samedi 26 septembre 2015

Stade national : "Pas un centime d’argent public"

Le nouveau stade national de football devrait (surtout et trop simplement?) permettre à la Belgique d’accueillir un match de l’Euro 2020. Il devrait être opérationnel en 2019.
"Pas un centime d’argent public ne serait dépensé pour la construction du nouveau stade national de football"
C’était l’engagement pris par les autorités fédérales, régionales et communales au moment de l’annonce du parking C comme localisation du futur stade. Afin que ce projet soit rentable, le constructeur a besoin d’un locataire fixe, et le RSCA est le seul club belge de football à pouvoir offrir cette garantie. Ce qui lui donne évidemment aussi une position de force dans les négociations.

Pourtant, Paul Gheysens affirmait le 24 août 2015:
"Le futur Stade national générera d'énormes revenus" 
On sait déjà que ce stade encore inexistant va déjà couter une fortune au contribuable, vu que, selon un arrêté du collège échevinal de la Ville de Bruxelles datant du 20 mars 2014, on devait déjà débourser 200 000€  en frais d’études urbanistiques complémentaires. Il s’agissait d’une extension de mission confiée au bureau d’urbanisme KCAP qui s’occupait des études liées au projet Neo sur le plateau du Heysel ... autre gros problème en matière de démocratie et de dépense d'argent public dans des projets que l'on qualifiera pudiquement de "douteux".
Il est à rappeler que lorsque KCAP fut désigné en 2010, il n’était pas encore question d’un nouveau stade sur le parking C, ce qui explique partiellement ces surcoûts ....

En décembre 2014, la facture s’allonge encore ...
On comprend que la Ville de Bruxelles devrait débourser en 2015 408 500 €  pour rémunérer le cabinet d’avocats Lydian.

Francis Dubois, "stadium project manager" pour l’ASBL Prosport pilotant le dossier pour la Ville, expliquait que:
"la Ville assume ces dépenses en frais d’avocats destinées à la mise en emphytéose d’un terrain lui appartenant et cela pour se prémunir de toute erreur qui pourrait donner lieu à un recours". "C’est un dossier extrêmement complexe; le parking C est situé en Flandre (oh, surprise!)"
Marie Nagy, chef de file des écologistes au conseil communal bruxellois, rappelait qu’en 2014 des ajustements budgétaires avaient déjà été votés :
"335 000 € pour des frais d’avocats, 92 000 € pour l’engagement d’un manager, 250 000 € pour des études de sol et 200 000 € pour une mission d’urbanisme". "Plus de 743 000 € d’honoraires pour un cabinet d’avocats, c’est vraiment cher! ".
"
La promesse faite par Alain Courtois que le stade ne coûterait pas d’argent public est totalement mensongère et juste faite pour faire "passer la pilule" en ces temps de crise et d’austérité. Je demanderai au conseil communal copie de l’appel au marché et du marché attribué à Lydian. Je souhaite savoir quel est le coût estimé total des missions d’accompagnement de la candidature pour les années à venir."


Plus hallucinant encore, le 22 juin 2015 une décision du collège des bourgmestres et échevins est prise d'injecter chaque année 4 millions € dans des activités sur le site du futur stade national de football 

Philippe Close a même affirmé à cette occasion:
 "Je vous mets au défi de trouver en Europe un montage aussi puissant que celui-là par rapport à la construction d'un stade national"

 

Accords !


La ville de Bruxelles, Anderlecht et le promoteur avaient donc trouvé un accord pour le nouveau stade national .... L’accord avait mis du temps à être conclu, car un un point majeur devait être réglé : le montant du loyer payé par Anderlecht, futur locataire du stade, fixé, semble-t-il, à 10 millions € par saison pour jouer dans la nouvelle enceinte; néanmoins, le montant de la location du stade par Anderlecht n'a jamais été divulgué.
"C’est un pas important pour l’avenir du club car nos ambitions internationales restent ce qu’elles ont toujours été"
expliquait Roger Vanden Stock, le président d’Anderlecht.

 

Patatras !

Vendredi 25 septembre 2015, le Sporting d'Anderlecht annonce que son Conseil d'administration s'est penché sur le projet de stade national et en a conclu que
"le dossier n'était plus conciliable" avec la vision du club quant au "développement à long terme". 
Le RSCA souligne néanmoins que "le club va continuer de travailler afin de disposer d'installations modernes dans lesquelles les supporters pourront encourager leur équipe favorite dans les meilleures conditions".

Lors de sa conférence de presse d'avant-saison, alors que le RSCA devait en théorie quitter le parc Astrid à partir de la saison 2019-2020, il précisait qu'
"il allait payer "le loyer le plus cher d'Europe". 
A l'époque, le président Roger Vanden Stock avait expliqué qu'il souhaitait recevoir des garanties du constructeur BAM/Ghelamco:
"Nous voulons savoir ce que nous aurons pour notre argent. Notre intention est de pouvoir jouer à l'Eurostadion, mais pas à n'importe quel prix"
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