Il y a dix ans, le 23 décembre 2001, un président intérimaire déclarait l'Argentine en cessation de paiements sur sa dette souveraine (100 milliards de dollars).
Étranglé les plans d'ajustement imposés par le FMI, la parité fixe liant le peso au dollar et son endettement, le pays est en récession depuis trois ans. Trois jours plus tôt, Fernando de la Rúa, le chef de l'État élu en 1998, avait abandonné le palais présidentiel en hélicoptère, laissant derrière lui une économie en ruine et trente-huit morts : la police avait tiré sur des manifestants qui protestaient contre le blocage des comptes bancaires institué par un gouvernement aux abois. Mais la descente aux enfers n'est pas terminée. Le 2 janvier, le peso est dévalué. L'Argentine s'enfonce dans le chaos. Les faillites se multiplient, le chômage atteint 25 % et la moitié de la population tombe sous le seuil de pauvreté.
Dix ans après, l'Argentine affiche une insolente santé économique, avec une croissance de 8 % par an depuis 2003. Et si la pauvreté touche encore 20 % de la population, le taux de chômage, à 7 %, est un des plus bas de l'histoire du pays. Les salaires ont augmenté, les profits des entreprises, aussi, et les Argentins consomment à tout-va. Comment expliquer un tel redressement ?
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