vendredi 25 février 2011

"Ne pas brader le ticket modérateur"

@ Le statut des Mutuelles n'est-il pas contradictoire avec un crédo contre la privatisation des services d'Etat ?


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"Ne pas brader le ticket modérateur"
Par Vincent Claes

Les mutualités chrétiennes et socialistes ont décidé de rembourser à certaines catégories de patients (enfants, jeunes…) leurs tickets modérateurs. Une mesure qui, au nom d’une plus grande accessibilité aux soins ou de l’indispensable promotion du DMG, sert aussi à retenir ou attirer l’affilié. Les Mutualités libres, elles, ont décidé de ne pas « brader » le ticket modérateur.

«Cette évolution soulève la question de la cohérence de notre système, analyse Xavier Brenez, directeur général de l’Union nationale des mutualités libres dans un éditorial à paraître en mars du mensuel Health Forum. A quoi sert en effet de vouloir responsabiliser les patients avec les tickets modérateurs dans le cadre de l’assurance obligatoire si cet effet peut être annulé par des interventions de l’assurance complémentaire?»


Xavier Brenez rappelle que le TM fait partie des instruments mis en place par les acteurs de la santé (mutualités y comprises), dans le cadre de l’assurance obligatoire pour responsabiliser les patients et éviter une surconsommation de soins. «De nombreux pays ont dans cette optique pris des mesures pour décourager, voire interdire, la prise en charge de TM par les mutualités ou les assureurs.»
Le nouveau directeur des MLOZ, estime qu’une réflexion plus large s’impose sur la charge financière laissée aux patients. «Le TM est un instrument utile pour la maîtrise des dépenses de soins de santé qui doit être utilisé à bon escient. Mal configuré, il limite la consommation médicale de manière linéaire sans faire de distinction entre les soins essentiels ou non essentiels, avec le risque de mettre certaines catégories de patients dans une situation critique. Aujourd’hui, les TM pèsent encore trop sur les malades chroniques et les bas revenus, génèrent des coûts administratifs importants et ne favorisent pas la performance du système en s’assurant de l’adéquation des soins. Or, il devrait être possible de les transformer en mécanismes encourageant les patients à recourir à des soins à haute valeur ajoutée en lieu et place de traitements de faible valeur (évitables ou qui n’ont pas démontré leurs valeurs thérapeutiques.»
Pour Xavier Brenez, il est sans doute temps, face aux offres concurrentielles des organismes assureurs, de baliser l’assurance complémentaire. «Cela éviterait peut-être de faire rimer gratuité… et irresponsabilité.»

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