"D’habitude, quand j’ai touché le CPAS, après 3 jours, je n’ai plus rien. Là, il me reste de l’argent, comme une personne #normale" (sic)
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Liège: il vendait de l'héroïne à la sortie du CPASLa police de Liège a repéré, lundi en fin de matinée, un homme qui rodait près du CPAS où les allocataires sociaux viennent retirer le lundi l'argent auquel ils ont droit. L'homme, âgé de 34 ans et domicilié à Liège, abordait plusieurs personnes sortant du CPAS et leurs vendait des doses d'héroïne. Lorsque les policiers ont appréhendé le Liégeois, il n'avait plus de drogue en sa possession. Les toxicomanes qui sont ses clients ont cependant affirmé qu'ils se livraient à ce commerce depuis 4 ans.
Héroïne sur ordonnance
Expérience-pilote à Liège : depuis deux mois, une dizaine de toxicomanes sévèrement dépendants, pour qui tous les traitements ont échoué, reçoivent de la diacétylmorphine, sous strict contrôle médical. Visite du projet Tadam.
Reportage
Tadam : entrée strictement réservée aux patients. On se trouve dans le cœur historique de Liège, quartier Cathédrale nord, haut lieu des toxicomanes. Le commissariat de police, flambant neuf, fait le coin de la rue, à cinquante mètres. Dans le sas de Tadam, une caméra veille. Pas question de passer la porte sécurisée si on n’est pas dûment enregistré dans le programme de traitement assisté par diacétylmorphine - la forme pharmaceutique de l’héroïne. Ce projet-pilote supervisé par l’Université de Liège, baptisé Tadam, s’adresse aux personnes dépendantes à l’héroïne depuis de longues années et qui n’ont jamais réussi à décrocher, malgré l’important réseau d’aide et de soins. La galère continue, comme la dégradation physique et la marginalisation sociale. Des toxicomanes insensibles aux traitements à la méthadone. Ce produit de substitution à l’héroïne, utilisé depuis le début des années 90 a l’avantage de stabiliser les héroïnomanes sans procurer d’euphorie.
Pour cette fraction d’héroïnomanes, qui résistent à toutes les offres de traitement, plusieurs pays européens (la Suisse, les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Espagne) ont tenté l’administration d’héroïne pharmaceutique. Dans tous les cas, ces expériences ont conclu à l’efficacité supérieure de ce traitement par rapport à l’administration de méthadone : amélioration de l’état de santé, baisse des comportements à risques, diminution de la criminalité."C’est un peu bizarre, sourit Philippe, 42 ans . Jusqu’ici, on nous collait au trou à cause de l’héro et maintenant, on veut nous en donner." Casquette vissée sur ses cheveux coupés en brosse, piercing sur l’aile du nez, il sort de la salle de traitement. Calme, serein. "Je prends de la méthadone depuis 20 ans." En plus de l’héroïne, pas à la place. Un pis-aller quand il est vraiment à sec. Ou quand le dealer n’est pas au rendez-vous. "La méthadone m’a aidé à ne pas être en manque quand je suivais une formation en bâtiment."
Philippe a intégré le programme Tadam il y a 15 jours. "Je vois la différence financièrement. D’habitude, quand j’ai touché le CPAS, après 3 jours, je n’ai plus rien. Là, il me reste de l’argent, comme une personne normale. Je peux acheter des glaces à mon fils." Un gamin de 9 ans, à qui il dit sobrement qu’il doit "faire une course" quand il s’éclipse pour le traitement du soir. La plage horaire est précise : entre 16h30 et 18h30. Pour venir de Jemeppe en bus, il faut compter une heure de trajet et autant pour le retour. Deux fois par jour. "Ça prend toute la journée." N’empêche, c’est plus relax qu’avant, quand il fallait "toujours courir après sa came". A l’extérieur, il fumait un gramme, un gramme et demi par jour, "en fonction des finances". Même en prison - 5 ans au total - il n’a pas arrêté : "Il y a autant de drogue que dehors. C’est juste plus cher." Ici, il en est à 350 mg de diacétylmorphine le matin et 300 mg le soir. Un traitement en cours de réglage. "Il me faut encore de temps en temps une bille pour le soir." Une bille, en rue, c’est 25 euros. "Avant, je la fumais tout de suite. Maintenant, je mets la moitié de côté, pour un autre jour."
Excellente initiative, cette politique à l'égard des toxicomanes a déjà fait ses preuves au Portugal. Il revient moins cher à la société de traiter ses toxicomanes que de les mettre en prison. De même une politique de prévention et de dépénalisation est bien plus efficace que la repression et la prohibition. A bon entendeur salut !
RépondreSupprimer@Stop aux facheux
RépondreSupprimerDe fait, c'est une initiative intéressante.
Franchement il était temps que la belgique se lance dans se programme. Car moi même je viend d'y rentré il y qlq semaine et déjà je vois une différence au niveau des finances ! C'est vrais que de temps en temps je suis tenté de consommé de l'héro de rue mais rien à avoir avec ma consommation d'avant ,qui était de 5gr tout les 2 jours(du moin quand je ne fumait pas tout en 24h !!!! ). Ca fait un grand changement dans ma vie !!!
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