Mary Rance, la directrice de UKinbound (l’organisation de groupes opérateurs) :
«beaucoup de gens ont pensé que Londres allait très occupé et très coûteux durant cette période», ce qui explique que les chiffres sont à la baisse. «Nous n’avons pas été totalement surpris, mais juste un peu déçus».
Selon l'enquête de UKinbound : 66% des 250 entreprises touristiques auraient eu des rentrées inférieures en termes de réservations et de touristes entre les dates du 23 juillet au 12 août, par rapport à l’année précédente. 22% des commerces interrogés ont déclaré que le tourisme avait été légèrement inférieur.
Rita Beckwith, directeur général de City Cruises:
«En tant qu’industrie nous savions que les jeux auraient un impact négatif sur le nombre de visiteurs internationaux à Londres, mais l’impact sur le reste du Royaume-Uni, joint à l’absence des visiteurs nationaux, a été très décevant».
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Quatre ans après ses Jeux, Pékin a beaucoup de mal à trouver un mode de gestion pour rentabiliser ses installations olympiques, lestées aujourd'hui par de lourds déficits.
À l'heure où le monde entier a les yeux rivés sur Londres, le Caixin Century en ligne revient sur le sort des constructions olympiques de Pékin. En 2008, ces infrastructures - dont les plus emblématiques sont le « Cube d'eau » (Centre national de natation de Pékin) et le « Nid d'oiseau » (le Stade national de Pékin) - avaient été le décor de Jeux olympiques jugés « techniquement parfaits ». Ces mêmes constructions, écrit le magazine financier, « illustrent le coût versé pour réaliser les rêves de constructions olympiques ». C'est pourquoi, pour beaucoup de Pékinois, le Nid d'oiseau - stade de 90 000 places qui a coûté 3,6 milliards de yuans - est « un peu plus qu'un lieu de curiosité où se tient une poignée d'activités de loisir et de concerts de musique pop », poursuit l'article. D'après le Bureau national des statistiques, la Chine a dépensé près de 19,5 milliards de yuans pour construire et rénover les sites qui ont accueilli les Jeux de 2008. Les entreprises d'État avaient alors apporté leur soutien financier, alléguant que « la ‘‘fierté civique'' liée à de spectaculaires sites sportifs valait le coût ». Les investisseurs privés avaient, quant à eux, boudé les projets.#JO2018 Annecy
Là où le CIO s’installe, le droit du travail trépasse
le contrat de ville hôte », à signer par la commune concernée, le Comité national olympique et le CIO. Signifié dès la première page, le CIO se réserve le droit de modifier tout ou partie de ce contrat unilatéralement... Plus loin, au point 11, on apprend que « toutes les personnes titulaires d’une carte d’identité et d’accréditation olympique seront exemptes de toutes limitations ou restrictions relatives à la réglementation du travail (salaire, nombre d’heures, etc.) dans le pays hôte pour toute activité professionnelle menée par elles en relation avec les Jeux durant cette période. » Là où l’olympisme s’installe, on fait fi de toute référence au droit du travail (on se rappelle des JO de Pékin).
Pire, les emplois créés auxquels Beigbeder fait référence seront placés sous l’égide d’un contrat non négociable, «
(Chapitre 11 du contrat : « Travail dans le pays hôte en relation avec les jeux »)
Oublié aussi, le respect du code des marchés publics : « Le Comité d’organisation des JO, la Ville et le Comité national olympique s’engagent chacun à satisfaire tous leurs besoins en produits et services tombant dans les catégories de produits/services des sponsors du programme international en faisant appel aux sponsors correspondants dudit programme… ». Ces fournisseurs officiels et obligatoires sont McDonald, Coca et Samsung. Dans son contrat avec la ville organisatrice, le CIO et ses sponsors prévoient de plus une véritable clause d’impunité contre toute action en justice ou préjudice.
De quoi se prémunir d’un éventuel agacement des autochtones face à l’éphémère envahisseur. Les espaces publics seront, par exemple, « mis sans frais à la disposition du Comité d’organisation des JO » durant toute la durée de l’événement. Ainsi, des voies d’accès réservées au public, aux sportifs et aux médias, seront réquisitionnées quinze heures par jour afin d’assurer l’acheminement de tout ce petit monde sur les sites des épreuves olympiques. Des jeux prétendument « toujours plus verts », mais pas pour tous.
Démocratie bafouée
Les Annéciens ont découvert tardivement les impacts de cette candidature. C’est seulement en février dernier qu’ils ont appris que le Pâquier, un grand espace vert longeant le lac d’Annecy, serait rendu inaccessible pendant un an, recouvert par un théâtre des cérémonies de 42.000 places. Trop tard pour exprimer ses réserves. « Le dossier a été rendu public une fois qu’il était déposé au CIO sans possibilité de revenir dessus », témoigne un conseiller municipal de l’opposition. Les instigateurs de la candidature ont d’abord commencé par faire voter le soutien des collectivités locales, avant d’informer les citoyens. Même les élus locaux dénoncent « un problème de transparence démocratique ». Le conseil municipal a, par exemple, été invité à s’exprimer sur les garanties et les engagements d’un dossier technique dont il ne connaissait pas le contenu précis. Et pour cause, le document remis au siège du CIO à Lausanne le 11 janvier n’a été porté à la connaissance des conseillers municipaux d’Annecy que le lendemain ! Les élus du conseil régional en ont eux obtenu un exemplaire le 10 janvier au soir, délai rendant difficile un examen approfondi de ce volumineux dossier technique.
L’opposition municipale a réclamé à plusieurs reprises un référendum sur la candidature d’Annecy aux JO. Une idée immédiatement écartée par le maire Jean-Luc Rigaut. « On fait un référendum quand il y a encore moyen de dire oui ou non. Aujourd’hui on est engagé. » Craignait-il un remake de Denver (Colorado) ? En 1972, un référendum municipal portant sur l’organisation des JO d’hiver de 1976 voit le « non » largement l’emporter. Dans les Alpes, les référendums locaux ont conduit aux retraits des candidatures d’Aosta, Val Gardena, Lech am Arlberg (Autriche), Obergoms et Oberland Bernese (Suisse). À Innsbruck, en Autriche, qui avait accueilli dans l’urgence les JO de 1976, 70% des habitants ont refusé l’organisation des Jeux de 2002.
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