"un mélange de fantasmes irrecevables qu'il faut dénoncer et de revendications rationnelles qu'il importe d'écouter"Sur le plan pratique, il soulignait que la N-VA et un parti nationaliste qui n'est ni xénophobe ni anti-européen avec lequel le PS parle et qu'il veut associer au pouvoir.
"le nationalisme est en fait une enveloppe vide qu'on peut remplir de différentes façons""Il faut dès lors faire la différence entre un nationalisme xénophobe dont le Vlaams Belang est un exemple et avec lequel nous refusons de parler et un nationalisme qui n'est ni raciste ni anti-européen comme celui de la N-VA avec lequel le PS veut parler""Nous voulons associer la N-VA à une démocratie de compromis car le rêve de tout parti nationaliste est de rester à l'extérieur. Nous voulons les obliger à exercer le pouvoir car il y a une grande différence entre rédiger un programme de parti dans lequel on affirme vouloir supprimer le Sénat et diminuer le nombre de membres dans les cabinets pour faire des économies et faire un budget. On découvre alors que ces idées ne rapportent pas tant que cela"
"Les Régions et le fédéral ne sont ni la sources de tous les problèmes ni la solution à tous les problèmes".
Lire aussi:
Le Soir et Théo Francken
via Christophe Berti& Béatrice Delvaux
Le cas « Francken »
mérite une mise au point, après une semaine où les nouveaux démons
communautaires sont sortis de leur boîte, avec leur cortège
d’accusations, de soupçons et de diabolisations.
Nous parlons ici pour nous, Le Soir : les questions sur la légitimité du secrétaire d’Etat à l’Asile et à l’Immigration ne relèvent pas d’une charge obsessionnelle contre la N-VA, d’une volonté de délégitimer un gouvernement qui prend place ou de placer une partie du nationalisme flamand dans le camp de l’extrême droite. Si Le Soir conteste la place de Théo Francken au gouvernement, en particulier au poste qu’il occupe, et continuera à être extrêmement attentif à tout propos du passé et à tout acte désormais posé, ce n’est pas en raison d’un clivage nord-sud, mais au nom des valeurs qui sont celles de notre quotidien, et qui surtout fondent notre démocratie, au niveau fédéral ainsi que dans chacune des entités fédérées.
Le rejet du racisme, la défense de la dignité humaine, l’interdiction de stigmatiser les groupes d’êtres humains selon leurs origines, sont des éléments sine qua non des démocraties. Si des partis utilisent ces arguments par tactique politique, c’est leur responsabilité et nous serons là, comme journalistes, pour dénoncer ces petits jeux malsains. Mais il ne faut pas tout mélanger.
Oui, la N-VA est un parti dont la présence au gouvernement est légitime. La gestion par un parti séparatiste d’un niveau de pouvoir qu’il veut faire disparaître, ne cesse certes de nous étonner et suscite notre extrême vigilance, mais cela n’exclut en rien l’accès au pouvoir à Bart De Wever, grand vainqueur de ces élections et des négociations tant en Flandre qu’au fédéral.
Oui, le gouvernement Michel a mis sur papier une série de réformes socioéconomiques légitimes (pensions, déficit public, marché du travail, poids de l’Etat, compétitivité). Le Soir s’est d’ailleurs souvent prononcé sur la nécessité et l’urgence d’oser un certain nombre de mesures structurelles qui permettent au modèle belge (la sécurité sociale notamment) de perdurer. A charge pour le gouvernement en place de prouver que ces réformes modernisent la société, sans la fracturer. Nous attendrons les projets précis et leur mise en œuvre pour les jauger sur pièces, un à un.
Mais, oui aussi, Le Soir tire la sonnette d’alarme sur le danger que postule la présence d’un secrétaire d’Etat en charge de l’Asile et de l’Immigration, qui a déclaré dans un passé très récent et via un support public, qu’il ne voyait pas « la valeur ajoutée de la diaspora congolaise, algérienne et marocaine ».
Ces propos dans la bouche d’un PS, d’un MR ou d’un CD&V, au sein d’un gouvernement de gauche, de centre-droit ou tripartite, wallon, bruxellois ou fédéral, auraient suscité la même indignation et les mêmes condamnations de notre part. Il se fait que M. Francken est N-VA, ce qui n’est une raison ni de l’épargner ni de l’accabler plus particulièrement. Si ce n’est que l’ambiguïté des relations de membres de ce parti avec certains milieux laisse une place au questionnement plus réelle que pour d’autres formations politiques: il n’est ainsi pas coutume d’assister à des réunions de M. Le Pen, ou à des anniversaires d’ex-collaborateurs, apparemment pas tout à fait repentis.
On peut comprendre l’histoire des autres (la Flandre ici en l’occurrence), mais ces autres doivent aussi réaliser que les interrogations francophones ne relèvent pas que d’une foutaise ou d’une préoccupation surannée, mais d’une sensibilité qui, elle aussi, à ses ramifications. D’autant que les propos tenus par M. Francken ne posent pas question qu’au sud du pays. La ligne de «fracture» sur ce sujet n’est pas communautaire, mais elle traverse les frontières linguistiques et idéologiques: on ne s’interroge pas ici «Flamands contre francophones», ou «opposition contre gouvernement».
Les éléments sur table aujourd’hui ne donneraient sans doute pas lieu en justice à une condamnation de M. Francken. Reste qu’aujourd’hui un grand spectre d’opinions estime que ces propos sont teintés de racisme et nuisent à la vie en communauté car des groupes d’individus sont soupçonnés. Un malaise de fond est créé entre d’une part le ministre en cause et le gouvernement qui l’abrite, et d’autre part des groupes d’individus. Voilà qui fragilise la position du ministre dans un domaine où il y aura place au doute désormais entre les décisions officielles et les intentions qui les inspirent. C’est d’autant plus dommageable que l’heure est à une politique d’asile qui combine rigueur et droits de l’homme: celui qui doit réaliser ce difficile équilibre ne peut, pour réussir, qu’être au-dessus de tout soupçon.
Ceux qui veulent faire de Théo Francken une victime de francophones injustes, se trompent et manipulent une vérité qui traverse le territoire belge. Si le secrétaire d’Etat doit désormais être imparable dans tous les actes et paroles, passés et à venir, c’est parce que tous les partis démocratiques, dans et hors du gouvernement, nord et sud confondus, à part la N-VA et son président, le lui demandent. Le Soir avec eux.
Nous parlons ici pour nous, Le Soir : les questions sur la légitimité du secrétaire d’Etat à l’Asile et à l’Immigration ne relèvent pas d’une charge obsessionnelle contre la N-VA, d’une volonté de délégitimer un gouvernement qui prend place ou de placer une partie du nationalisme flamand dans le camp de l’extrême droite. Si Le Soir conteste la place de Théo Francken au gouvernement, en particulier au poste qu’il occupe, et continuera à être extrêmement attentif à tout propos du passé et à tout acte désormais posé, ce n’est pas en raison d’un clivage nord-sud, mais au nom des valeurs qui sont celles de notre quotidien, et qui surtout fondent notre démocratie, au niveau fédéral ainsi que dans chacune des entités fédérées.
Le rejet du racisme, la défense de la dignité humaine, l’interdiction de stigmatiser les groupes d’êtres humains selon leurs origines, sont des éléments sine qua non des démocraties. Si des partis utilisent ces arguments par tactique politique, c’est leur responsabilité et nous serons là, comme journalistes, pour dénoncer ces petits jeux malsains. Mais il ne faut pas tout mélanger.
Oui, la N-VA est un parti dont la présence au gouvernement est légitime. La gestion par un parti séparatiste d’un niveau de pouvoir qu’il veut faire disparaître, ne cesse certes de nous étonner et suscite notre extrême vigilance, mais cela n’exclut en rien l’accès au pouvoir à Bart De Wever, grand vainqueur de ces élections et des négociations tant en Flandre qu’au fédéral.
Oui, le gouvernement Michel a mis sur papier une série de réformes socioéconomiques légitimes (pensions, déficit public, marché du travail, poids de l’Etat, compétitivité). Le Soir s’est d’ailleurs souvent prononcé sur la nécessité et l’urgence d’oser un certain nombre de mesures structurelles qui permettent au modèle belge (la sécurité sociale notamment) de perdurer. A charge pour le gouvernement en place de prouver que ces réformes modernisent la société, sans la fracturer. Nous attendrons les projets précis et leur mise en œuvre pour les jauger sur pièces, un à un.
Mais, oui aussi, Le Soir tire la sonnette d’alarme sur le danger que postule la présence d’un secrétaire d’Etat en charge de l’Asile et de l’Immigration, qui a déclaré dans un passé très récent et via un support public, qu’il ne voyait pas « la valeur ajoutée de la diaspora congolaise, algérienne et marocaine ».
Ces propos dans la bouche d’un PS, d’un MR ou d’un CD&V, au sein d’un gouvernement de gauche, de centre-droit ou tripartite, wallon, bruxellois ou fédéral, auraient suscité la même indignation et les mêmes condamnations de notre part. Il se fait que M. Francken est N-VA, ce qui n’est une raison ni de l’épargner ni de l’accabler plus particulièrement. Si ce n’est que l’ambiguïté des relations de membres de ce parti avec certains milieux laisse une place au questionnement plus réelle que pour d’autres formations politiques: il n’est ainsi pas coutume d’assister à des réunions de M. Le Pen, ou à des anniversaires d’ex-collaborateurs, apparemment pas tout à fait repentis.
On peut comprendre l’histoire des autres (la Flandre ici en l’occurrence), mais ces autres doivent aussi réaliser que les interrogations francophones ne relèvent pas que d’une foutaise ou d’une préoccupation surannée, mais d’une sensibilité qui, elle aussi, à ses ramifications. D’autant que les propos tenus par M. Francken ne posent pas question qu’au sud du pays. La ligne de «fracture» sur ce sujet n’est pas communautaire, mais elle traverse les frontières linguistiques et idéologiques: on ne s’interroge pas ici «Flamands contre francophones», ou «opposition contre gouvernement».
Les éléments sur table aujourd’hui ne donneraient sans doute pas lieu en justice à une condamnation de M. Francken. Reste qu’aujourd’hui un grand spectre d’opinions estime que ces propos sont teintés de racisme et nuisent à la vie en communauté car des groupes d’individus sont soupçonnés. Un malaise de fond est créé entre d’une part le ministre en cause et le gouvernement qui l’abrite, et d’autre part des groupes d’individus. Voilà qui fragilise la position du ministre dans un domaine où il y aura place au doute désormais entre les décisions officielles et les intentions qui les inspirent. C’est d’autant plus dommageable que l’heure est à une politique d’asile qui combine rigueur et droits de l’homme: celui qui doit réaliser ce difficile équilibre ne peut, pour réussir, qu’être au-dessus de tout soupçon.
Ceux qui veulent faire de Théo Francken une victime de francophones injustes, se trompent et manipulent une vérité qui traverse le territoire belge. Si le secrétaire d’Etat doit désormais être imparable dans tous les actes et paroles, passés et à venir, c’est parce que tous les partis démocratiques, dans et hors du gouvernement, nord et sud confondus, à part la N-VA et son président, le lui demandent. Le Soir avec eux.
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