Extrait de Lutte Ouvrière (de sept 91) :
Le putsch du 19 août et surtout son échec ont donné un coup d’accélérateur à la situation politique en URSS.
Les putschistes, représentants de ceux que l’on appelle les « conservateurs » et presque tous membres du gouvernement récemment mis en place par Gorbatchev, n’ont pas eu le soutien qu’ils espéraient des hautes sphères de l’armée et du KGB.
L’armée et la police, ces deux appareils constitutifs de tout État n’étaient déjà plus ni assez homogènes - les circonstances de l’échec du putsch l’ont prouvé - ni des appareils obéissant à un seul centre d’autorité.
Aussi bien l’état-major de l’armée que celui du KGB avaient plusieurs pôles de légitimité, entre lesquels ils étaient divisés, et auxquels ils pouvaient se référer. D’une part les putschistes avec le chef du gouvernement et les ministres de la Guerre, du KGB, de la Police, et d’autre part les autorités de la République de Russie situées à Moscou, capitale à la fois de l’Union Soviétique et de la République Russe, autorités incarnées par Eltsine, lequel pouvait se réclamer, ce qu’il n’a pas manqué de faire, de la légitimité de Gorbatchev, assigné à résidence. On pourrait y ajouter d’autres facteurs de division contradictoires qui sont les autorités locales des différentes autres Républiques.
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