mardi 22 février 2011

Brabant-Bruxelles

@ Malgré le respect dû, Quévit a une argumentation foireuse de vieux sectaire
 

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Dans les cogitations institutionnelles, revient de-ci de-là l’idée d’élargir Bruxelles aux deux Brabants. Plutôt confinée d’ordinaire à quelques cercles unitaristes, elle a pris du relief à être relayée par Didier Reynders. Ce fut dans "Le Soir" du 22 janvier, où celui qui était encore président du MR (et n’était pas encore informateur royal) plaidait qu’une telle Région, moyennant consultation de la population, "correspondrait mieux à la zone économique" de Bruxelles. Serait-il audible politiquement (il y a de quoi en douter), le scénario serait-il pertinent ? Un observateur comme Michel Quévit pense le contraire, dans une note de travail sous nos yeux.
Le professeur honoraire de l’UCL, dont on connaît l’expertise internationale dans le registre du développement régional, y rappelle d’abord la notion de "métropolisation" apparue dans les années 80. On désigne ainsi la dynamique qui vise à organiser un territoire autour d’une grande ville dans ses relations avec un hinterland économique en expansion. Certes, "la métropolisation de Bruxelles est une démarche de développement territorial intéressante et à explorer". Celle-ci, toutefois, ne nécessite pas la création d’une entité politique englobante : de telles actions "se réalisent essentiellement au travers d’une multiplicité d’acteurs organisés en réseaux" (pouvoirs locaux, agences de développement, entreprises, culturels, etc.). Pour preuve, "l’exemple de dynamique réussie" qu’est l’eurométropole Lille-Courtrai-Tournai. Et tant mieux parce qu’une nouvelle entité fédérée couvrant tout l’ancien Brabant "n’est pas une bonne idée". Ni politiquement, ni économiquement.
Politiquement ? 1° Bruxelles deviendrait "une agglomération urbaine se liquéfiant" dans l’ensemble. Dès lors, sa création reviendrait à rejoindre implicitement les thèses flamandes qui refusent de voir Bruxelles comme une Région à part entière. 2° On peut douter que pareille entité serait gérable : "Les francophones sont majoritaires dans l’entité du Brabant dans une proportion de 57 contre 43 %. Créer le Brabant reporterait au niveau d’une entité fédérée des tensions communautaires de même nature que celles que nous connaissons au fédéral".
Quant au plan économique, poursuit M. Quévit, la création d’une Région Brabant "poserait de graves problèmes structurels à la Wallonie, à la Flandre et à Bruxelles". A la Wallonie, parce qu’en priver l’apport de l’actuel Brabant wallon "serait hypothéquer ses efforts pour faire face aux nouveaux défis de la globalisation de l’économie". A la Flandre aussi, car le Brabant flamand en est la province la plus prospère après Anvers. A Bruxelles encore, car si sa position est "de premier ordre", "son carcan géographique et son hyperspécialisation ne favorisent pas son expansion économique dans le domaine industriel". Ce sont ses liens avec la Wallonie, dont le tissu est plus diversifié, qui peut aider à cette "véritable faiblesse". Or, une Région Brabant "rendrait quasi impossible le renforcement de liens privilégiés entre Bruxelles et la Wallonie alors qu’ensemble, les deux régions forment un couple gagnant/gagnant dans de nombreux domaines".
Mais cette coopération passe, conclut M. Quévit, par deux réformes : doter la Région bruxelloise d’un statut régional à part entière; et l’élargir au moins aux communes à majorité francophone de la périphérie. CQFD et ce qui est encore une tout autre histoire.

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