droit de prendre la majorité du capital de Sabena lorsque les conditions seront réalisées (pas avant l'an 2000 et après l'approbation d'un accord bilatéral entre l'Union européenne et la Confédération helvétique sur la prise de contrôle d'une compagnie aérienne d'un pays membre de l'UE par une compagnie non européenne, Ndlr) . Comme l'Etat a toujours été un partenaire loyal, j'estime intéressant, utile et profitable pour tout le monde de conserver une sorte d'espace de contacts stratégiques entre Swissair et l'Etat fédéral. C'est une question de respect de la Belgique en tant que membre de l'Union européenne, avec une activité économique et l'emploi qui se développent.
*Comment peut-on garantir le maintien de l'emploi et celui du hub de Bruxelles quand le centre de décision ne sera plus belge?
*On peut le faire par une minorité de blocage. Mais on peut aussi être plus imaginatif, par exemple en gardant un espace de concertation pour que des contacts et des conversations aient lieu afin de garder constante cette préoccupation de développement de l'emploi et de l'activité économique. Cela peut se faire sous la forme d'un comité de concertation ou d'un comité stratégique.
*C'est le scénario qui est suivi pour l'instant?
*Ce scénario est toujours en discussion au niveau du gouvernement... On peut aussi prévoir une formule mixte avec une participation de l'Etat dans le capital de Swissair ou du holding SAirGroup. Quelles que soient les modalités de l'accord, il est très important de garder ce cadre de contacts stratégiques.
*Dans l'absolu, quel serait le scénario idéal pour l'avenir de Sabena?
*Une accentuation du partenariat avec Swissair et le respect des accords passés avec le gouvernement. Je rappelle au passage que grâce à une meilleure intégration des flottes, nous avons pu consolider les activités de Sabena Technics. Cela a déjà été contractualisé avec Swissair. Bruxelles et Zurich sont tout à fait complémentaires, c'est une opération «win-win» que nous menons. Sabena a tout intérêt à consolider son partenariat avec Swissair.
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