vendredi 2 décembre 2016

Le curieux procès Bruckner

Dans un article de LePoint, on apprenait que l'intellectuel comparaissait mercredi 30 novembre 2016 devant la 17echambre du palais de justice de Paris pour avoir déclaré, en 2015, sur le plateau de 28 Minutes, une émission d'Arte, qu'il fallait
« faire le dossier des collabos, des assassins de Charlie ». 
L'écrivain citait, outre Guy Bedos et le rappeur Nekfeu, les associations Les Indivisibles de la militante antiraciste Rokhaya Diallo (qui n'en est plus membre) et Les Indigènes de la République d'Houria Bouteldja.
Par leurs écrits et leurs actions militantes, ces associations auraient, selon Bruckner, « justifié idéologiquement la mort des journalistes de Charlie Hebdo ».
Les Indivisibles et Le Parti des indigènes de la République ont déposé une plainte pour diffamation contre l'intellectuel, mais aussi contre Jeannette Bougrab, absente à l'audience, pour des déclarations de la même teneur.


Pascal Bruckner a dit assumer ses propos, et être même prêt à les répéter. Cette déclaration faite sur Arte est pour lui « une évidence et elle le reste ».
L'usage du terme « collabo » renvoie, explique-t-il, à la Seconde Guerre mondiale et à « ces journaux qui ont justifié la liquidation des résistants ou des juifs ».

Pour Bruckner, la rhétorique victimaire et l'excuse sociale dès lors qu'il s'agit pour ces associations d'expliquer, par exemple, l'incendie de Charlie Hebdo survenu en 2011 ou la tuerie du 7 janvier 2015 « accoutument les esprits et reviennent à dire que Charlie Hebdo a mérité, en quelque sorte, un châtiment exemplaire ».

Son avocat, Richard Malka, a lu durant l'audience des extraits troublants du livre d'Houria Bouteldja, porte-parole des Indigènes de la République, intitulé Mohamed Merah et moi :
« Mohamed Merah, c'est moi, et moi, je suis lui. Nous sommes de la même origine mais surtout de la même condition. Nous sommes des sujets postcoloniaux. Nous sommes des indigènes de la république. »

Lire aussi:
Le CSA met en garde RTL et France 5 face à Eric Zemmour

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a annoncé, jeudi 1er décembre, qu’il a adressé une mise en garde à l’égard des responsables de RTL et de France Télévisions suite aux passages à l’antenne d’Eric Zemmour, condamné en novembre pour provocation à la haine des musulmans. Dans le cadre de la promotion de son livre Un quinquennat pour rien, le polémiste a été reçu dans l’émission C à vous sur France 5 le 6 septembre, puis le lendemain dans 6 minutes pour trancher sur RTL. Le 16 septembre, il a également été l’invité de Bourdin Direct sur BFMTV. Le CSA a fait savoir que « certains auditeurs et téléspectateurs ont dénoncé auprès du Conseil un discours qu’ils percevaient comme une forme de racisme et d’islamophobie ». Il rappelle en outre que « la maîtrise de l’antenne doit être proportionnée au discours de l’invité et donc particulièrement forte lorsque ce dernier se caractérise par l’exacerbation des antagonismes au sein de la société française et la justification de comportements discriminatoires ».

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire