jeudi 31 mars 2011

30 % en + des demandes d'asile.be


Hausse de 30 % des demandes d'asile.be par rapport à l'année dernière
Chaque mois en Belgique, 1.800 nouveaux demandeurs d’asile


Lire aussi:
Philippe Courard: la situation du réseau d'accueil des demandeurs d'asile est "préoccupante"
Le taux d'occupation actuel du réseau d'accueil de demandeurs d'asile est de 96,6 %. Cela veut dire que la situation est préoccupante. La solution serait donc de créer quelques places supplémentaires et de traiter plus rapidement les dossiers, a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat à l'Intégration sociale, Philippe Courard, en Commission des Affaires sociales de la Chambre.
Philippe Courard a précisé, en réponse à une question de Zoé Genot (Ecolo), qu'en janvier dernier il y avait eu 1776 sorties et en février 1427. Il a aussi indiqué que 6986 places d'accueil ont été créées depuis mars 2009.
Le secrétaire d'Etat a rappelé qu'il y avait eu, à un moment donné, 1200 personnes hébergées dans des hôtels. "Nous en sommes à présent sous la barre des 400, avec une problématique particulière constituée par les M(ineurs) E(trangers) N(on) A(ccompagnés). Malheureusement, les données statistiques de janvier et février 2011 mettent en évidence une hausse de 30 % des demandes d'asile par rapport à la même période 2010", a encore dit Philippe Courard.
Le secrétaire d'Etat a remarqué que ce qui se passe dans plusieurs pays dont la Libye risque de rendre la situation encore plus difficile. Il faudra attendre les actions entreprises au niveau européen. Cela débouchera sans doute sur un plan de répartition européen, a dit Philippe Courard.

Wathelet au Kosovo : « Ne venez pas chez nous »
Il y a urgence humanitaire », s’inquiétait, vendredi dans nos colonnes, Philippe Courard. C’est que le secrétaire d’Etat à l’Intégration sociale (PS) voit ses centres d’accueil pour demandeurs d’asile quasi saturés… En cause ? Le gouvernement avait tablé sur l’arrivée, chaque mois, de 1.500 demandeurs d’asile ; ils sont, pour l’heure, 1.800.Philippe Courard réclame donc des moyens supplémentaires, pour augmenter la capacité des sites existants, ou en aménager de nouveaux, pourquoi pas, dit-il, dans des bâtiments de la Défense. Au cabinet du Premier ministre, on dit attendre que les secrétaires d’Etat compétents (Philippe Courard pour l’accueil, mais aussi Melchior Wathelet pour la politique d’asile) formulent des propositions, qui seront alors mises à l’agenda du Conseil des ministres. Selon nos informations, le gouvernement devrait se pencher sur le sujet à la veille des vacances de Pâques.
D’ici là, la Belgique devrait être fixée sur l’effort que lui demandera l’Europe pour la gestion des réfugiés des révolutions arabes… D’ici là, aussi, Melchior Wathelet reprendra la route du Kosovo, pour tenter de dissuader les habitants de chercher l’asile en Belgique.
Efficace ? « Nous avons déjà fait cela en Macédoine et en Serbie ; à court terme, cela avait eu un effet dissuasif. Mais cela ne dure pas, il faut recommencer. » Une goutte d’eau ? Pas si sûr… Car, depuis le début de l’année, le Kosovo se classe troisième au hit-parade des pays dont sont originaires les demandeurs d’asile, derrière la Guinée et l’Afghanistan, devant l’Irak et la Serbie.


Or, la probabilité que les dossiers des ressortissants de l’Europe de l’Est soient acceptés est extrêmement faible : le taux de reconnaissance moyen est de 5 % pour les Albanais, 4,5 % pour les Serbes et 1 % pour les Macédoniens. D’où le message, régulièrement porté par la Belgique, via Melchior Wathelet mais aussi Yves Leterme : « Ne venez pas chez nous, c’est peine perdue. »
D’où, aussi, l’application, depuis la fin de l’année dernière, d’un « traitement prioritaire » des dossiers, pour les ressortissants des pays aux taux si faibles. Ce qui réduit, alors, la durée de la procédure à deux mois. « Et du reste, le délai moyen de traitement par le Commissariat général aux réfugiés et apatrides, recours compris, est aujourd’hui d’un an », souligne Melchior Wathelet. Un raccourcissement obtenu, notamment, par des recrutements au CGRA (161 agents, contre 120 fin 2010). Enfin, Melchior Wathelet entend accélérer les plans de retour (les renvois des demandeurs refusés).

1 commentaire: