"un fichier généralisé des allocataires" sociaux afin de lutter contre la fraude"Il s'agit notamment de "lutter contre les profiteurs du bas et les profiteurs du haut de l'échelle sociale".
Thierry Mariani, fondateur de la Droite populaire, rassemblant une quarantaine de députés de l'UMP :
"ce collectif présentera une quinzaine de propositions sur les sujets régaliens, l'emploi et la justice sociale, lors de la future campagne présidentielle."
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Affaire Tapie : Stéphane Richard mis en cause
Stéphane Richard, l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde, est désormais en première ligne dans l’affaire Tapie-Adidas, qui a conduit la Cour de justice de la République (CJR) à ouvrir jeudi une enquête pour «complicité de détournement de fonds publics» et «complicité de faux». Les témoignages s’accumulent contre ce fidèle de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui PDG de France Télécom, quant à sa responsabilité dans la décision de recourir à un arbitrage dans le dossier Tapie. Une procédure qui a permis à ce dernier d’empocher près de 200 millions d’euros.
Courroie. Libération a ainsi recueilli les confidences plutôt gênantes d’un ancien administrateur du CDR (le Consortium de réalisation est l’une des deux structures publiques, avec l’EPFR, chargée de régler le dossier Tapie). Sous couvert d’anonymat, ce dernier raconte : «Quelque temps après l’élection de Sarkozy, Stéphane Richard a convoqué un à un les membres du conseil du CDR. Et il nous a dit que la ministre avait décidé de recourir à l’arbitrage. Ou plutôt l’Elysée. Richard ne faisait pas mystère de ses liens avec Sarkozy ni du fait qu’il recevait ses instructions directement de l’Elysée.» L’arbitrage est alors très critiqué par ceux qui suivent depuis longtemps le dossier Tapie. «Après une décision de la Cour de cassation en 2006, qui nous était favorable, nous étions très confiants sur la possibilité de gagner, poursuit la même source. L’avocat du CDR, Jean-Pierre Martel, et l’Agence des participations de l’Etat, qui dépend de Bercy, conseillaient de laisser la procédure judiciaire se poursuivre normalement.»
Mais, en 2007, le CDR et l’EPFR voient arriver deux nouveaux présidents : Jean-François Rocchi, ex-membre de cabinets ministériels de droite, et Bernard Scemama, un haut fonctionnaire. Et ces deux hommes conçoivent leur rôle comme simple courroie du ministère. «Rocchi m’a dit qu’il avait des consignes, et que ce n’était pas la peine d’argumenter avec lui», raconte l’administrateur. Durant les conseils d’administration, ils ne se cachent même pas pour prendre leur téléphone et appeler le cabinet de Christine Lagarde. Et puis, Richard sait se montrer persuasif. Notamment sur la question du préjudice moral accordé à Tapie. Avant même l’arbitrage, le CDR avait signé un document laissant aux arbitres la possibilité de verser jusqu’à 50 millions d’euros de préjudice. «Richard nous avait convaincus que ce plafond était une bonne chose, car Tapie demandait beaucoup plus, et que, de toute façon, il ne se verrait pas accorder plus d’un million», poursuit l’administrateur. Au final, le préjudice moral sera estimé par les arbitres à 45 millions d’euros. Et Richard en sera réduit à faire part aux administrateurs du CDR de son «indignation».
«Consigne». Ce témoignage recoupe celui délivré par Scemama, vendredi dans le Monde. Le haut fonctionnaire à la retraite indique avoir «reçu une consigne claire du directeur de cabinet de Madame Lagarde», le 15 septembre 2007, celle d’«aller à l’arbitrage».
De quoi pousser Richard à réagir. Vendredi, le patron de France Télécom refusait de répondre à ces accusations, mais préparait ses arguments. Selon nos informations, ils sont de deux ordres. D’une part, selon lui, une rencontre avec Scemama était tout ce qu’il y a plus de normal. D’autre part, la Cour des comptes, qui a fait un rapport très critique sur cette affaire, ne l’a jamais épinglé. Sur le fond du dossier, le patron de France Télécom a cependant de quoi s’inquiéter de la procédure de la CJR. Outre les ministres, elle peut aussi poursuivre les directeurs de cabinet.
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