jeudi 19 janvier 2017

Les annexes à la "Déclaration de Namur"

Résumé de l'épisode: le système politique régional belge n'est plus qu'un gros tas de fumier.

Le 10 janvier, le parquet général de Liège ouvrait une information judiciaire dans le cadre des rémunérations octroyées aux mandataires liégeois membres des comités de secteur de l'intercommunale Publifin. Il s'agit de déterminer si des faits délictueux ont été commis comme des faux, usage de faux et abus de biens sociaux, avait précisé Christian De Valkeneer, le procureur général de Liège.
De leur côté, le ministre des Pouvoirs locaux Paul Furlan et son administration "examinent la légalité de ces rémunérations au vu des prestations fournies".


François Gemenne, politologue à l'Université de Liège et chercheur à Sciences Po Paris:
"Je pense que Paul Furlan prend les gens pour des imbéciles depuis le début"
Selon lui, Publifin et Nethys font partie d'un "système de nature mafieuse".
Nethys tente de mettre la crédibilité de François Gemenne en cause et compte porter plainte au pénal contre lui. Il réplique:
Je dirai que c'est exactement le propre d'un système mafieux : intimider ceux qui dénoncent vos pratiques. Ça ne m'étonne donc pas du tout. Cela ne change rien à mes propos, disons simplement que j'éviterai de me promener sur les parkings de Cointe.
L'auteur héroïque de la "Déclaration de Namur" ne demande pas la démission de son ministre, mais expliquait pourtant au Parlement, suite à une question de Stéphane Hazée en commission des Affaires générales du Parlement wallon, le 4 mai 2015:
"C'est le SePAC - le Secrétariat à la gestion en contrôle interne des cabinets, qui possède une fiche reprenant l'ensemble des activités rémunérées, publics ou privées, de tout candidat à l'engagement dans un cabinet ministériel."
"De leur côté, parce qu'ils relèvent du domaine privé, les mandats privés ne sont pas publiés, mais ils doivent être déclarés sur l'honneur dans la fiche transmise au SePAC et au ministre, afin que celui-ci puisse prendre sa décision d'engagement de manière éclairée."
http://www.lalibre.be/actu/politique-belge/publifin-une-partie-des-remunerations-litigieuses-a-ete-reversee-aux-partis-ceux-ci-repondent-587fd4facd70e747fb4bf0bc
Le ministre Furlan devait donc nécessairement avoir connaissance des activités, même privées, de son chef de cabinet adjoint, au sein de Publifin.

Malgré cela, Elio Di Rupo maintient sa confiance en Paul Furlan, ce qui confirme ce que nous disions d'entrée de jeu dans cet article.
Il nous explique - comme plein d'autres mandataires politiques, que lui aussi, "il tombe de sa chaise"

Et on croit rêver quand on lit que Rudi Vervoort explique qu'"Un Publifin est impossible à Bruxelles"
(lire ici) ou quand Elio di Rupo  déclare à propos du ministre Furlan :
http://www.lesoir.be/519171/article/actualite/belgique/2014-04-11/tecteo-accuse-faire-loi-au-parlement-wallon"Il a fait énormément et c'est lui qui, notamment, a fait en sorte, avec les autres gouvernements régionaux, qu'il y ait enfin un certain contrôle, entre autres sur Publifin, qui n'existait pas pour des raisons techniques. Il a beaucoup travaillé et a contribué à assainir les intercommunales"
"Je (lui) maintiens ma confiance. Il a, je pense, vraiment une volonté d'améliorer les choses"
Magnifique ! Il était effectivement difficile d'aggraver les choses, vu la situation.Pour mémoire et bonne information, il n'existe pas "de raisons techniques", qui empêchent le contrôle des intercommunales, mais une réelle volonté politique que cela ne puisse se faire, et qui a été suffisamment décriée quand le parlement a adopté le décret « Electricité ».
Plus de détail dans cet article: "Nethys, cette nébuleuse qui échappe au droit wallon"
Lire également, une théorie "Ecetia" ci-contre ....
 

"La démission des lampistes est l'arbre qui cache la forêt"


Alors qu'un nouveau chapitre de la "Déclaration de Namur" s'écrivait le 18 janvier 2017 au Parlement wallon, les odeurs des Cabinets remontaient :

Publifin: Claude Parmentier a reçu plus de 153 000 euros brut comme administrateur de Nethys
Concernant les mandats de son ex-chef de cabinet adjoint Claude Parmentier chez Publifin et Nethys, Paul Furlan déclarait au Parlement:
"je ne savais pas, j'aurais pu le savoir et c'est vrai, je n'ai pas cherché à le savoir, car sa situation n'avait pas évolué lorsqu'il est entré en 2014 dans mon cabinet".
"Il n'y avait pas à mes yeux de conflit d'intérêts." [hallucinant & rappel]

Claude Parmentier aurait perçu 1.752,30 euros brut en siégeant dans le CA de Publifin, soit 25 fois moins que ce qu'il a touché chez Nethys la même année (43.183 euros brut), et ce sans la moindre obligation légale d'assister aux réunions.
Depuis le 28 juin 2013, date à laquelle il est devenu administrateur de la filiale Nethys, le socialiste aurait ainsi perçu plus de 153.000 euros brut, soit près de 70.000 euros après impôts.
Selon une source du Vif, Claude Parmentier n'aurait pas été nommé chez Nethys par le PS mais par Publifin, actionnaire public de la société et exercerait ce mandat "à titre privé".

Le chef de cabinet de Maxime Prévot est administrateur d’une filiale de Publifin
Philippe Buelen, le chef de cabinet à la Région du vice-président CDH du gouvernement wallon Maxime Prévot, cumule les mandats. Il est commissaire à la Sofico, vice-président de la Sowalfin, vice-président de la Sogepa, président de la SRIW-Immobilier mais également administrateur privé chez Immo-Circus Wallonie et chez NeWin, une des filiales du groupe Publifin. Tous ces mandats sont rémunérés

Grâce aux listes que le Vif avait reçues dans le cadre de son enquête sur la composition des cabinets ministériels, surprise : Madame Furlan, soit Anne-Sophie Herbé, travaille... au cabinet Furlan, depuis juillet 2009 !
"Marrant : sur le site du Furlan, c'est le seul nom manquant"
Alors que sur le site de la ville de Thuin:

http://www.thuin.be/ma-commune/services-communaux/cabinet-du-bourgmestre

Dominique Drion démissionne aussi mais pas de son poste de vice-président de NETHYS...

Didier Hamers vient d'annoncer sa démission de ses mandats de Publifin. Il y était administrateur et vice-président depuis 2013. Il se dit mal à l'aise des récentes révélations sur le fonctionnement de l'intercommunale. Et notamment le fait que des administrateurs publics exerçant la tutelle sur Publifin exercent également, à titre privé, un mandat d'administrateur dans une filiale de l'intercommunale, entretenant ainsi l'image d'une organisation opaque. Didier Hamers n'avait pas déclaré deux mandats au sein de en 2015


PubliFin, comme Ores, ont obtenu du parlement wallon un décret taillé sur mesure pour continuer à verser des "indemnités" à tout une série d’administrateurs publics pour le moins désœuvrés dans lesquels on retrouve des représentants des partis traditionnels désignés par leurs instances (comme Dominique Drion pour le cdH de Liège. Si le Parti Socialiste apparaît clairement comme le plus impliqué, la vice-présidente de PubliFin était une député wallonne… MR, Virginie Defrang-Firket à qui il a été demandé de se retirer… L’élue de Neupré quittait son poste pour éviter tout conflit d’intérêt potentiel avec son mandat de députée wallonne. L’élue libérale nie tout lien avec le dossier Publifin et la révélation dans le presse des rémunérations importantes octroyées aux membres des comités de secteur.

Serge Manzato, le bourgmestre PS d’Engis, avait également quitté officiellement vendredi 13 son poste de président du Parti socialiste de l’arrondissement de Huy-Waremme.
A Publifin, il faisait partie du comité « Télécoms ». Sur la période de trois années d’activité, il avait participé à deux des huit réunions qui se sont tenues. Il avait pour cela touché 67 198 euros.

Fin décembre 2016, Claude Emonts, conseiller communal PS à Liège, avait commencé avec fracas le grand bal des démissions. Ce dernier annonçait qu’il remboursait les montants perçus dans le cadre de réunions des comités de secteur de l’intercommunale Publifin (Soit près de 52.000 euros nets depuis 2013) Celui qui fut président du CPAS de Liège et président de la Fédération des CPAS a aussi décidé de renoncer à tous ses mandats.

Lire aussi:Portrait d’André Gilles 

Tecteo accusé de faire la loi au parlement wallonLe parlement a adopté le décret « Electricité » largement amendé par la majorité PS-CDH-Ecolo. De l'avis des observateurs, ce texte semble cousu sur mesure pour assurer des facilités de développement au groupe Tecteo

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