Dans la rubrique, "ces twitteurs qui nous entourent", aujourd'hui, c'est une ... twitteuse que nous accueillons: Yasmine Dehaene.
Yasmine, on lit régulièrement tes interventions sur twitteur: claires et mesurées.
On sait que tu travailles pour le PP avec ton mari. Mais encore, ... qui es-tu ?
YD: D’origine flamande, je suis venue au monde
voici 48 ans à Bruxelles, au sein d’une famille modeste originaire d’Ypres.
J’ai toujours habité notre capitale. Je suis la fière maman de trois enfants
(18,15 et 5 ans). J’ai obtenu une licence en droit de la KUL.
J’ai été 18 ans avocate et notamment Managing partner
du cabinet Modrikamen pendant 10 ans. J’ai aussi travaillé 5 ans dans le privé (1996-2000)
comme General counsel et membre du Comité de direction d’une société pétrolière
américaine. J’ai, en 2011, quitté le monde du droit et des affaires pour me
lancer dans de nouveaux défis. J’ai ainsi débuté une activité de consultante en
gestion de stress (pour laquelle j’ai étudié 4 ans avec un scientifique de
haut niveau).
Mais surtout, j’ai décidé d’investir mon
énergie au niveau du Parti Populaire. Je m’y suis en effet impliquée comme
militante depuis son lancement en novembre 2009. Membre du bureau politique depuis
2011, j’ai ensuite été nommée Secrétaire générale du parti début 2012.
Mes hobbys : J’adore lire et voyager, je
suis passionnée par la complexité de l’être humain et son cerveau. L’influence
de tout ce qui est énergie sur l’homme et son environnement me fascine. Je
m’investis volontiers comme bénévole quand une cause me tient à cœur.
Ma manière de faire de la politique n’est
certainement pas très traditionnelle. J’adore débattre de certains thèmes
qui me sont chers comme le rôle de la femme dans la société, le futur de la
structure familiale, le vivre ensemble, les droits des plus démunis, les
personnes âgées, les valeurs, l’immigration, le printemps arabe, Israël, l’insécurité,
…. Je suis une fan (et un peu accroc, il faut le dire) de Twitter.
Je mets l’accent sur le débat et je ne
tiendrai jamais un discours pour plaire qui va à l’encontre de mes convictions.
Je déteste tout ce qui est manipulation et ceux qui enferment les êtres dans
des cases fermées. Ils nous coupent de la réalité.
Comme chaque être humain, j’ai des qualités
(persévérance, ouverture d’esprit, organisée, social, honnête, …), mais
également beaucoup de défauts marqués (têtue, …). Mais on ne peut pas plaire à
tout le monde !
Yasmine, pourquoi le Parti Populaire ?
YD: Ce n’est un secret pour personne, je vis depuis
23 ans aux côtés de Mischaël Modrikamen. En soi toute une aventure !
En
2002, il m’a dit, « je dois rentrer en politique ». C’était l’époque
où Pim Fortuyn révolutionnait la politique hollandaise et faisait exploser le
politiquement correct batave. Au prix de sa vie d’ailleurs ! Je m’y suis
opposée et j’ai indiqué à Mischaël que j’étais déterminée à divorcer s’il le
faisait. La politique me répugnait et je pensais que d’autres se lèveraient
bien pour apporter le changement que beaucoup de belges réclamaient. Je m’étais
trompée….
Les années passèrent et en 2008, nous avons
fait un constat amer et radical. Rien n’avait changé depuis 2002. La situation
avait au contraire empiré. Nous ne nous retrouvions plus dans aucun parti
traditionnel et le discours politique et médiatique nous semblait tellement
éloigné des réalités que les gens vivaient.
Surtout après l’affaire Fortis où Mischaël avait mené le combat que l’on
sait, nous nous sommes rendus compte que nos dirigeants n’avaient aucune vision
à long terme pour assurer la prospérité de notre pays. Fortis Banque avait été vendue
à vil prix à BNP Paribas au mépris des actionnaires, des déposants, du
personnel alors que, paradoxe suprême, la Belgique avait conservé Dexia et ses
garanties dont les problèmes trouvaient surtout leur source en France. Une
aberration.
Nous le constations tous les jours, l’immigration
échappait à tout contrôle ; les plus faibles étaient livrés à l’insécurité
et la violence ; les jeunes semblaient avoir de moins en moins envie de
créer, d’étudier, d’innover et la qualité de l’enseignement était en baisse
constante ; De plus, aucun plan à long terme et viable n’était élaboré pour
financer le vieillissement de la population ; des structures inadéquates
et coûteuses étaient mises en place ou maintenues par nos dirigeants ; Comble
de tout, une pensée unique qui nous distanciait chaque jour de nos valeurs.
A chaque fois que nous regardions un débat
dominical ou lisions la presse, on nous rabâchait les mêmes litanies, tellement
loin de la préoccupation des citoyens et des vrais enjeux.
Il y avait deux attitudes possibles. Ne rien
faire ou agir en se disant que peut-être avec beaucoup d’énergie, de
persévérance et notre expérience, nous serions capables d’apporter des idées et
un programme qui pourrait faire bouger les choses. Il y a une phrase de Mark
Twain peinte en grand sur le mur de notre cuisine:
«Ils ne savaient pas
que c’était impossible, alors ils l’ont fait »
Elle nous inspire souvent, face à l'adversité.
C'est donc avec mon plein et entier support cette fois, que Mischaël a pris la décision, mi 2009, de lancer un nouveau parti politique. Jour et nuit, pendant des mois il a oeuvré à mettre tout en place pour sa création en novembre 2009.
Il a remis en rgande partie ses affaires à ses collaborateurs et associés, ne gardant que quelques dossiers, pour s'invstir pleinement dans la chose publique. Nous étions donc libres.
La liberté permet d’assumer « ses »
choix. Il n’appartenait à aucun système, ni coterie quels qu’ils soient. Nous
allions vite nous rendre compte que l’on nous ferait payer chèrement le prix de
cette liberté.
Comment s'est passé la rencontre avec Rudy Aernoudt ?
YD: Rudy Aernoudt, qui sortait de l’échec de LIDé et
du MR avait appris par la presse que Mischaël allait lancer son parti. Il l’a
contacté et un déjeuner a eu lieu au printemps 2009. J’étais présente. A
première vue, un homme sympa, intelligent, plein d’humour, bon orateur,
d’origine flamande, économiste, auteur de nombreux livres …Il semblait, sur
papier, compléter Mischaël Modrikamen sur plusieurs points : un wallon/un
flamand, un économiste/un juriste, …
A l’été 2009 il est venu nous rejoindre
quelques jours en Toscane pour parler du programme, du nom du parti et de son
lancement. Il promettait monts et merveilles, du financement par les capitaines
d’industrie, s’engageait à faire bouger les choses, surtout au Nord où les
citoyens allaient se rallier « en masse » à ses idées et sa vision
néo-unitariste du pays.
Il a écrit la partie économique du programme et
Mischaël lui a concédé le titre de co-fondateur du Parti Populaire et de
co-président. Pour le reste, sa contribution a été strictement égale à zéro.
Tout le travail a été réalisé par Mischaël (site internet, logo, financements,
programmes, organisation du parti et des sections, fonctionnement journalier…).
Des amis nous avaient pourtant mis en garde et
il s’est vite avéré que derrière son masque, Aernoudt était surtout un
opportuniste qui ne s’est jamais investi dans le Parti Populaire et qu’il avait
un mépris souverain pour les militants. Le bureau politique a finalement décidé
de l’écarter du parti en août 2010 et une très large majorité des membres se
sont ralliés à l’autre co-président.
Les propos mensongers et farfelus tenus par
Rudy Aernoudt suite à son expulsion du PP, seront à la base d’une enquête
pénale et de perquisitions et ce sur des bases incroyablement légères :
« J’ai entendu dire par un journaliste que … » relate le PV
d’audition de l’intéressé. Cela aura suffit pour mobiliser en quelques semaines
près de 25 enquêteurs de la brigade financière qui ont perquisitionné pas moins
de 5 lieux différents un beau matin de fin septembre 2010 (le siège du Parti,
le domicile d’une veille dame de 82 ans qui nous avait fait un don de… 250 €, le
domicile de certains collaborateurs, ainsi que notre domicile).
Dans le dossier, il n’y avait pourtant que des allégations
faciles à vérifier, sans faire tout ce ramdam. Personnellement j’ai été entendue
pendant près de 9 heures par les enquêteurs. Nous n’avions rien à cacher. Pour
chaque point soulevé (parfois des détails insignifiants tels la destination de quelques
dizaines d’€ issus de la vente de pins,…) les explications nécessaires,
claires, nettes et précises ont été données. La tenue de la comptabilité était
impeccable, certifiée par des réviseurs.
Rien n’a finalement été retenu à l’encontre du
Parti et les enquêteurs sont arrivés à
la conclusion que « tout était en ordre » dans nos comptes.
La
politique c’est aussi cela. La calomnie vite exploitée avec légèreté par certaines personnes au sein de l'appareil d'état !
Cela ressemble à une aventure humaine ...
YD: Créer un parti ex nihilo avec des personnes
que vous ne connaissez pas et qui viennent de tous les horizons est une incroyable
aventure humaine. Vous attirez heureusement des hommes et des femmes de qualité
qui souhaitent comme vous le changement, la rupture avec les politiques
actuelles et sont prêts à s’investir.
Nous avons des centaines de militants, d’élus
locaux, de responsables du parti, qui sont humainement formidables. Certaine
soirées ou réunions organisées par le parti sont mémorables en raison de la
fraternité qui nous anime.
Mais une nouvelle formation, médiatisée, attire
également les opportunistes et ceux qui n’ont rien réussi ou tout raté dans
leur vie et pensent avoir enfin trouvé l’occasion de se réaliser ou de briller.
Vous attirez aussi des personnes bien
intentionnées mais qui n’ont aucune expérience politique, qui s’identifient entièrement
au parti jusqu’au jour ou une prise de position, une déclaration, leur déplaît
et ils nous quittent avec fracas. La réalité veut que si on adhère à un parti, il
soit tout à fait normal qu’on ne s’y retrouve jamais à 100%. Sinon chacun devrait
créer son propre parti !
C’est donc une réalité qu’il nous a fallu
découvrir. Des gens viennent et partent. C’est ainsi et il faut l’accepter. Sur
ce point nous avons probablement été naïfs, mais les expériences douloureuses nous ont permis
également de grandir, de nous affiner et d’en tirer les conclusions
nécessaires. Nous avons réalisé que c’était le propre de tous les partis qui se
créent, dans l’histoire belge ou à l’étranger.
2011 a dès lors été l’année du grand nettoyage
pour le Parti Populaire, de la remise en question, des changements, des
structures adaptées, des choix humains… Pour souder une équipe il faut
apprendre à se connaître avec ses forces et ses faiblesses, mais toujours dans
le respect mutuel.
On en arrive donc à Laurent Louis ...
YD: Lorsque Laurent Louis s’est présenté au Parti
Populaire début 2010, il paraissait être un jeune homme sérieux et engagé. Il
venait du mouvement libéral où il avait été président des jeunes MR à Nivelles.
Il avait également été attaché parlementaire de ce parti. Il avait donc une
expérience politique derrière lui et s’est comporté tout à fait dignement lorsqu’il
nous a rejoint. Si nous nous sommes trompés, d’autres se sont trompés avant
nous !
Quand les élections anticipées sont survenues en
juin 2010, il a fallu dans l’urgence choisir
des candidats pour les listes. Vu son expérience politique, il n’était pas
illogique de mettre Laurent Louis comme tête de liste pour le Brabant Wallon. Toutefois,
la probabilité qu’il soit élu était inexistante, car pour obtenir un siège dans
le Brabant Wallon, il fallait près de 20% des voix dès lors qu’il n’y
avait que 5 sièges à pourvoir !
Laurent Louis a d’ailleurs fait une bonne
campagne électorale dans le Brabant Wallon. Il a pu compter sur une équipe
dynamique sur le terrain et d’un terreau favorable dans cette province.
Nous étions confiants dans le fait d’obtenir au
moins notre premier siège de député à Bruxelles (BHV) où le président menait la
liste. Il fallait environ 33.000 voix pour obtenir un élu et peu de gens le
savent, le seuil électoral de 5 % n’y est pas d’application. La liste tirée par Mischaël à obtenu près de
25.000 voix sur BHV et les votes PP en Brabant Wallon (11.000 voix) devaient
venir compléter « le pot », par la technique de l’apparentement de
listes qui permettent de grouper les résultats entre ces deux districts.
A notre grande stupeur le soir des élections,
c’est l’inverse qui s’est passé et les voix de BHV obtenues par la liste du
président sont parties vers le Brabant wallon pour y priver le CDH du siège qui
lui revenait naturellement, ce parti y ayant obtenu trois fois plus de voix que
le PP. C’est ainsi que l’obscur Laurent Louis a été élu député du Brabant avec
environ 1.300 voix de préférence. Cet événement fût notre « black swan », notre signe noir, inattendu,
pour le PP.
A partir de là, Laurent Louis, inconnu de 28
ans, est devenu un tout autre personnage. Disons, pour être charitable, que
tout cela lui est monté à la tête. Il se révélait enfant gâté, égocentrique,
petit despote envers les secrétaires, manipulateur, voire pire, … Les
responsables du parti ont bien essayé de le coacher, de lui faire prendre
conscience de ses responsabilités, de ce qu’impliquait l’action politique sur
le long terme, le respect, le sens de la mesure. Rien ne semblait avoir de
prise sur sa personnalité immature.
Quand il a fini par exercer un chantage en laissant
entendre que dorénavant, si le parti ne se pliait pas à ses caprices et ukases,
il était prêt à tout détruire, le bureau politique n’a pas hésité un seul instant
à le mettre à la porte tout en sachant que le risque de perdre la dotation publique
était réel. Mais entre subir un chantage permanent et nos valeurs, le choix fût
vite fait. Nous préférions repartir sur des bases assainies, sans député, que de le traîner comme un boulet durant toute
la législature.
Le Parti Populaire a effectivement perdu sa
dotation (près de 40.000 € mensuels !) le surlendemain de son exclusion en
février 2011. Le PP a demandé à être entendu par la Commission ad hoc de la
Chambre qui traite du financement des partis. Ce droit lui a été arbitrairement
refusé. Seul Laurent Louis a été entendu. Aujourd’hui, je me dis qu’ils doivent
s’en mordre les doigts vu ses outrances.
Je pourrais écrire un livre sur le
comportement erratique de Laurent Louis mais ce serait donner à ce triste sire plus
d’importance qu’il n’en mérite. Il vient d’annoncer, la dissolution de son embryon de parti. Fin de
parcours pour quelqu’un qui aurait du rester dans l’anonymat de son
insignifiance.
Le Parti Populaire a quant à lui pris ses
responsabilités.
Et donc ces élections 2010 ?
YD: Les élections de 2010 sont en réalité survenues
trop tôt pour le Parti Populaire. Nous existions depuis 6 mois à peine, les
structures étaient en train d’être mis en place, les hommes en train d’être
jaugés. Le programme était là, mais une machine huilée et rôdée manquait
évidemment.
Nous avons toutefois opté pour la participation
aux élections. Ce fût une aventure humaine incroyable. Nous avons recueilli
11.000 signatures de parrainages validées en 4 jours ! Et finalement près
de 100.000 électeurs ont voté pour le PP.
Du jamais vu pour un parti qui existait depuis
quelques mois seulement. Mais par manque de temps, les erreurs de casting
s’étaient accumulées.
Ce qui m'étonne/indigne depuis longtemps, c'est cette absence caractérisée des médias, des débats dominicaux ou interviews politiques sur #Matin1, par exemple ...
YD: Début 2010 après la création du PP, les co-présidents
(Modrikamen/Aernoudt) étaient régulièrement invités sur les plateaux et
interviewés par les médias.
Cela s’est arrêté net 15 jours avant les
élections de juin 2010. Un sondage était sorti dans la Libre où le PP était
crédité de 8% des voix. Cela a fortement déplu aux partis traditionnels et les
15 derniers jours avant les élections, ceux qui comptent le plus, tout accès
aux médias et aux débats télévisés a été coupé. Il ne fallait plus parler du
PP qui a disparu des radars ! Ils savaient très bien ce qu’ils faisaient.
A partir de là, il fallait coûte que coûte tenter
de réduire la menace que représentait le Parti Populaire pour l’establishment
politico-médiatique, ce club fermé qui ne tourne qu’en vase clos. En effet,
« nous ne respections pas les codes médiatiques », comme on l’a
reproché à Mischaël. Les techniques de
dénigrement utilisées sont éculées:
- Diaboliser
le Parti Populaire. Ils auront tout essayé à commencer par prétendre que
nous étions d’extrême droite. Comme les politologues ne les suivaient pas,
ils n’ont pas pu maintenir ce discours qui n’a bien entendu aucun
fondement.
- Discréditer
le Parti Populaire en ne parlant que des choses négatives, tels donner la
parole à des inconnus qui nous quittaient et se voyaient accorder leurs 5
minutes de célébrité. Jamais ou rarement, nos projets et idées n’étaient
repris.
- Relayer sans vérifications des faux
communiqués de presse. Ainsi une personne qui se vantait au demeurant d’être
missionné par un parti politique concurrent pour infiltrer et saboter le
PP de l’intérieur, écrivait des faux communiqués de presse ainsi que des
mails calomnieux et diffamatoires. Plus de 85 mails. Tout y est passé. La
presse les reprenait parfois sans vérifier la teneur. Un jour, ces
personnes mal intentionnées ont même ‘hacké’ nos bases de données afin de pouvoir récupérer le fichier de
tous les membres et sympathisants. Aujourd’hui une plainte pénale est en
cours à l’encontre de ces
personnes. Elles devraient être prochainement renvoyées devant le tribunal
correctionnel et punies.
- Finalement,
ne plus inviter le Parti Populaire aux débats et ne jamais (ou très
rarement solliciter son point de vue). Pourtant le PP est dans le top 10
des partis belges « googlés », au milieu de tous les grands
(étude Zeitgeist 2011) !
Je tiens à préciser qu’il ne faut pas mettre
tous les journalistes dans le même sac. Certains font leur travail en toute
indépendance et je les en félicite.
Au Parti Populaire nous avons donc fait ce
constat et nous avons décidé d’aller de l’avant. Nous préférons avancer en
construisant que de subir et nous lamenter.
Deux axes ont été privilégiés à ce
stade:
D’abord, le PP a intenté un procès à
l’encontre de la RTBF pour non respect du pluralisme à l’antenne (un droit
fondamental dans un état démocratique). J’ai plaidé comme secrétaire général du
PP ce dossier devant le juge des référés en première instance et nous avons
obtenu la condamnation de la RTBF en septembre 2012.
Le juge y reconnaît clairement que la RTBF n’a
pas respecté son obligation de pluralisme et lui enjoint de remédier à cette
situation. Toutefois le juge n’a pas ordonné d’astreintes, la RTBF ayant plaidé
que comme institution publique, elle respecterait bien entendu l’ordonnance à
intervenir.
Depuis lors, la RTBF s’est « assise »
sur cette décision. Mépris total de l’état de droit. Le PP n’a même pas été
invité une fois à participer aux débats. Nous avons interjeté appel et le
dossier sera plaidé le 5 mars 2013 devant la Cour d’Appel de Bruxelles. La
procédure se déroule en Néerlandais.
Ensuite, un quotidien électronique « Le
Peuple » sera lancé d’ici quelques semaines. Ce quotidien abordera des
thèmes qui aujourd’hui sont peu ou pas abordés dans les médias belges
francophones. Le PP y aura la parole.
Différents accords avec des journaux étrangers
ont déjà été obtenus pour pouvoir reprendre leurs articles, outre le contenu propre
du Peuple. Le journal sera aussi ouvert à toute personne compétente qui voudra y
publier des opinions sur les sujets qui préoccupent les citoyens. Il y aura de
la place pour des débats sur des sujets aujourd’hui « tabous ».
Et les élections
communales ?
YD: En 2011 et 2012 nous avons consacré notre
énergie et notre temps à professionnaliser les structures en vue du grand
rendez-vous électoral de 2014.
Nous avons présenté des listes pour les
élections communales dans 12 communes et villes « tests ». Le constat
est simple : là où le Parti Populaire a pu approcher la population en
direct ou par les médias locaux (qui font souvent un travail remarquable), le
message du Parti Populaire passe très bien.
Nous avons obtenu nos trois premiers élus
communaux à Trooz, Frameries et Verviers, avec des scores entre 7 et 12 % .
Nous avons aussi obtenu 5% des voix à Pont-à-Celles et Huy.
Ces résultats sont encourageants pour la suite
même si la tâche à accomplir est immense.
Quelles sont les lignes de force au PP ?
YD: Notre programme est basé sur la réalité du
terrain. Au Parti Populaire, nous sommes tous des citoyens actifs dans la
société civile. Nous sommes proches du citoyen et il est notre préoccupation
première.
Quelques sujets qui
fâchent, comme ...
Marine
Le Pen
YD: Au Parti Populaire nous estimons que le Front
national français a fortement évolué. Ce n’est plus le parti de Jean-Marie Le Pen.
C’est clairement un parti de rupture qui joue son rôle en France mais fait
partie du spectre démocratique, « républicain » comme ils disent. Un journaliste de gauche, comme Jean-François Kahn fait d’ailleurs publiquement le
même constat.
Nier cette réalité nous semble une erreur. Et
pourquoi diaboliser systématiquement un parti comme le Front national français
alors que de l’autre côté Mélenchon est bien plus dangereux pour la démocratie
et nos valeurs.
Si le Front national français continue à
évoluer (il reste encore à faire un certain nettoyage), il devrait logiquement
faire un jour une alliance avec la droite de l’UMP. Ils manifestent déjà
ensemble, comme ce dimanche [13/01/2013].
Faire ce constat, ne veux pas dire que nous
partageons le même programme, notamment étatiste, du FN français. Chaque parti de rupture a son ADN propre,
dans chaque pays.
La
N-VA
YD: Le succès de la N-VA, elle le doit aussi en
grande partie aux politiciens et médias francophones.
La N-VA a fait les mêmes
constats que le Parti Populaire et qu’on le veuille ou non, les Flamands
en on marre d’être le cochon payeur d’une Wallonie si mal gouvernée et seulement
30% des électeurs de la NVA souhaitent la scission de la Belgique. Les autres
ont voté N-VA pour obtenir des réformes en profondeurs.
Le Flamand est pragmatique, bon gestionnaire et
économe. J’invite chacun à aller se balader en Flandre, c’est un autre monde.
Bart de Wever est quant à lui un homme
politique fin, intelligent, cohérent qui contrairement aux autres partis ne
souhaite pas le pouvoir si ce n’est pour modifier en profondeur la Belgique. Il
est patient, comme on l’a vu pour constituer sa majorité à Anvers. Peut-on lui
donner tort ?
En stigmatisant Bart de Wever et son
électorat, de plus en plus de Flamands vont se tourner vers son parti. Si en
2014 il obtient 42% des voix, il aura sans doute la majorité absolue en Flandre en sièges, tenant compte du seuil des 5% qui entraine des déperditions de voix et du système D'hondt.
Au Parti Populaire nous comprenons les
Flamands, même si nous ne sommes pas d’accord sur tout et si nos intérêts
divergent sur certaines questions. Nous disons aussi qu’il est inutile de se poser
en victime, bien au contraire ! Retroussons-nous les manches. En reformant
en profondeur nos structures existantes, en privilégiant la bonne gestion,
Bruxelles et Wallonie peuvent s’en sortir. Mais cela se prépare et nécessité
une volonté de réformes en profondeur.
Seules les réformes permettront d’éviter la
scission du pays. C’est une conviction au sein du PP.
L’immigration
YD: L’immigration doit être strictement contrôlée.
Les chiffres sont accablants. Un million de personnes sont arrivées dans le
pays ces 10 dernières années. Une véritable substitution de population se passe
sous nos yeux dans certains quartiers. Certains de nos citoyens y sont
abandonnés.
La Belgique a toujours eu vocation d’être une
terre d’accueil pour les réfugiés politiques et religieux et nous devons en
être fiers, mais la Belgique ne peut être terre d’accueil pour toute la misère
du monde, notamment économique.
Aujourd’hui, beaucoup constatent également qu’un
nouvel arrivant a souvent plus de droits et d’avantages que le citoyen belge dans
une situation précaire (SDF, personnes isolées, indépendants qui ont fait
faillite, hommes et femmes divorcées ou se trouvant seul à élever des enfants,
…).
Dès lors, le PP est
favorable à l’instauration d’un bouclier
social au terme duquel les citoyens belges peuvent toujours revendiquer,
à circonstances analogues, des droits sociaux équivalents à ceux accordés à des
résidents d’origine étrangère.
L’immigration opportuniste, en vue de profiter de la sécurité sociale
belge, doit être supprimée. Seuls 40 % des personnes d’origine non européenne
travaillent ! Les flux migratoires par regroupement familial doivent être
strictement limités et réservés à ceux qui ont des revenus suffisants issus
d’un travail et non de la sécurité sociale.
Le citoyen belge est donc légitimement demandeur
d’une meilleure gestion de l’immigration. Le sondage mondial d’Ipsos de juin 2011
sur l’immigration montre que la Belgique est le pays au monde où la population rejette
le plus massivement la politique d’immigration menée (72% des sondés !).
Le citoyen souhaite aussi un « vivre
ensemble » viable. Cela se fait en respectant l’identité et les valeurs
des personnes qui y vivent originairement. En niant cette réalité, le citoyen
est de plus en plus révolté et ne nous étonnons pas qu’un jour cela se termine
dans une violence généralisée.
La
sécurité
YD: La
sécurité, un droit pour les citoyens et un devoir pour l’état. Au Parti Populaire nous estimons que le
laxisme et l’impunité mènent à plus de violence et d’actes criminels. Le droit
de vivre en sécurité chez lui et en rue est un droit fondamental du citoyen.
C’est l’état qui est garant de ce droit.
Dès lors des mesures s’imposent :
a.
Une
politique de tolérance dite zéro. Chaque acte doit être suivi immédiatement
d’une sanction. Il a été démontré dans plusieurs pays que cette manière d’agir
est efficace et permet de diminuer considérablement la criminalité.
b.
Plus de
prévention dans la rue. Aujourd’hui les policiers passent plus de 40% de leur
temps à accomplir des tâches administratives. Ces tâches pourraient très bien
être confiées à du personnel administratif.
c.
Les
flagrants délits devraient faire l’objet d’une comparution immédiate comme en
France.
d.
Les
peines doivent être systématiquement exécutées, ce qui n’est plus le cas depuis
la circulaire Onkelinx : les criminels condamnés à moins de 3 ans de
prison ferme ne purgent plus leur peine. C’est inacceptable.
e.
Nous
sommes également favorable aux peines de sûretés incompressibles pour les
délinquants qui ont commis des faits graves (assassinat, terrorisme, viols, …).
f.
Sanctionner
n’implique pas nécessairement l’emprisonnement. Nous sommes tout à fait
favorable aux peines de substitution à la prison pour que des prises de
conscience puissent se faire.
g.
La
surpopulation carcérale : quelques mesures simples peuvent avoir un impact
important sur la surpopulation carcérale :
i. Réserver la détention préventive aux
délinquants qui présentent un réel danger pour la sécurité publique ;
ii. Continuer à développer les peines alternatives
comme les travaux d’intérêt général et le bracelet électronique.
iii. Faire systématiquement purger les peines dans
leurs pays d’origines pour les délinquants étrangers (40% de la population
carcérale) et expulser les délinquants récidivistes. Des accords bilatéraux
existent à ce sujet, il suffit des les appliquer et de les étendre.
Priorité au travail
sur l’assistanat: Les wallons ont
subi la désertification industrielle, la mondialisation chaotique et la
mainmise socialiste étouffante sur tous les rouages de l’économie. D’où une
situation catastrophique pour les travailleurs, les jeunes, les précarisés et
une absence de perspective qui maintient la Wallonie dans le sous-développement
économique (84 % de la moyenne européenne). Le PP veut une révolution des mentalités et des pratiques.
Le Parti Populaire est le parti des travailleurs et de la prospérité retrouvée.
Les Wallons et les Bruxellois doivent se libérer du chômage. 500.000 emplois
seront disponibles dans les années à venir, suite aux départs à la retraite. Il
faut d’urgence que les entreprises, aidées des pouvoirs publics, forment et
coachent les chômeurs en vue de les remettre au travail.
Les allocations de
chômage doivent être revalorisées les trois premiers mois et dégressives
ensuite. Au delà d’une période de 36 mois, les chômeurs de longue durée doivent
effectuer des prestations au profit de
la société pour justifier le maintien de l’allocation. Les travailleurs
qui ont droit à la retraite peuvent quant à eux travailler librement après 65
ans, sans limite de revenus.
Les Wallons et les
Bruxellois doivent retrouver le chemin
de l’espoir. L’esprit d’entreprendre (le taux wallon est le plus faible
d’Europe) doit être développé chez les jeunes afin de favoriser les conditions
d’éclosion et de développement des PME, motrices de notre économie. Nos
entreprises croulent par ailleurs sous les contraintes administratives qu’il
faut réduire afin qu’elles se concentrent sur leur métier.
Quid de la réduction des dépenses de l’état et d'une baisse des
impôts?
YD: Nul besoin de 62
Ministres, 600 parlementaires, 4000 attachés de cabinet, de provinces devenues
inutiles, de nombreuses intercommunales avec des centaines d’administrateurs.
La relance est
possible par la hausse du pouvoir d’achat. Mettons en application une vaste
réforme fiscale. Globalisons tous les revenus (et pas seulement les revenus du
travail) et appliquons 3 taux: 0% d’impôt jusqu’à 12.500 euros de revenus, 19%
jusqu’à 50.000 euros et 29% sur la tranche supérieure. Supprimons également les
cadeaux fiscaux aux grandes entreprises, tels les intérêts notionnels. Actuellement
elles ne paient qu’en moyenne 4% d’impôts chaque année.
Enfin, supprimons
l’état buffet tels les allocations familiales payées à des enfants qui ne sont
pas belges et résident à l’étranger. Supprimons la Grapa (la garantie de
revenus aux personnes âgées de plus de 65 ans qui ne disposent pas de moyens
suffisants) aux personnes étrangères qui arrivent ici à l’âge de la pension,
sans jamais avoir cotisé pour. Supprimons les abus au niveau de la sécurité
sociale et du chômage. Exigeons d’un nouvel arrivant (non réfugié) d’avoir des
qualifications nécessaires avant de venir s’installer sur le territoire. Ayons
le courage de faire un tri dans les ASBL subsidiées. Nombre d’entre elles n’ont
d’autre but que de placer les copains des copains.
Le
Confédéralisme, est-ce la seule voie d’avenir du pays ?
YD: Après les élections de 2010 qui ont donné un
premier signal clair, nous nous sommes clairement positionnés comme un parti
confédéraliste. Cette position a été adoptée par le Congrès de Liège de mars
2011, à 95 % des voix !
La Belgique est devenue ingérable depuis bien
longtemps. Structures compliquées et inefficaces qui servent souvent à nourrir
les affidés de certains partis au pouvoir.
Un exemple de gestion comparée entre le
Nord et le Sud : Les TEC et DE LIJN
TEC : 20 administrateurs et 8 directeurs avec en sus
112 administrateurs au niveau local.
De LIJN : 11 administrateurs et 6
directeurs avec aucun administrateur au niveau local.
Jamais, nous n’avons pu nous exprimer sur le
sujet ou nous n’avons pu être invités dans un débat télévisé pour faire part de
notre point de vue. Deux ans se sont écoulés depuis notre congrès et
aujourd’hui l’idée du confédéralisme semble finalement faire son chemin dans
les esprits. Le PP a comme souvent été précurseur. Les Wallons semblent
seulement redécouvrir la nécessité de préparer de nouvelles structures. Manque
de vision généralisé des responsables traditionnels. Au Parti Populaire, nous
sommes prêts pour affronter les conséquences du vote flamand en 2014. Si nous
souhaitons que la Belgique continue à exister, le confédéralisme sera la seule
solution. A défaut, il ne faudra pas s’étonner que la Flandre proclame son
indépendance !
Yasmine, quelles sont tes perspectives personnelles à 5 ou 10 ans?
YD: Jusqu’en 2014 au moins, je serai active au
sein du Parti Populaire. Après ? Tout dépendra du résultat.
Si le Parti Populaire obtient des bons scores
aux élections de 2014, je souhaiterai œuvrer là où je peux apporter mon
expérience pour faire bouger les choses. Étant trilingue, travailleuse et
n’ayant pas peur de prendre mes responsabilités, je peux être un atout dans de nombreuses
structures possibles.
Je ne sais pas encore si je vais me présenter
aux élections en 2014. La politique est un monde rude, peu humain et surtout tellement
opportuniste. Tout le contraire de ce que je suis.
Je peux aussi continuer à travailler dans
l’ombre et y faire un excellent travail. J’ai encore une année devant moi pour
prendre une décision.
Si le Parti Populaire n’obtient pas un nombre
d’élus qui lui permettent de peser sur le débat démocratique, je me retirerai
du monde politique. J’aurai alors consacré 5 ans de ma vie, à titre
complètement bénévole, à la chose publique. Une expérience de vie !
En effet, si aucun résultat tangible n’est
obtenu, il faudra en tirer sereinement les conclusions : c’est que la
population adore se plaindre mais est finalement satisfaite du status quo.
J’ai tellement de projets intéressants qui
m’attendent et il n’y aucun risque de m’ennuyer. Bien au contraire, la vie ne
fait que commencer à 50 ans !
Yasmine, merci beaucoup pour l'ensemble de ces éclaircissements et le temps passé à y répondre !
A bientôt sur Twitter, donc .... ! ;-)